Étude de la comédie musicale French Cancan De Jean RENOIR

FRENCH CANCAN

Pour son retour en France en 1952, après quinze ans d'exil aux Etats-Unis, en Inde et en Italie, le cinéaste Jean Renoir qui réalisa La Grande Illusion en 1937, s’éloigne de son engagement politique pour se consacrer au monde du spectacle.

Après Le carrosse d’or en 1952, qui évoquait le monde du théâtre, il aborde un genre nouveau, celui de la comédie musicale, avec French Cancan. Le film sort en 1955.

Renoir y retrouve le monde de son enfance celui de la Butte Montmartre, quartier de plaisirs et de vie de Bohème.

(Le film.)

Nous sommes donc à Montmartre 1900. Un génial organisateur de spectacles, Henri Danglard, règne sur le monde du spectacle. Il est l'amant de sa meneuse de revue, la pétillante espagnole Lola de Castro nommée la «Belle Abbesse». Mais Danglard, en voyant sur la Butte, une petite blanchisseuse, Nini, a une grande idée. Il décide de faire construire un nouvel établissement, « le Moulin Rouge » pour attirer le « Tout Paris » désireux de s’encanailler dans les milieux populaires. Il veut relancer le « cancan », une ancienne danse passée de mode qu'il rebaptise à l'anglaise : « French Cancan ».

Le scénario est librement inspiré de la biographie du créateur du célèbre cabaret parisien le Moulin Rouge. French Cancan nous livre un véritable plaidoyer en faveur du spectacle, à travers les nombreux numéros qui le ponctuent mais surtout dans son numéro final.

Le film a été réalisé en partie en extérieur dans les rues de Paris et en partie en studio.

L’usage de la couleur résulte des dernières innovations en matière d’image, à savoir le technicolor. Jean Renoir nous replonge ainsi dans l’univers des peintres impressionnistes de la seconde moitié du XIXème siècle, dont il est le digne héritier.

French Cancan reçoit en 1956 le Grand Prix de l’Académie du Cinéma et reste l’une de ses œuvres les plus populaires.

(Gabin.)

Jean Gabin a déjà tourné avec Renoir dans La Bête humaine, Les bas-fonds et La Grande illusion.

Dès ses débuts en 1926, Jean Gabin, alors âgé de 22 ans, était déjà un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il connaît donc le milieu et apparaît comme l'interprète idéal pour jouer Henri Danglard, le dirigeant de salles de spectacle. Aux cotés de Françoise Arnoul et Maria Felix, ils font de cette comédie dramatique un voyage dans un autre temps, celui de « La Belle époque».

(De la scène de cabaret au monde réel.)

Ce film offre des prestations remarquables des artistes de music-hall.

La séquence de la « Première » du Moulin Rouge, est l'aboutissement narratif et esthétique de French Cancan. On peut, à juste titre, considérer cette séquence comme le véritable point d’orgue de tout le film : c’est un spectacle éblouissant de couleurs, de musique et de froufrous, qui donne une impression de folie et de fureur, une apothéose du mouvement – l’âme de la danse comme celle du cinéma.

Cette comédie

...