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Décolonisation et émergence du tiers-monde

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Par   •  24 Décembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  2 622 Mots (11 Pages)  •  984 Vues

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DECOLONISATION ET EMERGENCE DU TIERS MONDE

En l’espace d’une génération, les vieilles puissances coloniales doivent accepter la perte de leurs Empires. Face à des mouvements nationaux structurés dont le combat est légitimé par les valeurs proclamées par les deux Grands et l’ONU, les métropoles oscillent entre deux attitudes

-le Royaume Uni riche de son expérience de décolonisation, se dégage le plus vite pour éviter les risques de confrontation.

-la France, les Pays Bas ou le Portugal tentent, le plus souvent de se maintenir par la force. Les « jeunes nations » devenues indépendantes ont modifié l’équilibre interne de l’ONU, mais faute d’avoir pu construire un mouvement unitaire, elles n’ont pas pesé dans les relations internationales.

I Les raisons de la décolonisation (les origines)

Un certain nombre de facteurs sont à l’origine de l’accélération du processus de décolonisation.

1°) L’impact de la seconde Guerre Mondiale

La seconde guerre Mondiale joue un rôle décisif dans le déclanchement de la décolonisation. Elle affaiblit les puissances colonisatrices : les peuples dominés par la France, le Royaume Uni, la Belgique ou les Pays Bas ont pu mesurer la faiblesse de leur métropole, vaincue en quelques semaines en 1940. Les Japonais développent une propagande anti-européenne dans les colonies qu’ils occupent et, lorsqu’ils s’en retirent, ils proclament souvent l’indépendance. Cela rend difficile le retour des anciens maîtres

2°) Le soutien des deux grands et de L’ONU

Pour des raisons différentes les deux grands sont favorables à la colonisation

 La position de l’URSS s’explique pour des raisons de principe : la colonisation étant une forme particulière de l’exploitation de l’homme par l’homme. Elle encourage l’émancipation des peuples et se propose d’être le chef de file du « mouvement anti-impérialiste »,

selon la doctrine Jdanov et réserve dans un premier temps son aide aux mouvements communistes.

 L’attitude Américaine est plus paradoxale car les puissances coloniales européenne sont leurs alliés. Mais les Américains sont attachés aux valeurs de liberté et d’indépendances puisque leur pays est né de la lutte coloniale contre la métropole Britannique. De plus ils ont toujours défendu une politique de libre échange or les empires coloniaux sont souvent apparu comme des marchés réservée aux seuls métropoles. En outre, avec la guerre froide, ils redoutent que les peuples colonisés ne se tournent vers l’URSS. Ils n’appuieront la métropole que si elle se heurte à des mouvements influencés par le communisme.

 Enfin, dés sa création, l’ONU a toujours soutenu la lutte pour l’émancipation des peuples colonisés, idée stipulés dans les principes de la déclaration universelle de droit de l’homme : « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’ONU devient la tribune des revendications des pays accédant à l’indépendance.

3°) La réaction des métropoles

Face à cela, les réactions des métropoles sont diverses :

-la France qui veut garder un empire symbole de sa grandeur, crée l’union française en 1946 et met en place les départements d’outre-mer. Celle-ci proclame l’égalité théorique entre les peuples et donne la citoyenneté aux ressortissants d’outre-mer.Mais cette réponse institutionnelle refuse toujours l’évolution vers l’indépendance. Les repressions de Sétif en Algérie (1945) et de Madagascar en (1947) sont sanglantes.

-le Royaume Uni, lui, a une stratégie de décolonisation. Ayant bâti le Commonwealth dans les années 30, il a adopté le plus souvent le système de « l’indirect rule »préparant les populations locales à la gestion de leurs pays.

-dans les métropoles aussi l’église chrétienne entend se démarquer du fait colonial, tandis que certains experts dénoncent le coût du fardeau colonial au seul profit de certaines sociétés ou particuliers.

4°) La force des mouvements nationalistes

En Asie comme en Afrique les mouvements d’émancipation se structurent autour de personnalités charismatiques, issues de nouvelles couches sociales nées de la colonisation : Gandhi, Nehru et Ali Jinnah (en Inde), Ahmed Soekarno(Indonésie), Ho Chi Minh(Viet Nam), le prince Ahmed ben Youssef(Maroc), Bourguiba( Tunisie), Lumumba( Congo), Sékou Touré(Guinée), Houphouët-Boigny( Cote d’Ivoire)… Elles sont issues d’une élite européanisée condamnée à des emplois subalternes.

Les aspirations à l’indépendance sont relayées par des structures diverses. Par exemple en Inde, le Parti du Congrès fondé en 1885, animé par Gandhi puis par Nehru réclame dès 1942, l’indépendance. Ali Jinnah, lui, à la tête de la ligue Musulmane revendique la séparation des communautés religieuses.

En Indochine, Ho Chi Minh, fondateur du parti communiste indochinois en 1925, crée le Viet Minh en 1941. Il lutte contre les Japonais puis s’oppose au retour des Français en proclamant unilatéralement l’indépendance du Viet Nam le 2 septembre 1945.

En Afrique Noire c’est d’abord un ménagement du statut colonial qui est demandé.

II LES INDEPENDANCES EN ASIE

1°) La décolonisation du sous-continent indien

Dès 1945, des négociations s’ouvrent pour l’indépendance de l’Inde, entre le gouvernement britannique du travailliste Attlee et les partis nationalistes alors que les violences entre les communautés hindoues et musulmanes éclatent.

Le 20 février 1947, faute d’arriver à un accord le Royaume Uni annonce son intention d’évacuer l’Inde avant juin 1948. Lord Mountbatten vice-roi des Indes propose un plan de partition.

Deux Etats deviennent indépendants le 15 août 1947 : l’Union Indienne à majorité hindoue et le Pakistan formé de deux territoires éloignés de 1700 km à majorité musulmane. Les indépendances n’évitent pas des heurts sanglants entre les communautés (1 million de morts et un vaste transfert de populations, 12 millions).

Gandhi est assassinée en janvier 1948 par un nationaliste hindou qui n’admet pas la partition.

A l’inverse, les Britanniques accordent sans difficulté l’indépendance à Ceylan (Sri Lanka) en 1947, et à

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