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La bataille de Kosovo Polie 28/06/1389 entre histoire et mémoire

Analyse sectorielle : La bataille de Kosovo Polie 28/06/1389 entre histoire et mémoire. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2018  •  Analyse sectorielle  •  1 427 Mots (6 Pages)  •  659 Vues

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Sujet 3 : La bataille de Kosovo Polie 28/06/1389 entre histoire et memoire

Le 28 juin 1389, les troupes serbes du Prince Lazar ont été défaites par l’armée ottomane, commandée par le sultan Murad I à Kosovo Polje (le Champ des Merles), une plaine de 15 km de long au nord de l’actuelle capitale du Kosovo, Pristina. Les récits fiables sur cette bataille sont rares dans la mesure où elle est surtout devenue le thème de nombreux poèmes épiques ou légendes serbes.Au début de la bataille, les Serbes plus nombreux ont pris l’avantage mais l’ont rapidement perdu pour finalement connaître la déroute avec la mort du Prince Lazar et de plus de 150 chevaliers.La bataille a également marqué le début de la domination ottomane sur la Serbie et l’ensemble des Balkans qui devait durer quelque 500 ans.Bien que les troupes de Lazar aient connu une défaite catastrophique, la bataille de Kosovo Polje est glorifiée dans les annales de l’histoire serbe comme un exemple de combat héroïque et de sacrifice patriotique. Pour cette raison on va restituer dans un premier temps les complexites de cette bataille puis deuxiement pour quelle raison cette bataille s’est inscrite dans la memoire des serbes.

La bataille de Kosovo est constamment rappeler à la mémoire des Serbes. Elle est devenu un mythe, une tragédie de l'histoire serbe, et symbole de l'héroïsme du peuple serbe et de son humiliation face aux vêtements. Il est également présenté comme une tentative de sauvegarder la chrétienté face a l'islam. D'ailleurs elle fait tellement partie de l'identité serbe que l'on arrive à oublier La présence des albanais aux côtés des Serbes. À l'époque, les albanais étaient catholiques ou orthodoxe, ils se sont battus aux côtés des Serbes contre l’enemis  turc. Cette bataille était en fait un combat des chrétiens défendant leurs terres contre des musulmans au visée impérialiste, et non de la lutte d'un groupe national comme un autre et la référence à cette bataille est pourtant utilisé aujourd'hui par des Serbes pour se distinguer des albanais et revendiquer les territoires oublier ces derniers.  Par ses conséquences et le nombre de victimes ,environ 35000 Serbes , il vaudrait mieux dire chrétiens et 100 000 morts dans le camp adverse.

En réalité, l'empire serbe s'est désintégré très rapidement après la mort du tsar Dusan en 1355. En revanche, l'Etat médiéval serbe survivra encore soixante-dix ans à la bataille de Kosovo Polie. L'armée turque s'étant retirée en Anatolie, Stefan Lazarevic, fils du prince Lazar, et plus tard, Djuradj Brankovic, étaient devenus les vassaux des Ottomans. Autrement dit, ils avaient accepté la protection turque contre la menace du royaume de Hongrie, en échange d'un tribut annuel et de la fourniture de troupes. Ce n'est qu'en 1455 que le territoire du Kosovo tomba entièrement sous la coupe des Ottomans.

Autre réalité oubliée ou occultée dans la mythologie serbe : des Albanais, qui étaient alors catholiques ou orthodoxes, s'étaient battus, durant la bataille de Kosovo Polie, aux côtés des Serbes et d'autres soldats, bosniaques et hongrois notamment, dans l'armée de Lazar contre l'agresseur musulman turc.

La référence à cette bataille, véritable totem de l'identité serbe, est pourtant utilisée par les Serbes à l'appui de leur revendication sur le territoire du Kosovo, aujourd'hui peuplé d'une majorité d'Albanais. L'Eglise orthodoxe est à l'origine du culte de Lazar, héros et martyr, enterré dans le monastère de Ravanica qu'il avait fondé, entre Nis et Belgrade. Mais ce n'est qu'au XIXe siècle. A cette époque, des écrivains nationalistes comme Vuk Karadzic ont transformé en idéologie nationale ce qui n'était jusque-là qu'une tradition populaire, popularisant l'idée du « serment du Kosovo ». Lazar aurait fait sur le champ de bataille le choix de vivre libre dans le ciel au lieu de l'humiliation et de l'esclavage sur terre, de mourir dans la gloire plutôt que vivre dans le déshonneur. Aujourd'hui encore, dans les milieux nationalistes, le « serment du Kosovo » fait l'objet d'une croyance quasi religieuse. Au début des années 80, explique l'historienne Radmila Radic l'Eglise serbe orthodoxe a réactivé l'idée d'un Kosovo, lieu d'une véritable création spirituelle, où le prince Lazar aurait opté pour « le Royaume céleste au nom du peuple serbe dans sa totalité, comme Moïse au nom des Hébreux ».

Nous pouvons maintenant s’interesser a la deuxieme partie s’interessant sur les differents points de vues.

Les nationalistes serbes ont toujours considéré le Kosovo comme le « berceau » de leur civilisation, leur foyer culturel et religieux puisque c’est sur ce territoire qu’est fondé en 1219 l’archevêché de Pec. Plus de 1 500 églises et monastères seront construits par la suite. L’Eglise a depuis souvent revendiqué ses «  droits historiques » sur le Kosovo, comme lors de la grande commémoration de la bataille de 1389 en 1989. Le 28 juin 1389 à la bataille de Kosovo Polje, au Champ aux Merles, l’empire Ottoman défait le royaume de Serbie. La région devient le symbole de la tragédie nationale et de la lutte contre les Turcs. Cette bataille a également pris une dimension mythique car, selon la légende, un messager divin se présenta au prince serbe Lazar, la veille de la bataille, lui donnant le choix entre le royaume terrestre et la victoire de son armée ou le royaume céleste et la défaite. Lazar choisissant le royaume des Cieux, l’armée serbe et son prince périrent dans la bataille, ainsi investie d’un sens religieux. A la querelle historique s’ajoute la bataille démographique. Pour les Serbes, si les Albanais sont aujourd’hui majoritaires, c’est du fait de leur exode de la région à travers les siècles, notamment en 1690 devant l’avancée turque qui les mène en Voïvodine. Le Kosovo s’est donc alors albanisé et islamisé jusqu’à sa « libération » à l’automne 1912 par l’armée serbe pendant la première guerre balkanique.

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