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Pondichéry de 1947-1954 : La fin de la Décolonisation Française

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Par   •  5 Juin 2012  •  2 729 Mots (11 Pages)  •  1 393 Vues

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Pondichéry de 1947-1954 : La fin de la Décolonisation Française

Histoire de la colonisation en Inde :

Au cours du XVIIème siècle, les premiers comptoirs de commerces britanniques (British East India Compagny) sont créés en Inde, ils sont composés de Madras, Bombay et Calcutta. S’ensuit l’ascension de la Grande-Bretagne en Inde avec la possession du Bengale en 1757 suivi de la majeure partie du territoire indien , du Pakistan et du Bengladesh au milieu du XIXème siècle . Pendant cette période la Compagnie anglaise des indes orientales contrôle le commerce .En 1857, après une révolte des soldats indiens l’autorité gouvernementale est transférée à la couronne Britannique qui gouvernera en lien avec certains dirigeants locaux. La situation européenne opposant le Royaume-Uni et la France , le traité de Paris en 1783 restitue à la France certains comptoirs comme Pondichéry , Chandernagor et Yanaon. L’administration de ces établissements sera assurée par un gouverneur , un sénateur et un député venus de France. On retient particulièrement Joseph François Dupleix qui est nommé gouverneur général de tous les établissements de l’Inde en 1742 . Il fera preuve de beaucoup de courage lors des affrontements Franco-anglais en 1747. Pendant la seconde guerre mondiale l’Inde participe aux combats aux cotés des alliés et fait preuve d’une grande loyauté envers les Anglais , cependant, après la guerre, le Mahatma Gandhi prend de l’influence avec son parti , il prône la non violence et la désobéissance civile , et il obtient l’indépendance de l’inde en 1947 .

Pourtant, les comptoirs français font exception à cette indépendance, grâce à l’impact français dans ces établissements . S’ensuivra des affrontements franco-indien pour ces possessions, le conflit sera réglé en 1954 avec la restitution de Pondichéry sans qu’une seule goutte de sang n’ait été versée.

Plan :

I- Comprendre les enjeux pour la France

II- Les rivalités franco-indiennes et la résolution du conflit

I- Comprendre les enjeux pour la France de Pondichéry

L’enjeu le plus important pour la France est un enjeu culturel , la France a toujours voulu avoir une influence et elle essaie de léguer une partie de son patrimoine dans le but d’européaniser Pondichéry . Sont alors construits de nombreux bâtiments et monuments d’architecture Française, comme la place du Gouvernement où trône la statue de Dupleix et le palais du Gouvernement. Mais aussi un hôpital , la première école de médecine coloniale , une école de droit , une bibliothèque , un collège et un lycée français. Tous ces bâtiments sont édifiés sur des modèles architecturaux européens. L’hôtel de ville se trouve non loin du Palais du Gouvernement, la présence de la caserne entre les deux montre que la partie militaire de la ville se trouve entre ces deux monuments et que l’armée en assure la protection . On peut également constater des éléments religieux représentatifs des deux religions : la religion hindouiste est présente avec les nombreux temples de la ville et la cathédrale de l’Immaculée Conception, ainsi que plusieurs autres églises, qui représentent la religion catholique à Pondichéry.

Enfin cette ville coloniale fait exception aux autres car la frontière entre « ville coloniale » et « ville indienne » n’est pas une frontière crue laissant voir une opposition entre ces deux parties. Au contraire, on remarque une sorte d’harmonie entre ces différentes « villes » de Pondichéry où cohabitent les deux architectures. Un autre exemple de l’enjeu culturel de la France est que les indiens ont depuis 1880 le droit d’obtenir la nationalité française si ils renoncent à leur statut de citoyens indiens. De nombreux indiens sont devenus européens et contribuent à l’importance de Pondichéry aux yeux de la France. La nation refuse d’abandonner ses citoyens et redoute les effets qu’aurait une retraite sur le patrimoine à la lisière des deux cultures et l’incidence sur les conditions de vie des indiens devenus français.

Vient s’ajouter un enjeu politique car la IVème République est fragile et la perte d’un comptoir ne ferait que renforcer cette fragilité. Le gouvernement à peur d’un revirement de l’opinion nationale qui mettrait en péril les institutions de la République.

L’Union Française est une association de la Métropole , des DOMTOM et des territoires associés, comme par exemple le Cameroun. C’est une institution influente mais qui, à cette époque, est confrontée à de nombreuses difficultés dont une révolte à Madagascar qui fait des victimes françaises et entraine une grande répression. Cela engendre une perte de l’influence de l’union. Cet enjeu politique résulte de la peur qu’éprouvent le gouvernement et l’Union française qui craignent les conséquences de la perte des comptoirs.

L’enjeu économique est également présent car un comptoir commercial représente une forme de revenu que perçoit l’état qui possède ce dernier. En effet, l’état touche une partie de l’argent qui circule grâce aux impôts , aux importations , aux exportations et aux cultures de Pondichéry . Perdre un établissement signifie également renoncer à des territoires et des biens et diminuer une partie de son influence.

Enfin on peut même dire que la France et ses institutions éprouvent une certaine affection envers Pondichéry , Les français se sont attachés à ce comptoir et le considère comme ambassadeur de la culture française en Inde . Un lien s’est créé entre ces deux cultures qui, malgré leurs différences ; ont trouvé un terrain d’entente et se sont liées.

Cette idée d’attachement peut être appuyée par l’interview du dernier gouverneur de Pondichéry André Menard qui revient trente ans plus tard sur cette situation :

P.P.

Pouvez-vous me dire pour conclure quels sentiments vous portez aujourd’hui à l’Inde et aux Indiens ?

A.M.

« Des sentiments parfaitement amicaux et d’estime ; je pense que c’est un pays de gens doux et non-xénophobes. D’un autre côté il y a des élites qui sont tout à fait remarquables, qui ont été formées d’une façon extraordinaire par les Anglais – n’oublions pas cela –, plus

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