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Dénonciation du système judiciaire de l'ancien régime

Analyse sectorielle : Dénonciation du système judiciaire de l'ancien régime. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2014  •  Analyse sectorielle  •  882 Mots (4 Pages)  •  761 Vues

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I La dénonciation du système judiciaire de l’ancien régime

1) Valeur exemplaire de l’affaire La Barre

Considérée aujourd’hui comme une erreur judiciaire, l’affaire du Chevalier de la Barre nous apparaît proprement monstrueuse. Voltaire insiste sur la cruauté terrible de l’exécution: la violence des verbes « arracher », « couper », « brûler » est rendue plus frappante par la précision « à petit feu » qui suggère la lenteur du supplice et la souffrance du condamné.

Mais Voltaire dénonce aussi la pratique habituelle de la « question préalable », la torture appliquée à un présumé coupable afin de le faire avouer. L’obstination des juges, manifeste par l’emploi de la formule « non seulement…mais… encore », leur volonté maniaque de savoir,  montrée par   l’adverbe « précisément », contraste ici avec le caractère absolument dérisoire de l’objet de la quête: « combien de chansons il avait chantées et combien de processions il avait vu passer ».

2) Au bon plaisir du juge

La torture apparaît ainsi comme l’expression d’un vrai plaisir sadique de la part du juge: ce terme de plaisir est employé deux fois: « il se donne le plaisir » (l.5), « le plaisir de donner la question »(l.17). Cette dimension est accentuée par la précision de « la grande et la petite torture », qui semble définir une sorte de gradation des plaisirs. la torture devient une occupation banale, le passe-temps d’un magistrat qui s’ennuie.

II L’humanité en jeu

1) la banalisation de la cruauté

Le plaisir de la torture ne se limite pas à la seule personne du juge: Voltaire montre bien comment la cruauté se banalise au point d’apparaître comme normale à chacun:

La présence du chirurgien: renversement des valeurs: le chirurgien n’est pas là pour soulager la souffrance d’autrui, mais seulement pour « tâter le pouls », et empêcher que l’accusé ne meure.

La femme du magistrat: au delà d’une misogynie traditionnelle (« après tout les femmes sont curieuses »), c’est avant tout la manière dont la torture se banalise qui est ici dénoncée: trois marques temporelles (« la première fois », « la seconde », « ensuite ») introduisent trois attitudes, qui là encore marquent un renversement total: la révolte, la curiosité, le plaisir.

De cette dernière attitude, Voltaire dénonce l’horreur: d’abord en montrant l’impatience de la jeune femme: l’expression « la première chose qu’elle lui dit » est directement juxtaposée avec la question posée au style direct, et la formule interro-négative « n’avez-vous fait donner la question à personne? » attend une réponse positive. Ensuite, le philosophe suggère une certaine idée de gourmandise: il est question dans le même paragraphe du retour du magistrat chez lui « pour dîner », et du « goût » que sa femme prend pour la torture. 

2) la mise en cause de la nation

En montrant de quelle manière cette cruauté se banalise, Voltaire en vient à mettre en cause la France dans son ensemble. La torture n’est pas seulement une affaire d’individus: elle met en cause une nation entière.

Il

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