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Lecture Analytique L'horloge

Mémoire : Lecture Analytique L'horloge. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  28 Décembre 2014  •  1 804 Mots (8 Pages)  •  2 765 Vues

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L’Horloge, Baudelaire

Intqroduction

« L’Horloge », dernier poème de la section « Spleen et Idéal », est dit achever une « trilogie de la mauvaise conscience » de Baudelaire poète. Ce cycle est composé de « L’Héautontimorouménos », « L’Irrémédiable » et « L’Horloge », et met l’accent sur la complaisance de l’homme à l’égard de son propre malheur. Le support utilisé est un poème structuré en 6 quatrains isométriques, dont le mètre choisi est l’alexandrin, et dont le schéma rimique est celui des rimes embrassées. Le redondance sonore se double d’un rythme propice au développement du thème d’une mort que le temps inscrit dans l’inévitable.

Le Spleen que ce sentiment induit, est combattu par une écriture poétique agissante, que la notion de « souvenir » cristallise. En quoi ce poème est-il représentatif de la condition humaine ?

Le texte peut être étudié selon trois perspectives. Dans un premier temps, celle de la présentation dramatique du temps ; dans un deuxième temps, cette autre qu’esr une expression de l’angoisse. Dans un temps ultime, celle d’un message prosaïque à valeur universelle.

I- Présentation dramatique du temps

6x4 vers = 24 vers => 24h

Alexandrins = 12 vers => 12h comme les cadrans d’une horloge

Quatrains de 4 vers => les quarts d’heure

Rythme très régulier + assonance et allitération en « d » et « oi » => tic tac de l’horloge

A) L’Horloge et le réseau lexical du temps

On retrouve nombre d’adverbes tels « bientôt » ou « trop tard » qui expriment l’éminence du moment fatal et d’autres comme « autrefois » « maintenant » qui eux marquent la différence entre le moment passé et présent.

Un des tours de force du poème est par ailleurs l'invocation du début : "Horloge!". L'horloge est apostrophée, comme une défi lancé contre elle (mais c'est bien le Temps qui gagne sans tricher, à tout coup, c'est la loi).

L’Horloge puis la Seconde et enfin Mainenant parlent au discours direct, on parle ici donc de prosopopée qui présente l’avantage de faire entendre une double voix. Au sens propre, celle de l’horloge et du temps qui passe et au sens figuré celle du spleen baudelairien.

On a aussi une personnification du doigt, qui est en quelque sorte le doigt de Dieu pour ainsi démontrer le jugement dernier, puis de l’horloge avec « voix » ou alors « gosier ». L’horloge devient un objet divin => personnification du temps qui passe.

B) Personnification et animalisation

Dès le premier vers, l’horloge n’est plus un simple objet quotidien, c’est un dieu, il s’agit d’une personnification orientée, l’horloge est même au-delà de l’humanité. Les adjectifs qui lui sont attribués se rapportent habituellement à des êtres animés. On peut relever les termes qui la personnifient : v.2 « le doigt » qui est une métaphore de l’aiguille. Cette image est reprise au vers 9 et 10 avec le verbe « chuchoter » et le rejet qui mime le mouvement de l’aiguille qui avance = une seconde de moins. Au vers 10 le terme « voix », qui apparemment est un terme normal pour une personne humaine, donne un effet de surprise avec le nouveau rejet : « D’insecte » (même remarque rythmique que pour le vers précédent). En effet, un insecte n’a pas de voix, on bascule vers quelque chose de monstrueux comme le montre le mot « trompe » au vers 12. C’est la trompe d’un papillon ou d’un moustique qui aspire le sang et la vie, ce qui est rendu par le verbe « pomper », l’adjectif « immonde » et l’assonance en « on » aux sonorités sombres, sinistres et inquiétantes. Cette même idée de monstre est aussi présente au vers 7 avec le verbe « dévorer ». L’horloge est pour Baudelaire une sorte de sangsue ou de vampire qui nous détruit petit à petit.

C) Jeu entre le concret et l’abstrait

Le but de Baudelaire est de rendre facilement imaginable la fuite du temps et d’en donner une image marquante au lecteur. Or le temps est abstrait et Baudelaire utilise de nombreuses figures pour lui donner une épaisseur concrète :

o Les allégories, v.11 « Maintenant… Autrefois », v.17 « Temps = joueur », v.21, 22, 23 « Hasard…Vertu…Repentir »

o Termes abstraits employés avec des verbes concrets : v. 3 et 4 « Les vibrantes Douleurs… se planteront », v.7 « Chaque instant te dévore », v.11 « Je suis Autrefois et j’ai pompé ta vie »

o Volonté de fixer le temps. Ainsi les minutes, abstraites, deviennent des « gangues » v.15, c-a-d une substance qui entoure une pierre précieuse

II- Expression de l’angoisse

A) L’évocation de la mort

L’emploi du futur simple rend proche, inévitable et certaine la mort : v.5 « Le Plaisir vaporeux fuira… », v.24 « tout te dira… ». Les adverbes de temps renforcent l’imminence de cette mort. La comparaison avec la cible au v.4 donne une idée de la rapidité avec laquelle la mort va arriver, aussi vite qu’une flèche qu’on lance vers le mille. L’allitération en « r » du v.3 suggère la dureté et l’implantation de la douleur dans le cœur. De plus, la répétition du « Souviens-toi » a quelque chose de lancinant : v.2, 10, 13, 17, 19 comme un martèlement. Plus c’est répété, plus c’est angoissant et plus

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