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Analyse Du Spleen De Baudelaire

Note de Recherches : Analyse Du Spleen De Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2015  •  2 732 Mots (11 Pages)  •  1 587 Vues

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Commentaire de Spleen (http://www.eclairement.com/Spleen-de-Charles-Baudelaire-le)

Présentation

- Qui parle ? Le poète. Premier temps avec pronom personnel et adjectif possessif (déterminant possessif) englobant plusieurs personnes « nous », vers 4 et « nos », vers 12. Deuxième temps, adjectif possessif « mon », v. 20. Déictique « Tout à coup », v. 13. Beaucoup d’adjectifs.

Dernier poème de la section Spleen et Idéal où il s’agit de confronter le Spleen, l’accablement, à l’idéal du poète. Dernier poème donc dernière tentative d’expliquer.

Spleen : "Spleen" en anglais signifie rate. Dans l’Antiquité et la théorie des humeurs (état d’âme – sens médical) de la médecine de ce temps, la rate était l’organe responsable de la mélancolie.

- À qui ? Au lecteur « Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère ! » , aux autres poètes, romantiques notamment.

- De quoi ? De sa mélancolie, de son retentissement et de son apparition

- Comment ? Cinq quatrains d’alexandrins. Anaphore « Quand » pour les trois premiers quatrains. Allitérations v. 1, v. 2. Personnification ou allégorie v. 6 et v. 18, v. 19. Coupes v. 18.

- Pourquoi ? Pour la métaphoriser, la désigner autrement que par les théories des humeurs, la poétiser.

- n Problématique : En quoi le Spleen peut-il être poétique ? En quoi poète et Spleen sont-ils liés ?

Introduction

Dernier poème de la section Spleen et Idéal des Fleurs du Mal, Spleen LXXVIII de Baudelaire, reprend, dérive et amplifie ce désespoir du vivre. Entre attente et angoisse, quelle vision du Spleen nous livre le poème et en quoi sont-ils liés ? La montée de l’angoisse, le moment de la crise constitueraient des éléments d’étude susceptibles de nous répondre.

Plan détaillé du commentaire

I) La montée de l’angoisse

Les trois premiers quatrains forment une unité de sens : il s’agit pour le poète d’annoncer le Spleen et de décrire sa progression.

A) Le constat

- Présence obsédante

De tous côté, le Spleen est là. Il se remarque dans le « ciel » dont la qualification « bas et lourd » (v. 1) adopte le profil de celui écrasé par l’angoisse. Il se profile à « l’horizon » (v 3), comme une menace lointaine qui s’avance. Il se réfère au « jour » comme à la « nuit » (v 4), à un ennui, une angoisse qui étreint les journées, que la lumière aurait pu chasser, et les nuits, qui pourraient apporter un repos. Mais les deux sont gagnées par le Spleen : « un jour noir plus triste que les nuits », où les adjectifs renvoient au champ lexical de la peine, le deuxième appuyé par un comparatif de supériorité. Renforcé par les deux adjectifs de chaque côté du comparatif, le Spleen semble gagner les deux parties du cycle. La « terre », enfin, se modifie sous l’action du Spleen (v 5) qui joue sur plusieurs niveaux. Cette « terre » peut en effet s’entendre comme le globe terrestre, le champ lexical du cercle se trouvant présent, mais le terme peut également renvoyer à ce qui constitue notre humanité. Lorsque le poète énonce : « la terre est changée en un cachot humide » (v 5), il joue sur plusieurs niveaux : le champ lexical de la pluie, la transformation, « est changée », qui cohabite avec la personnification passive, le champ lexical de la prison, liant pluie et enfermement, Spleen et enfermement et par association, pluie et enfermement.

- L’enfermement

L’enfermement, ce serait aussi ce sentiment que le Spleen gagne les habitations, les refuges possibles, puisqu’il touche aux « murs » (v 7), aux « plafonds » (v 8). Nous avons relevé le champ lexical de la prison au vers 5, mais celui-ci s’étend à la strophe suivante où nous relevons la métaphore « d’une vaste prison imite les barreaux » (v 10), avec enjambement sur les vers 9 et 10 et inversion du sujet qui place l’élément important, « les barreaux », en fin de vers.

- Le ruissellement

Le Spleen, enfin, s’infiltre, il dégouline par la pluie, le ruissellement sur les fenêtres, « Quand la pluie étalant ses immenses traînées » (v 9), comme sur la ville, où le vers s’allonge par l’allitération en « l » et « m » et l’assonance en « an ». Cette pluie constitue également un élément actif, nous suggère le choix du verbe « verse » (v. 4) qui personnifie le Spleen et l’associe à une nature volontairement associée à l’ennui. Peut-être faudrait-il voir dans cette association une manière de combattre le romantisme dans son désir de communion avec la nature. Si la nature est ici au diapason, elle épouse plutôt l’angoisse et l’enfermement, elle enferme le poète et se distingue, de toutes parts.

B) L’attente

- Une répétition de l’angoisse

L’anaphore « Quand » présente dans les trois premiers quatrains suggère en effet l’impossibilité d’échapper au Spleen qui se diffuse dans l’atmosphère et touche à tous ses supports « ciel », « terre », « pluie ». Mais elle rappelle, également, par sa répétition, l’ennui temporel de l’habitude, le rappel immuable du même évènement. Elle martèle l’attente.

- Un rapprochement perceptible

Cette attente est reçue par le poète qui la constate, pourrions-nous dire, à l’extérieur, si nous nous référons aux champs lexicaux déjà observés de la terre, du ciel et de la pluie. Mais cette montée de l’angoisse passe également, de façon discrète, dans les premiers quatrains, par un sentiment intérieur qui cède à la description. Si le constat s’exerce sur le monde extérieur, il s’agit bien de « l’esprit gémissant » qui reçoit cette angoisse, dans un vers allongé par les assonances en « an » et « on », la labiale de l’adjectif qui rallonge encore un peu le vers, entourée d’une allitération en « l » et « s » : « Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis » (v 2). Ces « ennuis », au pluriel, s’allongent dans le vers comme ils imprègnent l’âme, ne laissant aucun répit. Notons également la coupure

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