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Commentaire Littéraire sur la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro de Beaumarchais

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Par   •  10 Mars 2014  •  816 Mots (4 Pages)  •  969 Vues

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Le corpus regroupe quatre extraits de la comédie éclairée et engagée Le Mariage de Figaro, chef-d’œuvre du dramaturge Beaumarchais publiée en 1784, qui fut longtemps censurée à cause de toutes les formes de contestation politique, morale et sociale qu’elle suggère. Ces extraits mettent tous en scène le personnage de Figaro, véritable porte-parole de l’auteur, rôle également dévolu à Marceline dans le second texte. Nous montrerons que ces extraits soulignent l’influence de la philosophie des Lumières sur l’auteur en analysant les principales formes de contestation qu’ils expriment.

Toute la pièce, et nos quatre extraits le soulignent nettement, peut se lire comme une dénonciation des privilèges indus de la noblesse. Figaro, en tenant constamment tête au Comte, essaie, par sa ruse, son ironie, son esprit, de renverser le rapport de forces. Ainsi, dans le premier extrait, le valet tient tête au maître en faisant défiler devant lui une véritable délégation qui lui sert d’appui pour faire dire au Comte qu’il accepte le mariage de Figaro et de Suzanne et qu’il promet de respecter la promise, sans user d’un « droit honteux », euphémisme qui désigne le droit de cuissage. Figaro se permet même de se moquer de son maître, comme le souligne la didascalie « malignement », lorsqu’il vante sa prétendue vertu, secondé en cela par l’ironie de Suzanne : « Pourquoi fuir un éloge que vous méritez si bien ? ». Dans le second extrait, cette ironie cachée devient une insolence ouverte dans le parallélisme « Me feriez-vous un crime de refuser une vieille fille, quand Votre Excellence se permet de nous souffler toutes les jeunes ? », et dans l’attaque à l’encontre des nobles en général et du Comte en particulier : « Et si je vaux mieux qu’elle ? [ une réputation détestable ] y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? ». Cet élargissement de la critique des privilèges nobiliaires aux dépens du mérite de ceux qui ne sont pas assez bien nés est le sujet de l’ensemble du monologue de Figaro, mais notre extrait ne l’évoque de par incidence dans l’accumulation des sujets interdits sous peine de censure : « ni de l’autorité, … ni de la politique…, ni des gens en place ».

Or, il se trouve que le Comte, dans la pièce, est le premier magistrat d’Andalousie et donc le garant de l’exercice de la justice. Ainsi, la critique des privilèges se double d’une dénonciation de l’injustice judiciaire qui se retrouve dans trois de nos extraits. D’abord lorsque le Comte menace Figaro : « Au tribunal, le magistrat s’oublie et ne voit plus que l’ordonnance », l’aparté confirmant qu’il entend user de la salle d’audience pour satisfaire ses intérêts particuliers : « Il épousera la duègne ». Le valet s’insurge contre les inégalités de traitement de la justice par les antithèses : « Indulgente aux grands, dure aux petits… », ce que confirme Marceline, qui dénonce, elle, non pas seulement les injustices de classe, mais les injustices faites aux femmes, notamment dans le chiasme indigné : « traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! ». Si Marceline ne nie pas qu’elle est coupable d’avoir cédé aux avances de Bartholo, elle proclame que la responsabilité incombe à son séducteur, pourtant totalement épargné alors qu’il n’a pas respecté sa promesse de mariage,

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