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Analyse d'un corpus

Analyse sectorielle : Analyse d'un corpus. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2016  •  Analyse sectorielle  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  918 Vues

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De ces extraits de textes issus de différentes époques, se dégage une thématique commune : l'ethnocentrisme. Le chapitre XXX intitulé des cannibales et le chapitre XXXI intitulé qui sont les sauvages ? des Essais de Montaigne, date en effet de la fin du XVIe siècle, tandis que l'anthropologie structurale II de Lévi-Strauss remonte à 1952. Enfin, la Controverse de Valladolid, œuvre dite « contemporaine » rédigée par Carrière, a été publié en 1992. A travers l'analyse de ce corpus, nous essayerons donc de comprendre comment ces trois textes dénoncent l'ethnocentrisme.

Dans un premier temps, l'analyse de ces écrits nous fais constater que les auteurs utilisent tous des formes argumentatives différentes. Montaigne dont les écrits sont les plus anciens, se base sur le raisonnement inductif dans ses Essais, dont le but est d'émettre des arguments pour aboutir à une conclusion logique : la thèse. Afin de dénoncer l'ethnocentrisme européen, ce dernier se servira tout d'abord d'une argumentation particulière qui est l'argumentation indirecte. Celle-ci se divisera en trois étapes dans Des cannibales, qui seront expliquées à travers une regard totalement neuf et étranger : celui de l'Indien et indirectement celui de Montaigne. La première étape consiste à dresser une description précise et objective des pratiques et des rituels indiens, comme le cannibalisme, sans émettre de point de vue négatif comme l'aurait fais certains des ses contemporains. Il avance comme argument, à travers un éloge paradoxal, que le cannibalisme est une pratique symbolique et social pour cette peuplade. Elle leur permet en effet, d'exprimer une très grande vengeance envers un ennemi extérieur dans le cadre de la guerre (et non de la guerre civile comme chez les Européens) « contre les nations au-delà de leurs montagnes » (l.1), mais également de se retrouver autour d'une même idéologie qui les aide à se rapprocher d'avantage. Cet aspect social est mis en valeur par tout un champs lexical autour de la communauté : « une grande assemblée » (l.9), « donne aux plus chers de ses amis» (l.11 ), « mange en commun » (l.14). A travers ce premier argument, nous pouvons constater que les Indiens n'apparaissent absolument pas comme des sauvages, il y a une réel réflexion sur ces derniers et sur le fait les Européens relativisent leur barbarie en soulignant celle des autres. La deuxième étape met en avant le regard des Indiens et leur jugement de valeurs sur les pratiques européennes puisque Montaigne explique qu'eux aussi savent différencier le Bien du Mal. Cet argument est illustré par les tortures qu'infligeaient les Européens sous les yeux des Indiens car ces derniers se sont rendu compte que les nouveaux arrivants « étaient beaucoup plus grands maîtres qu'eux en toute sorte de méchanceté » (l.22). Eux, ne connaissaient pas encore ce genre de dégradations sur un corps qui avait toute sa sensibilité : « il y a beaucoup plus de barbarie […] à déchirer par des tortures et des supplices un corps ayant toute sa sensibilité » (l.28). Montaigne souligne donc la barbarie des Européens à travers ce qu'ils ont mis en place. La dernière étape est l'invitation à l'introspection. L'auteur invite ses contemporains à ouvrir les yeux, c'est à ce moment-là qu'il utilise la première personne « je ne suis pas fâché » (l.26), « je pense que... » (l.28). Il dénoncent l'ethnocentrisme Européens et reproche que « jugeant bien de leur fautes, nous soyons si aveugles à l'égard des nôtres » (l.27). La conclusion (thèse) apportée par Montaigne est que « nous pouvons bien appeler ces hommes barbares eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte des barbarie ». Dans Qui sont les sauvages ?, Montaigne remet en question la supériorité de la culture européenne, par des procédés tels que la dénonciation des préjugés ou encore l'ironie « la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de tout ». Dans cet extrait, il oppose ce qui relève de la nature, avec l'emploi de termes valorisant comme « vives et vigoureuses […] naturelles vertus et propriétés », et ce qui a été corrompu par l'Homme (ce qui devrait être appelé « sauvage » selon lui) : « lesquelles nous avons abâtardies », « ce que nous avons altérés par notre artifice ». Dans l'extrait de texte de Lévi-Strauss Le point de vue de l'anthropologue, ce dernier explique dans une thèse démontrée avec objectivité qu'être « placés dans une situation inattendue », être confronté à l'altérité et être confronté brutalement à autrui pousse au rejet sans même chercher à comprendre les valeurs de ce dernier : « répudier purement et simplement les formes culturelles […] éloignées de celles auxquelles nous nous identifions » (l.3). Cette réaction est la base même de la xénophobie et de l'ethnocentrisme que représente cette idée de dénigrement et de renfermement sociale envers ce qui pourrait au contraire apporter un enrichissement et une diversité culturelle : « on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous

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