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A-t-on raison de penser que Saint-Denis Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?

Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denis Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 192 Mots (5 Pages)  •  338 Vues

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Devoir 3C – Dissertation critique        

Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denis Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

Plan :

P.Thèse : : oui, 2 auteurs présentent une même vision de la fatalité

A1 : dans 2 textes, fatalité associé mort

S-A 1.1 (texte Cage oiseaux) : -connaissance littéraire car atteint d’une maladie et il sait qu’il allait mourir…+ le poème complet tourne autour de la mort

-associe la mort a un oiseau

S-A 1.2 (texte les corbeaux): la fatalité est indissociable de la mort / Déchirant à larges coups de bec, sans quartier, / Mon âme, une charogne éparse au champ des jours / Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier.» (v. 12-14). allégorie permet de saisir plus facilement l’image mort s’attaquant à son âme

-la mort associé à un oiseau.

Antithèse :

A2 : des divergences dans la façon dont Nelligan et Saint-Denys Garneau abordent la fatalité /APPROCHER fatalité est différente

S-A 2.1 (texte cage oiseaux): mort, dans le texte d’Hector De Saint-Denis Garneau, provient de l'intérieur du corps//Je suis une cage d'oiseau/ Une cage d'os/ Avec un oiseau/ L'oiseau dans ma cage d'os/ C'est la mort qui fait son nid » (v.1-5)

-dévoré de l’intérieur/

atteint de graves problèmes cardiaques, dont il a succombé en 1943

S-A 2.2 (texte les corbeaux): la mort est montrée comme une entité qui vient de l’extérieur/en cercle, vols funèbres, tournant –mort imminente—

ou

- métaphore « De grands corbeaux venus de montagnes célèbres » (v.3) référence à des soucis, représentés par les oiseaux, qui arrivent dans sa vie **arrivent de l’extérieur

Synthèse :

Récap arg. 1 et 2

A3 : non car cette fatalité n’a pas la même intensité/pas le même ton

S-A 3.1 (texte cage oiseaux) : mort est plus douce (euphémisme pour adoucir) « Il aura mon

âme au bec » (v.24).

S-A 3.2 (texte les corbeaux) : la mort est montrée comme une entité envahissante macabre et violente

champ lexical tourne autour d’une mort sauvage : «carcasses de

zèbres» (L, v.6), «frisson glacé de nos ténèbres» (L, v.7), «proie»(L, v.9), «démons» (L, v.9),

«déchirant à larges coups de bec» (L, v.12), «dévoreront en entier » (L, v.14).

son gré

Dans les deux poèmes étudiés, les auteurs présentent une même vision de la fatalité. Ceux-ci l’associent à la mort. En effet, dans Cage d’oiseau, le thème principal est la mort. Le Montréalais se savait atteint de graves problèmes cardiaques depuis 1934 dont il a succombé en 1943 à cause d’une crise cardiaque pendant une promenade de canot. La fin de vie est représentée très rapidement dès les vers 4 et 5 : « L’oiseau dans ma cage d’os/C’est la mort qui fait son nid [...]. » M. Saint-Denys Garneau projette sa vie personnelle dans son poème. Il savait qu’il ne pouvait pas vivre aussi longtemps et normalement que les autres à cause de sa condition médicale. Le désespoir se fait sentir, car il est conscient des conséquences tragiques comme la souffrance et la mort que ses problèmes de cœur lui apportent et que la seule issue possible est de mourir. D’ailleurs, Nelligan croit aussi que sa mort est certaine et fatale. L’allégorie suivante nous permet de mieux saisir le portrait de la mort qui s’attaque à lui : « Déchirant à larges coups de bec, sans quartier, /Mon âme, une charogne éparse au champ des jours/Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (L, v.13-15) Ces mots font appel à l’imagination, pour qu’on puisse s’imaginer sa situation actuelle, plus précisément la fin de ses jours. Cela nous ramène alors à Nelligan qui associe la fatalité à sa mort, car il met l’accent sur les détails et la couleur de ces derniers moments. Comme les deux extraits le prouvent, les deux auteurs ont donc la même vision de la fatalité, soit une mort absolue.

 

En revanche, il y a des divergences dans la façon dont Saint-Denys Garneau et Nelligan abordent la fatalité. En effet, dans Cage d’oiseau, la fin de vie, qui est fatale aux yeux de l’auteur et qui est représentée par un oiseau, vient de l’intérieur de lui-même : « Je suis une cage d’oiseau/Une cage d’os/Avec un oiseau/L’oiseau dans ma cage d’os/C’est la mort qui fait son nid ». (C, v.1-5) La cage d’os dans l’extrait représente son squelette. L’oiseau, se retrouvant à l’intérieur de lui, dans sa cage, laisse sous-entendre que la souffrance y réside. À la fin, lorsqu’il dit que le nid commence à être fait, c’est que la mort s’installe officiellement dans son corps et qu’elle n’est plus seulement captive en lui. Toutes les étapes de fin de vie comme la douleur et les pensées négatives, qui mènent à sa mort, se produisent à l’intérieur de son être. De l’autre côté, dans Les Corbeaux, la mort est décrite comme une entité venant de l’extérieur. La métaphore : « de grands corbeaux venus de montagnes célèbres » (L, v.3) met en évidence les corbeaux qui viennent d’ailleurs, de l’extérieur plus précisément. Cette métaphore fait référence à ses problèmes et sa souffrance, représentés par des oiseaux externes, qui viennent s’attaquer à lui. Plus tard, ces derniers mènent à sa mort après l’avoir envahi. Il est évident que l’entité envahissante qui va finir par le tuer vient de l’extérieur de son corps contrairement à l’écrivain montréalais. La fatalité qui provient de l’intérieur pour un écrivain et de l’extérieur pour l’autre marque la différente approche d’écriture qu’ils ont eue.

Il n’est indéniable que, dans les deux poèmes, la fatalité est vue de la même manière, car les auteurs associent celle-ci à la mort. Garneau le rend évident en laissant savoir que son destin est déjà déterminé vu que sa maladie le tue tranquillement. Nelligan, lui, a choisi un champ lexical relié à la mort. De l’autre côté, les écrivains approchent leur destin de différentes façons. Dans Cage d’oiseau, la mort est décrite comme une entité qui vient de l’intérieur contrairement à une qui vient de l’extérieur dans Les Corbeaux. En outre, ce n’est pas la seule divergence qu’il y a entre les deux poèmes. Il reste que les deux approches différèrent, car l’intensité utilisée pour décrire cette fatalité n’est pas la même. Après qu’Hector de Saint-Denys Garneau décrive sa souffrance interne, il dit « Il aura mon âme au bec. » (C, v.24) Cet euphémisme adoucit fortement la mort pour la rendre plus légère et paisible. Cela donne un moins gros impact sur les lecteurs, car l’auteur semble plus accepter cette fatalité. Contrairement à Garneau, Nelligan décrit la mort de manière beaucoup plus macabre et violente. Son champ lexical tourne autour d’une mort sauvage « carcasses de

zèbres » (L, v.6), « frisson glacé de nos ténèbres » (L, v.7), « proie » (L, v.9), « démons » (L, v.9),

« Déchirant à larges coups de bec » (L, v.12), « dévoreront en entier » (L, v.14). Cette agressivité dont ce procédé illustre permet de comprendre la violence et l’animosité de ses derniers moments. Elle nous laisse l’impression qu’il se fait dévorer vivant contre son gré, ce qui est choquant et brutal. Bref, la fatalité de chaque auteur est décrite avec une amplitude différente.

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