Lecture Analytique : En quoi Simone de Beauvoir nous démontre que l'émancipation des femmes demeure encore difficile au XXème siècle ?

Problématique: En quoi Simone de Beauvoir nous démontre que l'émancipation des femmes demeure encore difficile au XXème siècle ?

Introduction:

- Entrée en matière: le droit de vote des femmes en 1944

- présentation de l'auteur: idées à la base de son œuvre "se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres". Elle prend part à l'existentialisme: prise en compte des responsabilités de l'homme envers son prochain et donne la première place à l'engagement dans sa vie quotidienne.

- présentation de l'œuvre/extrait: 1er essai féministe qui dénonce le rôle subalterne dévolu aux femmes dans une société dominée par le pouvoir masculin. La formule "on ne nait pas femme, on le devient" définit l'ambition de son essai. Dans cet extrait tiré du chapitre XIV "La femme indépendante" extrait du second tome de l'œuvre, l'auteur propose une solution pour l'émancipation des femmes. Mais nous verrons que cette solution n'affranchit pas totalement la femme de sa condition.

Lecture

Problématique: En quoi Simone de Beauvoir nous démontre que l'émancipation des femmes demeure encore un combat difficile à mener au XXème siècle ?

I. La femme écartelée entre soumission et libération

thèse: la femme prise entre un début de libération sociale et une soumission domestique.

A. La condition féminine: la dénonciation d'une servitude séculaire dans une société phallocrate

- S de B montre la condition de la femme soumise à l’autorité maritale en la désignant d'abord comme une épouse (l. 1),puis par la femme entretenue- épouse ou courtisane- (l. 3-4), la vassale (l. 7, 14), un parasite (l. 10): le vocabulaire emprunté présente une gradation dans la soumission dégradée qu'elle dénonce.

- Elle la présente comme n'étant pas "affranchie" du mâle": le terme renvoie à l'esclave, au serf (ce qui nous renvoie à sa condition de "femme vassale") qui n'est pas libérée du joug de son maître, le mâle.

- Car la femme est dans la dépendance de l’homme si elle lui est soumise financièrement. Beauvoir le souligne par un choix de termes composant ce champ lexical parfois teinté d'ironie:

• femme entretenue-épouse ou courtisane-(ligne 4): les deux termes sont mis en incise donc en valeur, et liés ironiquement par le connecteur logique "ou": une courtisane étant une prostituée, Beauvoir semble railler implicitement la position des femmes dans le couple par l'infime distinction entre les deux conditions féminines qu'elle associe;

• condition de vassale (l. 7, 14): "vassale" dans le langage moderne signale la dépendance de la femme par rapport à l'homme et le fait qu'elle est considérée comme inférieure, l’emploi du terme est aussi un anachronisme volontairement ironique.

• parasite (10): personne qui se nourrit en sachant se faire inviter chez les autres alors qu'elle pourrait subvenir à ses besoins, (hyperbole)

• L'homme, au contraire est un médiateur (l. 12: qui sert d'intermédiaire) entre elle et le monde; ainsi, sans lui, la femme ne peut subsister car "il ne lui est permis de ne rien faire"; cette inaction imposée est vue comme une "malédiction" (hyperbole l. 13).

B. Le droit de vote: une émancipation relative

- Le champ lexical de l'asservissement et de la dépendance s'oppose à celui de la liberté. Cette opposition raisonne fortement par les antithèses créées et montre implicitement la nécessité d'une émancipation et démontre à quelle lutte Beauvoir participe ici: "obéissance", "devoirs de l'épouse", "les mœurs lui imposent", "reste enfermée dans sa condition de vassale", "dépendance", "besoin", "permis de rien faire" s'opposent à "libertés civiques", "autonomie économique", "affranchie", "garantir une liberté concrète", "reconquiert", "s'affirme concrètement comme sujet", "l'argent et les droits qu'elle s'approprie", "avantages", "libération", "liberté".

- Dès la ligne 2, Beauvoir pose la liberté civique acquise par le droit de vote comme un premier pas vers cette émancipation: "chaque citoyenne est devenue une électrice" (l. 2). Mais cet affranchissement n'est que "civique" et "demeure abstrait"(qui n'existe que sous forme d'idée à l'opposé des actes concrets de libération).

- Beauvoir poursuit sa démonstration en nous donnant l'image concrète de cette liberté civique lorsque la femme "a dans les mains un bulletin de vote".

- Ligne 6, elle voit dans cette opportunité de faire connaitre sa voix une sorte de "licence(s) négative(s)": l'oxymore montre bien

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