Le Roman de Renart – Jugement de Renart
Cours : Le Roman de Renart – Jugement de Renart. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Josette62 • 11 Mai 2022 • Cours • 451 Mots (2 Pages) • 559 Vues
Le Roman de Renart – Jugement de Renart 04
435 440 445 | Quant li deuls fu un poi laissié Et il fu del tôt abessiez, « Emperer, font li baron, 'Qar nos vengies de cel laron Qui tantes guiches nos a fêtes Et qui tantes pes a enfretes. - Molt volontiers, dit l'enperere. Qar m'i alés, Brun, bauz doz frère : Vos n'aurez ja de lui regart. Dites Renart de moie part Q'atendu l'ai trois jors enters. - Sire, dit Brun, 'molt volenters ». Atant se met en l'ambleüre Parmi le val d'une coture, Que il ne siet ne ne repose. | 435 440 445 | Quand la douleur fut un peu passée Et elle fut assez tôt affaiblie « Empereur, disent les barons, Vengez-nous donc de ce voleur Qui nous a tant fait de ruses Et qui a tellement enfreint la paix. - Très volontiers, dit l’empereur. Allez-y donc, Brun, mon très cher frère : Vous n’aurez désormais aucun égard pour lui Dites à Renart de ma part Que je l’ai attendu trois jours entiers. - Siren dit Brun, très volontiers. » Il se met aussitôt de vive allure Dans le val d’une terre cultivée, Si bien qu’il ne s’arrête ni se repose. |
485 490 495 500 | Et Renart qui le mont engane, Por reposer ert trais arere Enmi le fonz de sa tesnere. Garni avoit molt bien sa fosse D'une geline grant et grosse, Et s'avoit mangié au matin Deux beles cuisses de poucin. Or se repose et est a ese. Atant es vos Brun a la hese. « Renart, fait il, parlez a moi ! Ge sui Brun messagier lo roi. Issiez ça fors en ceste lande : S'orrez ce que li rois vos mande. » Renart set bien que c'est li ors, Reconueü l'avoit au cors ; Or se conmence a porpenser Con se porra vers lui tenser : « Brun, fet Renart, baus doz amis, En molt grant peine vos a mis Qui ca vos a fet avaler. Ge m'en dévoie ja aller : Mes que j'aie maugie ançois D'un mervellos mangier francois. | 485 490 495 500 | Et Renart qui trompe le monde Pour se reposer s’était retiré à l’arrière Au fin fond de sa tanière. Il avait bien rempli son terrier S’une grande et grosse poule, Et il avait mangé le matin Deux belles cuisses de poussin. Désormais il se repose et il est à l’aise. A ce moment, Brun est arrivé à la barrière « Renart, dit-il, venez me parler ! Je suis Brun, messager du roi. Sortez donc de là et venez dans cette lande : Et vous entendrez ce que le roi vous demande. » Renart sait bien que c’est l’ours, Il l’avait reconnu à sa course ; Il commence alors à réfléchir Comment il pourra se défendre contre lui : « Brun, fait Renart, beau doux ami, En très grande peine il vous a mis Celui qui vous a fait dévaler jusqu’ici. Je devais justement m’en aller : Mais pas avant d’avoir mangé D’un superbe plat français. |
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