A Une Passante - Charles Baudelaire : Qu’est-ce que La modernité selon Baudelaire et que représente la passante pour lui ?

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa, d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m'a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

Les fleurs du mal. Baudelaire

Introduction :

Il s’agit d’un sonnet de Baudelaire extrait de la section « Tableaux Parisiens » de la 2ème édition des Fleurs du Mal parue en 1861. Dans cette partie du recueil, Le poème « A une passante » évoque ainsi une rencontre avec une femme à la fois belle et mystérieuse. Le thème de la rencontre amoureuse est un thème littéraire traditionnel mais Baudelaire se propose de le renouveler, de lui donner un caractère moderne.

La problématique :

Qu’est-ce que La modernité selon Baudelaire et que représente la passante pour lui ?

Le poème de Baudelaire est donc moderne, tant sur le fond que sur la forme.

Le fond : Le thème de la ville. C’est tout le contraire des romantiques qui trouvent leur inspiration dans la nature.

La forme : C’est que Baudelaire utilise le sonnet, mais il a aussi écrit des poèmes en prose. C’est

une forme poétique nouvelle. Le recueil le spleen de Paris est par exemple un recueil de poèmes en

prose. Cette nouvelle forme poétique est très moderne à l’époque.

Ce poème donc évoque la ville de Paris dans son actualité et sa dimension moderne. C’est pour cela que la rencontre du narrateur et de la passante se situe dans un décor moderne.

Baudelaire décrit le spectacle de la rue qui se déroule devant lui, la description, la narration et

La réflexion.

Tout d'abord nous verrons l'apparition de cette passante, ensuite la fascination du poète face à cette

rencontre, et enfin le sentiment que laisse la passante au poète.

Le poète commence par une description de la ville, de la rue autour de lui. Il s'agit d'un

Paris moderne, bruyant. La rue est présentée comme un milieu hostile. On observe ainsi une

personnification de la rue « la rue hurlait » qui représente la rue comme agressive.

L'adjectif « assourdissante » souligne ce bruit urbain.

Alors que le lieu semble hostile, l'apparition d'une passante va effacer ce bruit urbain, ce qui créer

un contraste entre la passante et la rue.

Une passante apparaît, majestueuse, laissant un sentiment de perfection au poète. La description de

la passante est comme le regard du poète qui voit d'abord sa silhouette

« Longue, mince, en grand deuil », puis admire le geste de sa main « une main fastueuse »,

le détail de ses vêtements « le feston et l'ourlet », sa jambe « sa jambe de statue ». Cette femme est

gracieuse et sa démarche harmonieuse. On peut également souligner son harmonie dans le 4ème

vers «

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