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Un Personnage médiocre Peut-il être Un Bon héros De Roman ?

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Par   •  11 Janvier 2013  •  1 580 Mots (7 Pages)  •  5 477 Vues

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DISSERTATION 1 : Un personnage médiocre peut-il être le héros d’un roman ?

Eléments de corrigé : INTRODUCTION ET PLAN DETAILLE (analyses semi-rédigées)

« Une vie romanesque », « une personnalité romanesque » ou encore « un destin romanesque » : l’adjectif, fondé sur le mot « roman » fait toujours surgir dans les esprits les scénarios les plus extraordinaires, hors du commun, à mille lieues de la banalité quotidienne. C’est dire si le roman est associé depuis longtemps à l’idée d’un être d’exception, ce fameux « héros », qui, rappelons-le, hérité de l’épopée, est au départ un être à mi-chemin entre l’homme et la divinité. Si le mot a fini par désigner le protagoniste central d’une fiction, c’est bien parce que le présupposé veut que tout héros de roman soit aux antipodes de la médiocrité. Doit-on pour autant considérer qu’il ne saurait y avoir de romanesque en dehors des aventures d’un héros positif, évoluant au dessus du commun des mortels ?

La multiplication, en littérature comme au cinéma, des figures d’antihéros et de héros médiocres nous incite à repenser cette définition réductrice du héros de roman. Si le héros au sens plein du terme offre il est vrai de nombreuses « prises » au romanesque, le roman peut aussi, et c’est là tout son talent et son ingéniosité, s’accommoder d’un personnage médiocre sans sombrer lui-même dans la médiocrité ! Il semble même que cela s’inscrive dans une continuité logique étant donné le souci que ce genre a toujours manifesté de se faire « un miroir » du monde.

I. Le héros éclatant et le roman : des noces heureuses

a. Fuir la banalité

L’impératif d’offrir au lecteur la possibilité de vivre par procuration une vie meilleure, plus palpitante que la sienne justifie en premier lieu le choix d’un héros exemplaire, exceptionnel. Lire un roman, c’est, pour beaucoup, échapper à la platitude et à l’étroitesse des contingences du réel, pouvoir côtoyer des personnages dignes de notre admiration.

Dans Réflexions sur la vérité dans l’art, Vigny exprime ce goût du public, du lectorat pour les héros exceptionnels, en rupture avec ce qui nous est donné d’expérimenter quotidiennement :

« Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi-caractères, des ébauches de vertu et de vice, des amours irrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leur baisse, des opinions qui s’évaporent ; laissez-nous rêver que parfois ont paru des hommes plus forts et plus grands, qui furent des bons ou des méchants résolus, cela fait du bien ». Le propos mérite qu’on s’y attarde : ce que recherche le lecteur de roman, ce n’est pas exclusivement un modèle de vertu, mais dans le bien ou dans le mal, l’éclat, le paroxysme, et non la demi-mesure de la médiocrité.

On ne saurait nier que le destin exceptionnel d’un Julien Sorel, la personnalité fascinante du Vicomte de Valmont, héros cynique des Liaisons dangereuses, ou encore celle de Thérèse, « âme forte » dont Giono a fait l’héroïne de son roman du même nom, sont les ingrédients d’un puissant romanesque, a priori plus séduisant que la plate banalité. Par leurs aventures insolites, les passions absolues qu’ils vivent, les qualités (positives ou négatives) frappantes qu’ils affichent, ces héros permettent au roman de se constituer en reflet agrandi de la réalité : tout y est décuplé, démultiplié, pour le plus grand plaisir du lecteur.Ex : les héros antiques, prédécesseurs du héros de roman, idéalisés pour leurs qualités physiques et morales et qui vont d’une aventure à une autre, d’un exploit à l’autre sans temps mort. Ou encore dans le roman classique de Mme La Fayette, La princesse de Clèves, le portrait du Duc de Nemours, modèle de vertu, etc.

b. Accentuer le message moral

L’autre raison qui explique la suprématie du héros exemplaire, canonique, c’est la force incontestable que celui-ci va conférer au propos du romancier, au message qu’il veut transmettre, à la vision du monde que son roman se propose de traduire. En effet, mettre en scène un héros représentant une sorte d’absolu, que ce soit dans le mal ou dans le bien, est un moyen très sûr d’accentuer la lisibilité du roman, de rendre plus frappant le discours moral dont il est porteur. Ainsi, lorsque nous lisons par exemple Les Misérables d’Hugo, le portrait violemment critique de Javert en fait pour le lecteur un repoussoir incarnant clairement la noirceur morale que veut dénoncer Hugo.

c. Alimenter le romanesque

Enfin, il semble que le romanesque, dont on sait qu’il exige un certain rythme, une certaine frénésie, s’accommode parfaitement d’un héros capable d’entreprises hors du commun, qui ne recule devant rien, dont l’étoffe lui permet de tout oser!

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