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Le lecteur dans Les Faux-Monnayeurs de Gide

Dissertation : Le lecteur dans Les Faux-Monnayeurs de Gide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 349 Mots (6 Pages)  •  3 495 Vues

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Littérature : Devoir Maison : 2h15

Sujet : Quelle représentation du lecteur est esquissée dans le journal et le roman des Faux-Monnayeurs d’André Gide ?

En 1925, Gide publie, ce qu’il qualifie comme « son premier roman », Les Faux-Monnayeurs puis quelques années plus tard, en 1927, il publie en complément, le Journal des faux-monnayeurs. Gide fabrique un réel travail et une réflexion profonde dans ses deux œuvres, notamment sur le roman, en effet, on a ici, un roman sur le roman mais aussi sur le lecteur et son rôle. Gide explicite a plusieurs reprises dans ses œuvres le rôle du lecteur. Mais quel lecteur attend alors Gide pour les Faux-Monnayeurs ? Quelle représentation en fait-il dans ces œuvres ?

        Tout d’abord, il faut comprendre qu’André Gide écrit dans la perceptive d’être lu, ainsi il est amené tout au long de l’élaboration de ses œuvres à réfléchir sur le lecteur.

        En effet, Gide s’interroge sur le ressentit du lecteur à la lecture des Faux-Monnayeurs notamment comme on peut le voir dans le Journal des faux-monnayeurs. Au centre de toutes les difficultés, doutes et appréhension de Gide dans le journal on retrouve une certaine inquiétude de perdre le lecteur à travers cet amas de personnages tous différents et atypiques et d’intrigues nombreuses et entremêlées. Dans le journal au jour du 17 mai 1924 (p.84) on peut lire par exemple une réflexion de Gide sur le lecteur : « respiration nécessaire entre les chapitres (mais il faudrait l’obtenir aussi du lecteur) ». Ainsi, on comprend que Gide se lance un réel défit intégrant la perceptive du lecteur lors de sa création. Il s’imagine la manière avec laquelle le lecteur aborder son livre ainsi ici, par exemple, Gide revendique le fait que son histoire au premier abord peut paraitre compliquée ainsi il attend du lecteur une pause, une respiration. Ici, Gide donnerait même peut-être une indication, une aide au lecteur pour qu’il puisse lire l’œuvre de Gide.  

        De plus, Gide offre au lecteur une place privilégiée. En effet, celui-ci a de très nombreuses fois accès à des monologues intérieurs. C’est notamment le cas dès le début du roman, avec l’accès aux pensées intimes de Bernard lorsqu’il découvre l’adultère de sa mère dont il est le fruit (chapitre 1, Partie I). De plus, la mise en abyme du roman avec l’intégration du journal d’Edouard, de lettres et les nombreux points de vue font que le lecteur est comme supérieur par rapport aux personnages parce qu’il a accès à des informations privés comme les lettres ou journaux. Gide offre au lecteur de nombreux avantages autant pour aider celui-ci dans la compréhension de l’histoire que pour rassasier la volonté du lecteur de toujours en avoir, en savoir plus. Même si a contrario, le lecteur est souvent mis dans une situation d’attente par Gide, qui joue avec lui.

Ensuite, Gide énonce clairement dans le Journal des faux-monnayeurs, son désir et son exigence d’avoir un lecteur impliqué dans l’histoire, dans la lecture de son roman.

        En effet, le lecteur du roman de Gide n’est pas un simple spectateur de l’histoire, il en devient un véritable acteur. Et Gide travaille d’ailleurs à le faire entrer dans le roman. C’est d’ailleurs ce qu’il fait avec brillance avec la première phrase du roman : « c’est le moment de croire que j’entends des pas dans le corridor », se dit Bernard ». Le lecteur est directement plongé dans l’univers d’illusions du roman et en nous partageant les ressentit du personnage arrive presque à nous faire douter de ce qu’on croirait entendre nous aussi. Gide cherche à faire appel au sens du lecteur, lui permettant de s’intégrer dans l’histoire et aussi de s’en imprégner.

        De plus, Gide cherche un lecteur attentif, il déclare même « je n’écris que pour être relu », ainsi il estime déjà le travail du lecteur a une relecture de l’œuvre, comme si chaque relecture apportait de nouvelles informations, de nouvelles perspectives, de nouvelles découvertes. Ainsi le lecteur doit être à l’affut de la moindre information. Gide va même jusqu’à dire « Tant pis pour le lecteur paresseux ; j’en veux d’autre. Inquiéter tel est mon rôle. Le public préfère toujours qu’on le rassure. ». On peut faire un lien entre ce que dit ici Gide et le fait comme on l’a vu plus tôt, qu’il réfléchit au ressentit du lecteur. Ici, Gide est clairement conscient que son roman va consister a un réel effort de la part du lecteur qui va plonger dans un univers riche et qui peut vite se retrouver perdu. On peut imaginer notamment dut à la multiplication des personnages et des points de vue. Ainsi le lecteur ne doit rien négliger, Gide attend de lui un réel travaille d’analyse.

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