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Une narration, deux points de vue

Dissertation : Une narration, deux points de vue. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mai 2013  •  Dissertation  •  937 Mots (4 Pages)  •  934 Vues

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I- Une narration, deux points de vue

1- Une narration à la troisième personne

La première page, comme le reste du roman, ne comporte pas de longs paragraphes. Dialogues, monologues, narration ou description s’entrecroisent par petites touches successives (Cf. peinture impressionniste) dans des paragraphes de deux lignes parfois. Exemple : les deux premières lignes sont une narration. Le second paragraphe est descriptif. Deux lignes de dialogue : « Jeannette ».

Le narrateur n’apparaît pas directement dans le texte selon la convention réaliste du XIXème. Il est anonyme et impersonnel, neutre en apparence. Maupassant suit lui-même sa conception du roman défini en 1888, placé en préface de Pierre et Jean : « Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai. ». L’absence de narrateur sert ce propos ainsi que le changement de point de vue.

2- Le changement de point de vue

a- Une focalisation interne

Le point de vue de Jeanne ouvre le roman, tout est perçu à travers elle jusqu’à « et son père parut ». C’est à travers ses yeux que l’on découvre le cadre spatio-temporel. C’est elle qui s’approche de la fenêtre, c’est elle qui craint ce déluge, qui « pour la centième fois interrogeait l ‘horizon ». Enfin c’est elle qui prend le calendrier. Il nous donne la date de 1819. Elle veut quitter Rouen, elle entend la voix de son père.

Les effets du réel sont nombreux : nous percevons la pluie à travers ses yeux, ses oreilles, et sa peau qui sent la « chaleur lourde ». Notre incipit s’organise en deux temps et deux points de vue. Jeanne sert de personnage témoin dans la première partie, mais dans la seconde, le point de vue a changé, c’est le narrateur qui prend le relais pour donner l’état civil du père.

b- La focalisation zéro

Le baron Simon-Jacques Le Perthuis est plutôt un type qu’un individu : il s’identifie à la noblesse normande à laquelle Maupassant appartient lui-même. Ce n’est pas Jeanne qui voit son père, mais un narrateur omniscient qui est à la fois extérieur et intérieur et se permet de le juger. « Homme de théorie, il méditait tout un plan d’éducation pour sa fille » (intérieur). Il s’identifie à une classe sociale et à une époque (gentilhomme de l’autre siècle). Il s’agit pour le narrateur de donner une vision synthétique, une analyse théorique et lucide d’une génération. Aux deux parties de l’incipit correspondent deux points de vue mais aussi deux personnages mis en valeur l’un par l’autre.

II- Deux personnages

1- Jeanne

Jeanne est d’abord prénommée, c’est elle qui sera l’héroïne, c’est à elle que nous nous identifions par la focalisation interne. Son état civil ne nous sera donné que par rapport à son père. Nous n’avons pas de description physique mais un portrait psychologique et une histoire.

a- Une psychologie

Une jeune fille hyper sensible, impatiente, enthousiaste, rêveuse et très naïve. Nous sommes aussi avec

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