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Analyse de texte - Introduction de Le Suicide d'Émile Durkheim

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Par   •  12 Novembre 2019  •  Commentaire de texte  •  3 123 Mots (13 Pages)  •  1 896 Vues

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COMMENTAIRE SUR LE SUICIDE - TD DE SOCIOLOGIE

    Émile Durkheim est considéré comme le père fondateur de la sociologie moderne, notamment en France. En effet, il a donné à la sociologie un contenu conceptuel, c’est-à-dire qu’il a offert toute une série de notions et de concepts indispensables à la compréhension du monde social.

    David Émile Durkheim nait en 1858 et décède en 1917, il est le quatrième enfant d’une famille juive d’Épinal. Brillant élève, il entre à l’École normale supérieure en 1879 et devient agrégé en philosophie. Il est le précurseur de l’institutionnalisation de la discipline de la sociologie en tant que premier sociologue académique. À cette époque-là, il publie trois livres centraux : De la division du travail social, Les règles de la méthode sociologique et enfin Le Suicide. Il crée aussi une revue, L’Année sociologique, en 1898, qui réunit une génération d’historiens, d’économistes, d’ethnologues et de sociologues autour d’un projet central, celui de rendre la sociologie scientifique. Émile Durkheim a la très grande ambition de faire de la sociologie une science comme une autre. Il veut même s’enquérir de cet esprit scientifique pour en faire une nouvelle morale. Pour lui, il est évident que la sociologie est prête à contribuer à l’émergence de nouveaux principes moraux qui vont organiser la société. En effet, il est très imprégné du contexte intellectuel de l’époque, marqué par le courant positiviste. Il est précisément au cœur d’une époque particulière : le 19e et 20e siècle marqués par un développement fulgurant de l’industrialisation massive des sociétés. Il a conscience que les sociétés européennes, françaises notamment, sont en pleine transformation structurelle.

   Du point de vue de la pensée sociologique, Durkheim marque une nouvelle étape en combinant théorie et empirie. Son projet se base sur un double plan : la sociologie morale et la sociologie scientifique. Ainsi, pour cette dernière, il veut doter la sociologie d’un objet propre mais aussi d’une méthode d’observation. Il faut donc étudier les statistiques qui permettent de rompre avec le sens commun pour éviter des études erronées car Durkheim considère les phénomènes sociaux comme des choses. Il y a existence de la sociologie parce qu’il y a des faits sociaux, son but est d’expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux. En effet, ils ne se réduisent pas à des représentations, des sentiments ou des idées.

   Les premiers textes de Durkheim sur le suicide datent de la fin des années 1880, ses derniers textes des années 1905. Le suicide représente un objet d’étude différent que peut en faire le sociologue car l’individu, en se suicidant, se sépare volontairement de tous les liens sociaux qu’il avait avec la société. Cette étude lui permet donc de se rendre compte des forces qui maintiennent la société. Dans l’introduction de Le Suicide, il défend l'idée selon laquelle le suicide constitue un fait social et qu’en tant que tel, peut être étudié grâce à la sociologie. Ainsi, dans quelles mesures le suicide est-il un fait social ? À travers son l’introduction, Émile Durkheim développe, premièrement, une définition du terme du suicide qu’il va remettre en question (I) pour analyser le suicide en tant que fait social (II).

I]  Définir le suicide selon Durkheim

  1. L’esquisse d’une première définition

Durkheim introduit son oeuvre en soulignant qu’il est important de définir le terme du « suicide » ; bien qu’il soit connu de tous, certains pourraient se méprendre quant à son utilisation. En effet, l’auteur développe le fait que des individus emploient des mots sans toujours définir explicitement leur signification. Alors, leur compréhension est moindre, elle varie d’un individu à l’autre et leur utilisation peut être confondue dans certains contextes. De ce fait, les mots désignent des faits différents qui se retrouvent associés à une même sphère ou à l’inverse que des faits identiques se retrouvent dans des domaines n’ayant aucun rapport. Dans ce cas, « on risque de distinguer ce qui doit être confondu ou de confondre ce qui doit être distingué »1. Ainsi, pour étudier un fait, le « savant », comme le nomme Durkheim, ne peut utiliser des groupes de faits déjà constitués auxquels correspondent les mots de la langue courante car ils sont peu précis. Néanmoins, il se doit de former lui-même ces groupes de faits qu’il veut étudier pour qu’ils soient homogènes et clairs. Durkheim illustre ses idées grâce a un exemple : un botaniste qui parle de fleurs ou de fruits utilise des terme qu’il a lui-même fixé avant de les employer.

Pour étudier le groupe de fait du suicide, Durkheim doit en donner une définition, analysant les traits extérieurs communs au fait observé. Il va donc étudier les différents types de morts pour en déceler les caractères spéciaux afin de les réunir sous le nom de suicide. Ceci permet au savant de ne pas se préoccuper des mots qui se présentent comme tel ou à l’inverse de réunir ces mots, qui habituellement ne sont pas appelés ainsi. Il ne faut surtout pas se fier aux premières appréhensions des individus concernant le suicide mais lui constituer un objet d’étude correspondant à une nature déterminée. Durkheim remarque, dans ces types de morts, que l’auteur de l’acte est la victime, principal trait de caractère du suicide. L’autre caractéristique du suicide est qu’il est violent mais celle-ci découle aussi du fait que le suicide peut résulter d’une attitude négative ou d’une abstention.  En effet, arrêter de se nourrir nous tue, cet acte n’est pas forcément l’antécédent immédiat de la mort. Durkheim en vient donc à une esquisse de la première définition du suicide : « On appelle suicide toute mort qui résulte médiatement ou immédiatement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même »1. Même si Durkheim parvient à définir le suicide, quelques limites apparaissent, c’est pour cela qu’il remet en question sa première définition

  1. Le terme de la définition

Emile Durkheim, après avoir déterminé le caractère du terme « suicide », remet en question sa propre définition car elle ne « distingue pas entre deux sortes de morts très différentes ». En effet selon lui, on ne peut distinguer la mort d’un « halluciné » qui saute d’une fenêtre en la pensant de plain-pied, d’un homme conscient qui se frappe à en mourir. In fine, les deux actes conduisent à la mort. L’auteur tient le postulat que le suicide résulte d’un acte réfléchi et intentionnel mais il n’en n’est pas certain dans la mesure où il ne sait pas ce qui a déterminé la victime et si la mort était le résultat attendu. Néanmoins, Émile Durkheim ne souhaite pas s’attarder sur l’intention de l’individu la considérant trop intime et il ne peut qu’émettre des approximations. Cependant, il retient que la volonté de mourir ne découle pas forcement sur un suicide car celui-ci ne peut être définit uniquement par la fin que poursuit l’individu. Il illustre son opinion par un soldat de guerre  qui, en réalité, ne souhaite pas sa mort mais en est l’auteur car il tient à protéger son régiment. Il existe différentes façons de renoncer à la vie et celles-ci composent au sein d’une même classe, des variétés de suicides multiples. La finalité étant similaire dans ces cas, il est donc impossible de les séparer en plusieurs classes distinctes. Il y a donc de nombreuses variétés dans une même classe car les différentes sortes de suicide sont trop identiques pour les séparer. De plus, l’auteur précise un point commun relatif à toutes ces sortes de suicides : l’individu est pleinement conscient de la conséquence de son acte ; cet argument supplémentaire permet de former un groupe discernable des autres du nom de « suicides ». Ainsi, Emile Durkheim établi une définition finale : «  On appelle suicide tous cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la chitine elle-même et qu’elle savait devoir produire ce résultat »2.

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