Analyse d'un poème - Parfum exotique de Baudelaire

Dès la première strophe, il est possible de constater que l’esprit de Baudelaire se dirige tranquillement vers un endroit différent de celui dans lequel il se retrouve à ce moment. En fait, ses pensées le guident vers un endroit plus serein, paisible et plus décontracté qui peut être remarqué par les vers “Je vois se dérouler des rivages heureux [...] / Une île paresseuse où la nature donne” (v. 3 et 5). L’utilisation des mots rivages heureux et île paresseuse permettent de percevoir que Baudelaire est transporté dans un endroit complètement différent où la vie est plus calme. De plus, ces vers reflètent l’état d’âme du poète à ce moment précis du poème où l’intimité créée précédemment laisse place à un sentiment de bien-être et de divagation. Par la suite, dans le deuxième vers de la deuxième strophe “Des arbres singuliers et des fruits savoureux” (v. 6), l’utilisation des mots arbres singuliers peut avoir plusieurs sens. Baudelaire les a employés dans ce poème pour faire un contraste entre les arbres qu’il peut voir dans sa vie de tous les jours à Paris et les arbres qu’il voit dans l’endroit où il se retrouve inconsciemment. Aussi, le concept de singularité était très important pour Baudelaire puisque cette notion lui a permis de se démarquer des autres poètes de son époque. Dans le même vers, les mots fruits savoureux peuvent désigner les fruits des tamariniers qui se retrouvent dans le vers “Pendant que le parfum des verts tamariniers” (v. 12). Ces arbres se retrouvent principalement dans les pays plus tropicaux tel qu’en Amérique du Sud et Centrale et en Afrique de l’Est, mais pas en Europe donc, pas à Paris. Ceci permet de savoir que son esprit a divagué vers un autre pays, un autre endroit. De plus, le dernier vers de la dernière strophe “Se mêle dans mon âme au chant des mariniers” permet aussi de comprendre que son âme ne se retrouve pas à Paris dans ce poème ce qui veut inévitablement dire que son âme est dans un périple lointain. De plus, même si Baudelaire est en train d’imaginer un voyage, tout ce qu’il décrit le ramène à Jeanne Duval. Cette dernière vient de la République Dominicaine et Baudelaire fait beaucoup de métaphores entre son voyage, qui nous supposons est en République Dominicaine, et Jeanne Duval. Aussi, dans ce poème, Baudelaire parle beaucoup avec ses sens. En effet, l’amour le mène à éveiller tous ses sens, comme celui du voyage. Effectivement, dans la troisième strophe où il est écrit “Guidé par ton odeur vers de charmants climats” le charmant n’est pas utilisé par hasard, car en général, lorsqu’on parle d’un climat positif, on dit un bon climat, un climat chaud, un beau climat mais dans ce poème, Baudelaire utilise charmant, car ça le ramène à Jeanne Duval, qui pour lui, est très charmante. De plus, un autre parallèle qui est fait avec Jeanne Duval se trouve dans le troisième vers de la première strophe “Je vois se dérouler des rivages heureux”, le mot heureux est associé à un rivage et il décrit bien évidemment son voyage qui le rend heureux, mais ça peut aussi faire référence à la relation qu’il entretient avec Jeanne Duval qui le rend heureux, car l’amour mène à des moments heureux. Aussi, tout au long du poème, Baudelaire décrit beaucoup grâce à ses sens. Effectivement, dans la première strophe au premier vers “Quand, les deux yeux fermés,

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