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Les révolutions Américaines Et Françaises, Des révolutions Soeurs ?

Mémoire : Les révolutions Américaines Et Françaises, Des révolutions Soeurs ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2013  •  2 277 Mots (10 Pages)  •  959 Vues

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"A tant de distance ils crurent entendre comme l'écho de leur propre émancipation et considérèrent le nouveau gouvernement instauré en France comme établissement d'une république sœur" (A. Shalck de la Faverie, "Les Révolutions françaises et américaines", Journal de la société des américanistes, 1919).

Si les américains se réjouissent dans un premier temps de la naissance d'un mouvement révolutionnaire Français au printemps 1789, c'est notamment parce que l'aide apportée par la France dans leur Guerre d'indépendance face à l'Angleterre une décennie auparavant (1776), a engendré un sentiment de reconnaissance et des liens solides entre les deux nations. Les deux pays connaissent en effet, par l'action de groupes se révoltant contre les régimes absolutistes qui les gouvernent, des changements brusques et violents dans la structure politique et sociale de leur Etat : des révolutions. Ces révolutions, apparaissant toutes deux comme concrétisant un certain nombre d'idées nées pendant le siècle des Lumières, sont généralement soumises à des rapprochements. Aussi, on peut se demander si la proximité des révolutions dans le temps n'est que pur hasard. Les Révolutions se sont-elles nourries, inspirées l'une de l'autre ? Sont-elles les filles héritières d'un siècle de philosophie politique ? Les idées des Lumières françaises ont indéniablement traversé l'Atlantique, et l'influence de la guerre d'indépendance et des principes véhiculés par cette lutte pour la liberté ont eu une influence et des répercussions certaines sur le continent européen, notamment sur leur "frère de combat", La France. Quels sont donc les points communs qui justifient notamment la notion commune qui les englobe sous le terme de "Révolutions atlantiques" (godechot) ? Car si ces révolutions apparaissent intimement liées, elles n'en diffèrent pas moins radicalement sur certains aspects fondamentaux de leurs motivation premières et de leur déroulement.

La Révolution américaine et la révolution française présentent d'apparents points communs. En effet, on remarque que ces deux révolutions se font à une décennie d'intervalle à la fin du XVIIIe siècle, également connu sous le nom de siècle des Lumières ; s'inspirant d'idées de la philosophie des Lumières, ces révolutions sont véritablement dans l'air du temps. Ces idées aboutissent dans chacun des deux pays à des actions, symboliques, puis violentes, un soulèvement du peuple contre un régime absolutiste qu'il rejette. De telles similarités dans le processus d'enclenchement des révolutions laissent donc à penser que la révolution américaine a une influence sur sa cadette la révolution française notamment par l'action dans les deux révolutions de protagonistes récurrents tels que Lafayette et Jefferson

On peut penser que les Lumières sont une source d'inspiration commune. En effet, ces bouleversements politiques, ces changements brusques cette volonté de modernité traduit une idée centrale de la philosophie des Lumières : le progrès. Tout d'abord un progrès intellectuel : aux Etats Unis, au moment de la Révolution, un cercle d'intellectuels fondé par Benjamin Franklin appuie la Révolution américaine par des réflexions et discussions (La Société Philosophique Americaine notamment) inspirée des idées des Lumières, relayée par la presse et notamment la Pennyslvannia Gazette (1723) à travers les treize colonies. De même en France, on assiste à la multiplication des journaux pour véhiculer les idées révolutionnaires (Le Patriote Francais de Brissot ; L'Ami du peuple de Marat) et la floraison de clubs politiques aussi bien à paris que des les campagnes, faisant état de la volonté d'accessibilité à la connaissance, au savoir qui parait à cette époque comme illimité. Mais les révolutions s'inspirent et s'appuie avant tout sur la nécessité d'un progrès social et politique. En effet, le soulèvement des peuples est motivé notamment par la volonté de venir a bout d'un régime qui ne les prend pas en compte, qui opprime les libertés, contre "la souveraineté de droit divin." Les idées de démocratie diffusées par les philosophes des Lumières, de liberté d'expression, et de représentation sont reprises et l'absence de ces droits, alors qu'ils sont soumis à des nombreux devoirs poussent les populations à se révolter. Le problème de la représentation se pose : inefficace et superficielle aux Etats unis, qui ne possèdent pas de représentants directs à la Chambre des communes, et totalement inexistante en France, en particulier pour le Tiers Etat. Ainsi on cherche en France, au départ, à obtenir une forme de "despotisme éclairé", ou la souveraineté de raison gouverne et non point les désirs et la volonté d'un seul individu possédant les pleins pouvoirs. C'est dans cette optique qu'une deuxième idée inspirée des Lumières va être mise en place : en effet les deux pays se dotent à l'issu des révolutions d'un "contrat social", selon les idées de Diderot notamment, par la Déclaration d'indépendance des Etats Unis, rédigée par Jefferson et proclamée le 4 juillet 1776 ; en France, l'Assemblée constituante rédige vote la Constitution de 1791. The Bill Of Rights (1789/1791) et La Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen (22 aout 1795) sont proches dans leur volonté de préserver les droits de ses citoyens, aussi bien politiques que sociaux ; de même elle fait Etat de la liberté de culte.

On retrouve donc bien dans les deux révolutions une certaine volonté à mettre en pratique les idées des Lumières. Cependant, cette notion d'héritage des Lumières est à nuancer fortement : les révolutions résultent de deux visions bien différentes de la démocratie et de l'application de deux théories distinctes des lumières : si d'un côté la révolution américaine s'appuie sur la liberté individuelle, et les droits naturels des Hommes, théorie philosophique propre à John Locke, la révolution française prône quant à elle la liberté collective et le principe d'égalité, s'inspirant de Rousseau et dépassant ainsi l'idéologie purement libérale des Etats Unis (confronté au problème de l'esclavage toujours en vigueur).

Néanmoins on remarque dans la mise en oeuvre de ces idées primaires et fondamentales une certaine similitude dans le processus.

En effet, on remarque que les deux révolutions s'enclenchent par des processus symboliques, dans un

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