Acte V scène 3 Ruy Blas – VICTOR HUGO

Acte V scène 3 Ruy Blas – VICTOR HUGO

INTRODUCTION

        Victor Hugo est un auteur romantique du XIXe siècle. Les romantiques s’affranchissent des règles classiques et définissent une nouvelle esthétique. Cette scène participe au dénouement de la pièce, c’est une scène conflictuelle, spectaculaire ou le héros, en révélant sa véritable identité, révèle également sa véritable personnalité et renverse le rapport de force dans lequel il était tenu jusqu’alors. On voit Ruy Blas et la Reine pris au piège par Don Sallustre.  Le héros éponyme, révèle son identité au risque de perdre l’amour de sa reine afin de la sauver de l‘autorité de Don Sallustre.

        Je vous propose maintenant de lire un extrait de la scène.

        Vous m’avez demandé de quelle manière cette scène aux révélations multiples permet à Ruy Blas de renverser le rapport de force et d’accéder ainsi au statut du héros ? Nous verrons dans un premier temps comment se fait la révélation spectaculaire de Ruy Blas, puis nous étudierons l’inversion du rapport de force où RB se révèle comme un véritable héros dramatique.

I/ Une révélation spectaculaire

                Dans ce passage, RB utilise des phrases courtes ainsi que le pronom personnel « je » pour se révéler. En effet, dès le début de l’extrait RB s’affirme en tant que valet. Pour cette révélation, l’auteur emploie tout un lexique de l’identité « je m’appelle » l.1, « je me nomme » l.4 ainsi que « je suis » l.5. On remarque, par la présence de répétitions comme « je dis que », que RB finit par assumer son statut qu’il nomme à plusieurs reprises « laquais » l.1, « valet » l.5. Enfin, la didascalie « laissant tomber sa robe et se montrant vêtu de sa livrée ; sans épée » signal son identité par son apparence de valet.

        Cette révélation permet à RB de se libérer face à ce déguisement. L’injonction « Enfin » de la ligne 2 ainsi que les phrases exclamatives de RB désigne son soulagement. Il n’est plus obligé de jouer un rôle et de se cacher derrière une fausse identité. De plus, l’image du réveil est reprise à plusieurs reprises. En effet, la première didascalie « comme se réveillant tout à coup » plus le groupe verbal « je me réveille » peut faire penser que le héros passe du sommeil au réveil et qu’il passe donc à l’action. Enfin, le narrateur prouve que RB est enfin libéré en révélant des verbes associés à un enfermement qu’il met au passé « je suffoquais » ligne 4 ou encore « tout garroté » ligne 14. Il emploie un lexique de l’oppression, RB était enfermé sous ce masque dont il réussit à échapper.

        Les deux hommes révèlent leur véritable personnalité. En effet RB est désormais sûr de lui et n’hésite pas à attaquer son maitre. DS quant à lui, se révèle comme un personnage diabolique et arrogant. La didascalie « il éclate de rire » souligne le caractère diabolique du personnage qui n’hésite pas non plus à insulter sa reine « folle que vous étiez ». Il essaie de montrer qu’il est puissant et qu’il va se venger face à son valet « ma vengeance ».

II/ l’inversion du rapport de force : RB se révèle comme un véritable héros dramatique

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