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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

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Par   •  24 Octobre 2022  •  Dissertation  •  820 Mots (4 Pages)  •  215 Vues

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Devoir 3C – Dissertation critique        

Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

D’abord, il est vrai d’affirmer que la fatalité est présentée de la même façon dans les deux poèmes. En effet, les deux auteurs utilisent le champ lexical de la mort. Premièrement, dans le poème Cage d’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau, on retrouve des expressions telles que « la mort qui fait son nid, on l’entend qui roucoule au fond, mon cœur, la source du sang. » Ainsi, on comprend que l’auteur fait face à l’une des fatalités de la vie, soit la mort. Les expressions utilisées reflètent les actions de l’oiseau pris au piège, qui est en fait, la représentation de la mort. Deuxièmement, dans le poème Les corbeaux d’Émile Nelligan, plusieurs termes se rattachant à la mort sont également présents. On pense d’ailleurs aux mots suivants : « funèbres, carcasses, proie, échue et ténèbres. » La mort guette également l’auteur, puisque les corbeaux ont ciblé leur prochaine proie et lorsqu’ils s’y attaqueront, cette dernière ne pourra échapper à la fatalité. En bref, dans les deux poèmes, les termes employés se rapportent à la mort. Dans les deux cas, la fatalité est non seulement la mort, mais également le fait de savoir que c’est ce qui les attend, ce n’est pas une surprise. De ce fait, on peut affirmer que la fatalité est représentée de la même façon.

Cependant, il est également possible de soutenir que la fatalité n’est pas présentée de la même manière dans les deux poèmes. Assurément, dans Cage d’oiseau, l’auteur vit avec la fatalité que la mort s’est déjà emparée de lui. En effet, il compare son corps ainsi que ses os à une cage d’oiseau dans laquelle il y en aurait un qui serait coincé. L’extrait suivant nous révèle cette comparaison : « L’oiseau dans ma cage d’os, c’est la mort qui fait son nid. » La comparaison entre son corps et une cage d’oiseau nous fait comprendre que l’auteur cohabite avec la mort puisqu’elle est déjà à l’intérieur de lui, ce n’est qu’une question de temps avant que l’oiseau, qui est en fait la mort, se soit accaparé l’ensemble de sa vie. Alors que dans le poème Les Corbeaux, la mort se produit à l’extérieur de son corps. L’auteur aperçoit sa menace, celle qui lui prendra sa vie. Au-dessus de lui, les corbeaux « agitant à leur bec une chair en lambeaux » rendent le sentiment de mort imminent, car l’auteur observe ce qui se passe avec les autres carcasses et voit son destin se rapprocher de plus en plus de lui. Bref, ce sont pour ces raisons que la fatalité n’est pas présentée de la même façon dans les deux poèmes.

Enfin, dans les deux poèmes, la fatalité est représentée de la même façon, puisque les deux auteurs sont confrontés à la mort peu importe la manière dont elle arrive à eux. Cette fatalité est d’abord présentée dans le poème Cage d’oiseau avec la métaphore terminant le poème : « Il aura mon âme à son bec. » Ce vers signifie que lorsque l’oiseau aura tout dévoré et qu’il ne restera que l’âme de l’auteur, celui-ci s’éteindra. Il est conscient de cette fatalité et il sait qu’elle arrivera dans un avenir rapproché. D’une certaine façon, l’auteur se résigne à attendre la mort, car elle est déjà en lui.  Dans un même ordre d’idées, l’auteur dans Les corbeaux se résigne également à attendre la mort, l’extrait suivant nous illustre d’ailleurs cette pensée : « Or, cette proie échue a ses démons des nuits, n’était autre que ma vie en loque, aux ennuis vastes qui tournant sur elle ainsi toujours ». Lorsque le personnage se rend à l’évidence que son heure approche, il se laisse lui aussi dévorer par l’oiseau, qui est également une métaphore dans ce poème pour représenter la mort. Il sait lui aussi qu’elle viendra bientôt et qu’à ce moment-là, rien ne pourra arrêter cette fatalité. Bref, même si la mort est vécue de l’intérieur dans le poème Cage d’oiseau et de l’extérieur dans le poème Les corbeaux, les deux auteurs sont tous les deux face à l’évidence que celle-ci les rattrapera bientôt. C’est la raison pour laquelle, on peut affirmer que la fatalité est présentée de la même manière dans les deux œuvres. De plus, comme le courant du symbolisme est très présent au début du 20e siècle et qu’à travers ce courant, les auteurs associent une image ou un symbole à une abstraction, on peut affirmer que dans les deux poèmes, l’oiseau est le symbole qui représente la mort, qui elle, est une abstraction de la vie, car personne ne sait comment ça se passe lorsqu’on y fait face. 

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