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La Crise De 2008

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Par   •  11 Août 2014  •  3 269 Mots (14 Pages)  •  1 332 Vues

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La crise de 2008 est exceptionnelle à de nombreux égards, mais tout particulièrement par l’ampleur de son impact sur le commerce mondial. Entre le dernier trimestre 2008 (premières faillites bancaires, notamment celle de Lehman Brothers en septembre) et le 1er trimestre de 2009, le commerce international a chuté de plus de 20%, une chute bien plus forte que celle du PIB mondial. A l’inverse, la reprise du commerce international, visible dès la fin de l’année 2009, est sensiblement plus marquée que la –difficile- reprise de la croissance du PIB mondial à la même période. Cette tendance semble se poursuivre jusqu’à aujourd’hui, et malgré la crise économique et financière, la croissance exponentielle du commerce international est une « constante » observable depuis les 60 dernière années.

Néanmoins, les marchés et la nature des échanges commerciaux ont évolué, mais surtout, les principaux acteurs du commerce international ne sont plus tout à fait les mêmes, ou plutôt, ils sont désormais plus nombreux et avec des profils très différents. Selon leur « structure » et politiques économiques, mais aussi selon leur intégration dans le marché mondial, ces acteurs n’ont pas subi la crise de 2008 de la même manière.

Cette « crise » du capitalisme mondial, avec l’endettement massif et le chômage endémique dont souffrent certains états, n’est pas sans rappeler les précédentes crises de ce siècle. Ces crises ont remis en question plus d’une fois l’évolution connue par le capitalisme depuis 1945, alors que la mondialisation des marchés a pris des proportions jusque-là inconnues.

La crise de 2008 parait-elle de nature à remettre en cause les évolutions ayant affecté le commerce mondial depuis la seconde guerre mondiale ?

Les répercussions et conséquences de la crise de 2008 sont d’ordre mondial, et le résultat logique d’une interdépendance croissante entre économies et marchés. Davantage que les PIB nationaux, c’est bien le commerce mondial qui a été le plus durement touché par la crise de 2008, tout comme c’est lui qui a le plus tôt bénéficié de la reprise économique mondiale ; cette « sur-réaction » du commerce mondial par rapport aux variations économiques est-elle un phénomène nouveau, exclusif à la crise de 2008 ? En quoi celle-ci est-elle de nature différente par rapport aux crises antérieures ? Cette crise est-elle uniquement due aux évolutions du commerce mondial vécues durant la période 1945-2008, ou d’autres facteurs et tendances entrent-ils en jeu ? La solution à cette nouvelle crise économique est-elle de remettre en cause ces évolutions antérieures ?

En premier lieu, nous nous intéresserons aux évolutions du commerce mondial et crises ayant suivies l'après-guerre. Puis en second temps, nous nous demanderons si la crise de 2008 marque une « continuité » ou au contraire une « rupture » par rapport à ces évolutions et crises passées vécues par le marché mondial depuis 1945.

Après la Seconde Guerre mondiale, le commerce international a connu des changements progressifs. Les liens entre les pays vainqueurs étant renforcés, les échanges n'ont pas eu de mal à se mettre en place.

Des organisations sont créées afin de faciliter ces échanges croissants. L’Organisation européenne de coopération économique (OECE, remplacée par l’OCDE en 1961), créée en 1948 dans l’élan du Plan Marshall, vise à abaisser les barrières douanières érigées par des états européens en pleine détresse économique. Initiative jusque-là inégalée de par son ampleur, l’OECE a pour lourde tâche de favoriser la coopération économique entre états européens, tout en gérant l’injection de capitaux américains dans l’économie européenne.

La forte croissance économique des pays européens à partir de 1949-1950 illustre d’une certaine façon le succès du libre-échange en Occident, avec une interdépendance économique croissante entre états européens (favorisant l’intégration européenne) mais aussi entre Europe et Amérique du Nord. L’héritage protectionniste des années 1930-40 est totalement abandonné, et la facilitation du libre-échange formera l’un des piliers de la Communauté Economique Européenne et de la future Union Européenne.

A l’échelle mondiale, le GATT (General Agreement of Taxes and Trade), créé en 1947, promeut également le libre-échange, en s’appuyant sur une harmonisation des politiques douanières des pays signataires. Les Rounds du GATT (remplacé par l’Organisation du Commerce en 1995) incitent ainsi les pays à abaisser voire supprimer les droits de douane, quotas et autres mesures protectionnistes, en particulier lors des Rounds de Tokyo et d’Uruguay. Les pays occidentaux, d'un commun accord, souhaitent cette intégration au marché mondial de tous les pays, qui ouvre sur une demande plus élevée, une offre plus abondante et diverse, mais débouche aussi sur une concurrence dans les marchés mondiaux.

Nous assistons alors à une croissance dite "occidentale" entre 1945 et ce jusqu'aux années 1960-70. Selon W.W. Rostow, dans Les étapes de la croissance, cette croissance serait essentiellement due au développement des marchés et leur intégration rapide au marché mondial. Les échanges internationaux ne retrouvent ainsi leurs niveaux de production de 1929 qu'en 1950. Ce fait illustre bien la tendance protectionniste des pays en crise ou en guerre, en établissant un lien entre protectionnisme et « isolationnisme » économique, et les crises politiques et sociales souffertes par les états occidentaux durant les années 1930-40.

La réouverture des marchés et la coopération économique internationale, à l’inverse, apparaît comme un facteur déterminant dans la stabilité économique et politique nationale.

A l’inverse, comme le fait remarquer Daniel Cohen dans Trois leçons sur les révolutions industrielles, certains pays qui n’ont pas véritablement connu de révolution industrielle, s’orientent vers une politique économique autarcique, comme l’URSS ou la Chine. La forte industrialisation économique de ces pays, tout comme la collectivisation de l’agriculture, voulue par la doctrine communiste, sont restreintes aux économies nationales. Ces économies ne s’ouvrent pas au marché mondial et accusent rapidement un retard de développement (voire de véritables drames humains, comme en Chine maoïste) et des écarts croissants de niveau de vie par rapport à la « société de consommation » occidentale. Entre 1945 et 1970, les pays émergents tendent également à se « protéger » du commerce mondial : celui-ci est perçu comme

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