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Analyse littéraire de l'acte I Scène I: Portrait des maris dans Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

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Par   •  4 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  964 Mots (4 Pages)  •  1 562 Vues

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Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux

Analyse littéraire de l’acte I scène I : Le portrait des maris

Introduction

Le jeu de l’amour et du hasard est une pièce de théâtre écrite au 18ème siècle par Marivaux qui bouleverse l’ordre établit en inversant les rôles des maitres et des valets. La scène d’exposition, surprend la discussion entre une jeune fille décidée, Sylvia et sa suivante Lisette. La première éprouve des craintes face à la perspective d’un mariage prochain à un inconnu et établit une galerie satirique de mauvais maris. Dans ce qui suit, nous observerons comment l’argumentaire de Sylvia est dramatisé par le biais du langage et atténué par un dispositif dramaturgique expressif.

I- Le langage, instrument de persuasion.

Il est d’abord intéressant d’observer l’organisation générale du texte et sa portée argumentative. En effet, dans son argumentaire, Sylvia part d’un postulat sur la duplicité des hommes : ils sont hypocrites. Apparemment aimables, ils sont insupportables dans l’intimité. Pour convaincre Lisette, elle dresse trois portraits satiriques ou trois exemples argumentatifs à l’appui de sa thèse. À cette organisation macrostructurale triptyque correspond une organisation microstructurale particulière, tant au niveau de la syntaxe qu’au niveau du lexique.

Ainsi, au niveau de la syntaxe, l’énonciation et les déictiques jouent aussi un rôle important dans la mise en évidence du caractère contrasté de ces hommes aimables en apparence mais insupportables dans l’intimité, d’où l’emploi du pronom « on » ou de l’expression « Monsieur un tel » pour désigner l’espace public et les expressions « une figure » et « chez lui » pour renvoyer à la sphère privée.

En outre, le portrait d’Ergaste fait au discours direct, montre qu’il trompe tout le monde par sa physionomie alors que le double récit caractérise le portrait de Tersandre : Sylvia a été témoin de la vraie personnalité de celui-ci, son portrait est donc récité de manière différente, plus personnelle, mais il est tout aussi accablant. En fait, le je témoin et le je protagoniste se trouvent opposés. Sylvia incarne ces deux formes : elle est un « je » témoin quand elle expose les portraits d’Ergaste et de Léandre et un « je » protagoniste quand elle présente le portrait de Tersandre puisque c’est une scène qu’elle a vécue. Même si Sylvia parle de personnes différentes, les hommes sont tous semblables : une fois mariés, ils enlèvent leur masque et leur femme se rendent compte de la vraie personnalité de leur mari.

Au niveau lexico-sémantique, c’est surtout le jeu d’oppositions lexicales qui met en évidence l’opposition entre l’être et le paraitre des maris. Ainsi dans le premier portrait : « galant homme », « homme bien raisonnable », « physionomie si douce, si prévenante », « physionomie si aimable » contrastent avec « visage sombre, brutal farouche qui devient l’effroi de toute une maison, « masque ».

Par ailleurs, la question rhétorique renforce le caractère satirique des portraits : « n’est-ce pas là un mari bien amusant ? ». L’antithèse « fiez vous à cette physionomie si douce, si prévenante, qui disparait un quart d’heure

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