Étude du roman Au Bonheur Des Dames d'Emile Zola
Recherche de Documents : Étude du roman Au Bonheur Des Dames d'Emile Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 11 Mars 2014 • 4 367 Mots (18 Pages) • 1 096 Vues
Émile Zola, Au Bonheur des Dames
Analyses d’ensemble
I - Les personnages
A- Octave Mouret
- Dossier préparatoire : « Très malin, faisant son chemin par les femmes. Ayant compris les temps modernes.
(…) Le type même du jeune bourgeois intelligent »
- Octave Mouret est un des personnages de Pot-Bouille avant d’être le héros d’Au Bonheur des Dames ; c’est
grâce à son mariage avec Caroline Hédouin qu’il devient le patron du magasin (voir dans les premiers chapitres
les passages retraçant son ascension)
a) un homme de talent
- chapitre 2 : « Tous en convenaient, le patron était le premier étalagiste de Paris, un étalagiste révolutionnaire
à la vérité, qui avait fondé l’école du brutal et du colossal dans la science de l’étalage. » personnage à
rapprocher de Claude Lantier, le peintre génial et incompris de L’OEuvre.
- emploi hardi des couleurs (voir chapitre 2) qui vont à l’encontre des règles classiques de l’étalage
- emploi ingénieux de l’espace : chapitre 9 : « Mais où Mouret se révélait comme un maître sans rival, c’était
dans l’aménagement intérieur des magasins. Il posait en loi que pas un coin du Bonheur des Dames ne devait
rester désert ; partout, il exigeait du bruit, de la foule, de la vie ; car la vie, disait-il, attire la vie, enfante et
pullule »
entreprise de séduction des clientes : le magasin ne ressemble à aucun autre, c’est non seulement un lieu où
l’on vend mais aussi un lieu qui attire esthétiquement, qui séduit.
b) un homme d’argent
- chapitre 3 : « Ce commerce était basé maintenant sur le renouvellement continu et rapide du capital, qu’il
s’agissait de faire passer en marchandises le plus de fois possible, dans la même année. Ainsi, cette année-là,
son capital, qui était seulement de cinq cent mille francs, venait de passer quatre fois et avait ainsi produit
deux millions d’affaires. Une misère, d’ailleurs, qu’on décuplerait, car il se disait certain de faire plus tard
reparaître le capital quinze et vingt fois, dans certains comptoirs. »
Mouret, figure du capitaliste du XIXe siècle : circulation du capital, mise en jeu permanente du gain,
marchandises continuellement renouvelées, écoulement rapide des stocks = un profit croissant
- des moyens nouveaux pour attirer la clientèle
• La publicité : chapitre 9 : « La grande puissance était surtout la publicité. Mouret en arrivait à dépenser
par an trois cent mille francs de catalogues, d’annonces et d’affiches. Pour sa mise en vente des
nouveautés d’été, il avait lancé deux cent mille catalogues, dont cinquante mille à l’étranger, traduits
dans toutes les langues. Maintenant, il les faisait illustrer de gravures, il les accompagnait même
d’échantillons, collés sur les feuilles. C’était un débordement d’étalages, le Bonheur des Dames sautait
aux yeux du monde entier, envahissait les murailles, les journaux, jusqu’aux rideaux des théâtres. Il
professait que la femme est sans force contre la réclame, qu’elle finit fatalement par aller au bruit. »
• Le système des « rendus » : chapitre 9 « il venait d’imaginer « les rendus », un chef d’oeuvre de
séduction jésuitique. « Prenez toujours, madame : vous nous rendrez l’article, s’il cesse de vous plaire.
» Et la femme, qui résistait, trouvait là une dernière excuse, la possibilité de revenir sur une folie : elle
prenait, la conscience en règle. »
• La politique des prix bas : chapitre 9 « Ainsi, il avait découvert qu’elle ne résistait pas au bon marché,
qu’elle achetait sans besoin, quand elle croyait conclure une affaire avantageuse ; et, sur cette
observation, il basait son système des diminutions de prix, il baissait progressivement les articles non
vendus, préférant les vendre à perte, fidèle au principe du renouvellement rapide des marchandises. »
Mouret, conquérant : par sa connaissance du public qu’il vise, les femmes, par son intuition ingénieuse,
Mouret réussit à faire de son magasin une entreprise fructueuse.
c) un homme d’action
- chapitre 11 : «l’ action contient en elle sa récompense. Agir, créer, se battre contre les faits, les vaincre ou
être vaincu par eux, toute la joie et toute la santé humaines sont là ! » ; « Lui, continuait à célébrer ce qu’il
appelait l’aristocratie du travail. »
- chapitre 3 : « Vois-tu, c’est de vouloir et d’agir, c’est de créer enfin… Tu as une idée, tu te bats pour elle, tu
l’enfonces à coup de marteau dans la tête des gens, tu la vois grandir et triompher… Ah ! oui, mon vieux, je
m’amuse ! »
Mouret, personnage positif : animé d’un optimisme certain, d’une fièvre d’action, il incarne ceux qui
réussissent (au contraire de Vallagnosc) grâce au travail. Zola célèbre à travers ce personnage les valeurs du
travail et de l’action (cf. Ébauche
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