Analyse sur Swann

Le texte extrait est issu de la première partie de A la recherche du temps perdu de Marcel Proust intitulée Combray. Dans ce passage, le narrateur est dans une réflexion réminiscente vis-à-vis de son vécu à Combray, sa ville d’origine, pendant sa petite enfance et plus précisément du ressenti qu’il avait de Guermantes, la quartier aristocratique de la ville, ainsi que de ses habitants. Dans un premier temps, nous analyserons le texte en nous intéressant aux oppositions que le narrateur fait entre Guermontes et le reste de la ville, puis nous nous intéresserons à l’opposition faite entre les réalités objectives et subjectives chères à Proust dans ce roman, avant de conclure sur la dimension symboliste de cet extrait.

Guermantes est une partie de Combray appartenant au milieu aristocratique, opposé à Méséglise, un milieu bourgeois où vivent le narrateur, sa famille ou encore Swann. L’opposition entre ces deux zones de la ville peuvent faire référence à une opposition de classes sociales et une perception pour le narrateur de Guermantes qui lui est inaccessible.

L’incapacité du narrateur à « remonter jusqu’aux sources de la Vivonne » peut être compris comme une incapacité physique à atteindre ces lieux pour des raisons d’appartenance sociale. Le fait d’insister sur « une certaine distance kilométrique » entre Combray et Guermantes montre aussi l’écart entre ces deux mondes, écart d’autant plus marqué que le narrateur oppose Guermantes à Combray en parlant de distances entre les deux lieux, alors que Guermantes est censé appartenir à Combray et pas lui être dissocié et opposé.

Si Guermantes est bien le lieu dont parle le narrateur, il appuie encore davantage l’inaccessibilité de l’endroit lorsqu’il explique qu’il ne peut pas aller aller au-delà des sources de la Vivonne, au lieu qu’il a « tant souhaité [...]atteindre, jusqu’à Guermantes ». L’idée est ici d’appuyer l’inaccessibilité de la partie noble de la ville en expliquant que cette zone est plus inaccessible que ce qui est déjà inaccessible aux yeux du narrateur. Il y a ici, de manière claire, une hyperbole et un effet de surenchère.

De la même manière pour les personnes vivant à Guermantes : tout en sachant « qu’ils étaient des personnages réels et actuellement existants », le narrateur perçoit le duc et la duchesse de Guermantes comme étant inaccessibles. Outre l’expression « personnages réels » qui est un oxymore, un personnage étant un rôle incarné et donc irréel, les deux nobles sont mis en avant à travers les yeux du narrateur qui renvoie leur existence à des représentations sur des tapisseries et des vitraux, donc à travers des repères religieux et historiques. On constate aussi que la notoriété de cette famille de noble est suffisamment importante pour que le narrateur soit capable de connaître le nom de leurs ancêtres, notamment « Geneviève de Brabant » et « Gilbert de Guermantes », et l’histoire de leur famille jusqu’au XIVe siècle. Histoire qui accroît d’autant plus l’écart entre ces deux mondes : La famille de Guermantes est « les premiers des citoyens de Combray » tout en vivant à l’écart de la ville et des habitants.

L’opposition que fait Proust dans ce texte n’est pas uniquement entre le monde auquel appartiennent les Guermantes et celui auquel il appartient,

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