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Analyse de la pièce de théâtre Le malade imaginaire de Molière

Commentaire d'oeuvre : Analyse de la pièce de théâtre Le malade imaginaire de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  7 241 Mots (29 Pages)  •  3 341 Vues

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André Durand présente

‘’Le malade imaginaire’’

(1673)

comédie en trois actes et en prose de MOLIÈRE

avec un prologue et trois intermèdes

(musique de Marc-Antoine Charpentier)

pour laquelle on trouve un résumé

puis successivement l’examen de :

l’intérêt de l’action (page 2)

l’intérêt littéraire (page 4)

l’intérêt documentaire (page 4)

l’intérêt psychologique (page 6)

l’intérêt philosophique (page 7)

l’intérêt du spectacle (page 7)

Bonne lecture !

En dépit d'une santé robuste, Argan est un hypocondriaque qui est persuadé qu'il est gravement malade. Il réclame les soins et l'attention de tous. Son tourment, bien réel, le fait recourir aux avis des médecins et des apothicaires, qui, prompts à la prescription, trouvent en lui «une bonne vache à lait» et lui font dépenser une fortune en traitements aussi nombreux qu'inefficaces. Le même désir d'être tenu pour souffrant le fait s'abandonner comme un enfant aux soins de Béline, sa seconde femme, qui est hypocrite et intéressée. Pour se rassurer, il veut même donner pour époux à son aînée, Angélique, Thomas Diafoirus, jeune médecin et fils de médecin ridicule. Mais, amoureuse de Cléante, la jeune fille fait tout, avec la complicité de Toinette, la servante, pour refuser ce benêt qu'on veut lui imposer, et épouser celui qu'elle aime. Elle y parvient grâce à une ruse de Toinette qui contribue à démasquer Béline.

Analyse

Intérêt de l'action

Classification : C’est une comédie, plus exactement, une «comédie meslée de ballets», une «comédie plénière», destinée aux fêtes du Roi, un divertissement chorégraphique et musical où les allusions au roi, qui, d’ailleurs, voulait que tous les arts soient représentés dans un même spectacle sont nettement adulatrices. S’y est manifestée une volonté de fusion en un seul spectacle du théâtre, de la danse et de la musique, ce qu'on appellerait aujourd'hui du théâtre total. Mais les productions contemporaines ne s'embarrassent habituellement pas des intermèdes musicaux et des ballets, d’autant plus qu’ils n'ont pas de lien avec la pièce et que ces divertissements à grand déploiement risquent d’éclipser le drame ridicule du protagoniste qui, lorsqu’il en est dépouillé, devient plus tragique, la pièce recélant beaucoup de souffrance, de solitude.

Originalité : Molière s’est nourri à de nombreuses sources.

Déroulement : Il y a de tout dans la pièce de Molière : de la farce grossière, de la «grande comédie», de la docte peinture, de la comédie cruelle, du galant (la scène d'Angélique et de Cléante), de l'attendrissant (la scène avec Louison qu'admirait tant Goethe) ; d'où une pièce hétérogène qui manque d'unité de ton, si elle respecte l'unité de temps, l'unité de lieu, l'unité d'action.

La comédie tient à l'attention portée à une bizarrerie d'un caractère, une monomanie, ici l'hypocondrie, qui contrarie un amour qui saura triompher des obstacles. Toute l'action tourne autour d'Argan, le personnage sans cesse présent, à l'exception de quelques très courtes scènes, devant qui défilent les membres de la famille et les personnages extérieurs. On pourrait distinguer trois données : Argan et les médecins, Argan et sa femme, Argan et le mariage d'Angélique. Argan sauvegarde donc l'unité d'action.

Acte I : monologue d'entrée, premier élément d'action : l'amour romanesque d'Angélique pour un bel inconnu qui est contrecarré par le projet de son père d'avoir pour gendre un médecin et celui de Béline de l'enfermer dans un couvent (le quiproquo). Mais Molière a l'habileté d'empêcher, dans le premier acte, qu'une véritable explication ait lieu entre père et fille, permet à Toinette de discuter avec Argan fait intervenir Béline qui se montre maternellement affectueuse pour Argan.

Acte II : péripétie de l'intrusion de Cléante, farce des propos des deux Diafoirus, compliment de Thomas Diafoirus, la ruse de Cléante, l'intervention de Béline pour renouer l'action suspendue par l'opéra-impromptu; à la scène 6 de l'acte II, on est à peu près au même point qu'à la scène 5 de l'acte I, Béline rompt le mariage qui est dangereux pour elle, le heurt avec Angélique, le congé pris par les Diafoirus, scène 8 avec Louison (qui joue la scène entre Angélique et Cléante) qui est unique dans le théâtre classique français, arrivée de Béralde qui veut intervenir en faveur d'Angélique, Argan la menace du couvent mais est épuisé.

Acte III : L'action, qui est la question du mariage, est perdue de vue au profit du procès de la médecine quand revient le sujet de l'hyponcondrie d'Argan; le passage de M. Fleurant, une seringue à la main, (son manque d'humilité est invraisemblable) puis la semonce de M. Purgon, permettent des scènes de farce tempérée. Toinette s'emploie encore à retarder le mariage avec Thomas en introduisant la péripétie de la visite d'un médecin qui est, avec ses allées et venues, ses paroles volubiles, ses éclats de rire, un moment de farce moins appuyé que dans “Le médecin volant” (habileté de Toinette qui attire l'attention d'Argan sur l'insuffisance de son déguisement pour l'en distraire en réalité ; procédé comique de la répétition : «Le poumon»). À ce moment-là, en ce qui concerne l'action, le clan Diafoirus est éliminé mais il reste à neutraliser Béline, à réconcilier Argan avec sa fille et à faire agréer Cléante : tout va se faire en trois courtes scènes :

- d'abord pour confondre Béline (qui, artifice de la comédie, omet de s'assurer elle-même de la mort d'Argan): sous son tempérament faussement doucereux se manifeste

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