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Analyse de la Ferme des animaux de George Orwell

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Par   •  15 Février 2020  •  Synthèse  •  2 001 Mots (9 Pages)  •  4 727 Vues

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CARL BROCHU

Mémoire d’une fin de siècle : le choc des civilisations

330-2D3-LL, groupe 00001

LA FERME DES ANIMAUX

Travail présenté à

Monsieur Jonathan Royer

Département de sciences humaines

Cégep de Lévis-Lauzon

8 mars 2019

TABLE DES MATIÈRES

PRÉSENTATION DE L’AUTEUR         1

ANALYSE DE L’OEUVRE          2

L’HÉRITAGE DE L’OEUVRE         5

MÉDIAGRAPHIE          6

PRÉSENTATION DE L’AUTEUR

Nous pourrions affirmer que l’histoire de l’écrivain, chroniqueur et journaliste britannique, George Orwell, débute en 1936, alors qu’il s’engageait dans les rangs républicains lors de la guerre civile espagnole. À cette époque, l’Espagne était déchirée par la guerre civile depuis la tentative d’un putsch fasciste contre la République. Orwell était alors engagé parmi les troupes du POUM (Partido Obrero de Unificacion Marxista) ; troupes qui deviendront la scène d’un conflit interne violent entre les communistes staliniens d’un côté et anarchiste de l’autre (Lefildelaure, 2016, paragr. 11). En 1937, le POUM sera interdit et sera traqué par la police stalinienne (Jacquier, 1997, paragr. 13). De ses leaders seront arrêtés et d’autre exécutés par des staliniens (Jacquier, 1997, paragr. 13). À cause de sa blessure à la guerre, Orwell regagnera la frontière française. C’est à son retour qu’il écrira Hommage à la Catalogne (1938), ouvrage dans lequel il décrira sa participation à la guerre civile espagnole en tant que combattant dans les milices du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM).

L’expérience espagnole d’Orwell va affermir son engagement socialiste et son opposition radicale au stalinisme, en même temps qu’il pointera du doigt l’importance du mensonge et de la propagande propre au totalitarisme, ayant été profondément marqué par la terreur stalinienne en Espagne (Jacquier, 1997, paragr. 15). Sa position de dénonciation des désordres politiques du XXe, des dérives du totalitarisme et des dangers de la manipulation de la pensée l’emmènera à écrire son plus célèbre roman 1984 (1949), mais surtout son roman le plus épluché, La ferme des animaux (1945).

ANALYSE DE L’ŒUVRE

Par l’entremise de son roman, La ferme des animaux, il ne fait nul doute qu’Orwell s’inscrit dans le point de vue historiographique qui présuppose que les bolcheviks ont, à la fois, manipulé les principaux acteurs de la révolution et profité des évènements de 1917 pour empresser la radicalisation des soldats, des ouvriers et des paysans (Langlois, 2014, p. 49). Son roman le démontre assez bien, puisque les cochons, en parallèle avec le Parti bolchevique, ont manipulé les autres animaux, les masses endoctrinées par le régime, afin d’asseoir leur pouvoir.

Toutefois, ce serait une erreur d’affirmer qu’Orwell est le seul à s’insérer dans ce point de vue historiographique propre à la Révolution d’octobre de 1917. En effet, bien d’autres auteurs ou même historiens s’insèrent dans cette optique.  

L’un de ces historiens, issu du même point de vue historiographique qu’Orwell, est sans aucun doute le spécialiste français de la Russie et de l’URSS, Marc Ferro. C’est dans son roman Des soviets au communisme bureaucratique qu’il va scruter en grande partie la manipulation des bolcheviks sur les principaux acteurs de la révolution. Pour résumer son œuvre en quelques mots, Ferro révèle, dans un premier temps, les aspirations des paysans, des soldats, des femmes et des ouvriers, principaux acteurs de la révolution. Dans un second temps, il démontre la double bureaucratisation, « par en bas et par en haut des organes de pouvoir », constitués des soviets, des comités de quartier ou d’usine notamment (Gallimard, 2017, paragr.1). Cependant, s’il est possible d’affirmer qu’il s’inscrit dans la même lignée historiographique qu’Orwell, c’est bien à cause de ce qu’il a pu emmener par rapport à la bureaucratisation. En effet, Ferro affirme dans un autre de ses romans que les organes de pouvoir, les soviets par exemple, se sont fait coloniser par les bolcheviks. Ce qui a par la suite permis, à ces derniers, de dessaisir les soviets de leurs pouvoirs : « La bolchevisation de la société, qui s’effectua […] par la colonisation d’institutions, telles que certains syndicats, les comités d’usine, etc. ; voire la manipulation de sympathisants » (Ferro, 1997, p. XI). De ce fait, « [l]’hypothèse d’une forme de bureaucratisation qui se produit à l’intérieur même des institutions ouvrières de base, rend possible une nouvelle interprétation de l’élimination et du dessaisissement de la plupart de ces organisations. » (Antonella, 1985, paragr. 7)

Dans la même lancée historiographique, nous pourrions affirmer que le spécialiste de la Russie et de l’URSS polonais, à la fois connu pour être le conseiller de Ronald Reagan et le premier historien à se pencher sur la formation de la Russie soviétique, Richard Pipes, s’insère aux cotées de Ferro et d’Orwell. Pensant que la Révolution russe ne serait pas une révolution populaire, mais plutôt un coup d’état orchestré par les bolcheviks, cette idée sera exprimée dans son œuvre The Russian Revolution. Pour faire un portrait rapide de son œuvre, celle-ci pourrait se diviser en trois parties distinctes; les chapitres 1 à 7 décrivent les évènements qui ont mené à la perte de pouvoir du Tsar et de son régime en février 1917; les chapitres 8 à 11 avancent l’histoire à partir de la révolution de Février, sous l’apparition du gouvernement provisoire, jusqu’à la prise de pouvoir par les Bolcheviks en octobre 1917; et les chapitres 12 à 18 couvrent la consolidation de la dictature bolchevique,  le tout en insistant sur le rôle de celle-ci à travers l’apparition de la future URSS (Getzler, 1992, paragr. 3). Or, s’il est possible d’affirmer qu’il rejoint les idées d’Orwell et de Ferro, c’est parce qu’il explique dans ce même ouvrage, de façon détaillée, comment le Parti bolchevik de Lénine a établi leur pouvoir à Petrogard, sous une analyse qui se penche sur cette dernière personne et sur les manigances de l’élite bolchevique : « Lenin’s technique of revolution required the manipulation of crowds » (Pipes, 1990, p. 398)

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