La Cigale Et La Fourmie
Compte Rendu : La Cigale Et La Fourmie. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Janvier 2014 • 773 Mots (4 Pages) • 1 883 Vues
Cette fable est la première en place dans le premier livre de La Fontaine. Mais il est fort probable qu’elle ait été écrite après bien d’autres. C’est La Fontaine lui même qui lui a assigné cette situation. Aucune autre fable n’a suscité autant de commentaires que celle-ci, d’abord parce qu’elle est la première, ensuite parce qu’il s’agit d’un « classique » connu par tout le monde. Ne citons que deux exemples extrêmes. Ainsi, Rousseau l’a donnée en exemple de ce qu’il convenait de ne pas faire lire aux enfants car il craignait que ceux-ci ne prennent la cigale pour exemple. Taine voit dans cette fable l’homme du sud (la cigale) opposé à l’homme du nord. Ces deux analyses sont évidemment totalement exagérées. Notons aussi que Fabre (cf. infra, note 2) s’est efforcé de trouver toutes les erreurs contenues dans cette fable. Cela n’a jamais, heureusement, empêché quiconque de trouver énormément de plaisir à lire et étudier « La Cigale et la Fourmi ». La source de cet apologue est à chercher chez Esope « La Cigale et la Fourmi, la Fourmi et l’Escarbot (*)». Le rhéteur du IIIe siècle, Aphtonius la reprendra et en fera un exercice littéraire. La Fontaine a eu connaissance de la version d’Esope comme du travail d’Aphtonius. (*) Escarbot est le nom donné à divers coléoptères parmi lesquels figure le hanneton ; certains ont d’ailleurs traduit le titre d’Esope par « La Fourmi et le Hanneton ».
La cigale , ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût , foi d'animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant.»
C’est ici la seule apparition de la cigale dans les fables (nous pouvons cependant la retrouver brièvement dans « La Vie d’Esope le Phrygien »). Cet insecte, dans l’Antiquité, symbolisait le poète dans toute son insouciance (« Je suis l’insecte aimé du poète et des dieux », écrira bien plus tard Jean Aicard, dans « Poèmes de la Provence »). Chevalier et Gheerbrant notent la cigale « est devenue l’attribut des mauvais poètes, dont l’inspiration est intermittente. Elle est prise pour
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