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Analyse linéaire Les usines, Les Villes Tentaculaires de VERHAEREN

Commentaire de texte : Analyse linéaire Les usines, Les Villes Tentaculaires de VERHAEREN. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  3 323 Mots (14 Pages)  •  21 327 Vues

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Né en Belgique, en 1855 et mort en 1916, Emile Verhaeren est un des poètes majeurs du symbolisme, mais est aussi écrivain et dramaturge. Il privilégie, dans ses poèmes, le lyrisme, l’expression des émotions humaines, et l’écriture en vers libres. Au cours de sa vie, il produit de nombreux poèmes, opposant la vie à la campagne à l’atmosphère de la ville, qui remportent un grand succès et sont traduits dans plusieurs langues. « Les Usines » de Verhaeren est un poème extrait du recueil Les Villes Tentaculaires publié en 1895. Cet extrait décrit les changements importants dans la société entre le XIXème et le XXème siècle. En effet, ce poème nous dépeint l’urbanisation grandissante, la multiplication des constructions en acier et la population qui devient de plus en plus ouvrière. Il est composé de quatre strophes en vers libres. Cela signifie que les vers et les rimes ne sont pas écrits dans un style classique et ne sont pas réguliers. Dans cet extrait, la description s’organise en deux aspects distincts. En premier lieu, du vers 1 à 17, l’auteur décrit des usines bruyantes, omniprésentes ainsi qu’un quartier misérable et sombre. Ensuite, du vers 18 à 32, le poète va centrer sa description sur les Hommes et la nature. Ainsi notre étude sera guidée par la question suivante : quelle image poétique Verhaeren donne-t-il des usines dans ce poème moderne ?

Strophe 1 :

Vers 1 et 2 : Verhaeren décrit, dès le début de son poème, un paysage misérable dont il est spectateur. Un décor qui n’a plus rien à voir avec le paysage rural de son enfance. En effet, on peut voir dans les vers : « Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres » (v.1) et « Et se mirant dans l’eau de poix et de salpêtre » (v.2), une personnification avec les termes « Se regardant » (v.1), et « se mirant » (v.2) car on attribue aux usines une caractéristique humaine, qui est ici, le sens de la vue. Cette figure de style leur donne une image vivante. De plus, le terme « se mirant », qui est pourtant très poétique, voit son sens mélioratif s’effacer avec les termes suivant : « eau de poix » et « salpêtre » (v.2), qui désignent tous les deux quelque chose de répugnant, d’écœurant. En outre, on remarque que « les yeux cassés de leurs fenêtres » (v.1) est une métaphore filant la personnification. Elle compare des fenêtres à des yeux, mais des yeux cassés, car ces fenêtres sont en très mauvais état, elles sont brisées. Ainsi le poète nous entraîne dans la laideur et la misère qui caractérise ce nouveau décor dès les deux premiers vers.

Vers 3 : Dans le troisième vers : « D’un canal droit, marquant sa barre à l’infini », l’auteur utilise le terme très exagéré : « infini » (v.3) pour désigner la longueur d’un canal et le terme : « droit » (v.3) pour expliquer que ce canal continue à perte de vue et traverse la ville, mais aussi pour montrer que ce canal n’a rien de naturel, car les canaux naturels sont irréguliers. Ainsi, l’écrivain tente de montrer aux lecteurs que ce nouveau décor, cette industrialisation, s’étend de plus en plus et ne semble plus s’arrêter. Il arrive, par le biais d’une hyperbole, à décrire le grignotement sans fin des terres rurales par les installations de l’Homme.

Vers 4, 5 et 6 : Le poète, après avoir représenté un paysage urbain, moderne et misérable prenant de plus en plus d’ampleur, poursuit sa description en insistant sur le fait que les usines donnent un aspect sombre à la ville, qu’elles empêchent la lumière de passer et ainsi le bonheur d’exister. En effet, celui-ci utilise de nombreux termes péjoratifs, pouvant appartenir au champ lexical de la misère, tels que « ombre » (v.4), « nuit » (v.4), « lourds » (v.5), « misère » (v.6) et « pleurs » (v.6). Ces mots ont pour but de rendre réaliste sa description et ainsi nous donner le sentiment d’être dans ces rues pesantes, presque oppressantes, où il fait sombre et où ne règne que la tristesse. De plus, dans le vers quatre : « Face à face, le long des quais d’ombre et de nuit », l’expression « Face à face » montre que les usines sont partout, de chaque coté du quai et qu’ainsi peu importe où notre regard se pose, on ne voit qu’elles. L’auteur insiste aussi sur le mot « faubourg » (vers 5 et 6) en le répétant et en le mettant en avant grâce aux rimes. Effectivement, le poète fait rimer deux fois de suite le nom « faubourgs » (vers 5 et 6) avec l’adjectif « lourds » (v.5). Ce procédé permet de mettre en évidence le fait que cette industrialisation s’étend au-delà de la ville. Enfin, on constate qu’Emile Verhaeren emploie une allégorie très forte de la misère pour rendre sa description plus frappante. En effet, dans le vers six : « Et la misère en pleurs de ces faubourgs », la misère, qui à la base est une idée abstraite, est représentée ici avec des caractéristiques humaines, elle pleure. Cela montre indéniablement le sentiment de tristesse que l’on doit éprouver en traversant ces faubourgs.

Vers 7 : Ce septième vers est la fin d’une longue phrase descriptive qui dure depuis le vers un. On peut noter que le sujet de cette description : « usines et fabriques », bien qu’évoqué implicitement à travers des personnifications, n’est exprimé explicitement qu’à la fin du dernier vers de la strophe. En utilisant ce procédé, le poète nous fait attendre, il veut garder le suspense sur l’objet de son poème, mais en faisant cela, il montre également, encore une fois, combien ces rues remplies d’usines sont longues, presque interminables, comme sa phrase. En outre, là encore il personnifie les usines et les fabriques avec le terme « Ronflent ». Cette figure de style donne une image vivante, et extrêmement bruyante à ces usines. Enfin, l’auteur utilise un procédé subtil pour donner un peu de vie et de rythme à son poème mais également insister sur le fait que ces usines sont réellement bruyantes en imitant le bruit du ronflement. Pour cela, il va employer du vers cinq au vers sept une allitération en « R » avec les mots : « Par », « travers », «faubourgs », « lourds » (v.5), « misère », « pleurs », « faubourgs » (v.6), « Ronflent », «terriblement » et « fabriques » (v.7).

Strophe 2 :

Vers 8 : En utilisant une périphrase pour parler des usines dans le vers huit : « Rectangles de granit et monuments de briques », Verhaeren crée encore un effet d’attente en ne nommant pas directement le sujet, mais met également en valeur la forme et les matériaux utilisé pour les construire qui sont ici le : « granit » et les : « briques ». De plus, cette périphrase est formée

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