Étude d'un passage du roman Gargantua de Rabelais
Fiche de lecture : Étude d'un passage du roman Gargantua de Rabelais. Recherche parmi 297 000+ dissertationsPar gualpa • 4 Janvier 2014 • Fiche de lecture • 768 Mots (4 Pages) • 1 078 Vues
Pour le commentaire…
Introduction
Notre texte est une scène de peinture de l’enfance, ce qui est une première dans la littérature française, voire mondiale. « Gargantua » signifie que grand [gosier] tu as.
Au sujet de la charrette à bœufs dont il est question (dans les premières lignes), il s’agit tout simplement d’un substitut du landau. Il n’y a pas, ici, de signe de trivialité ; le jeune enfant est plutôt présenté comme un enfant-roi. On ne peut y voir une connotation de « bête curieuse » ou de connotation négative.
On peut relever trois mouvements : promenade de l’enfant, on lui donne à boire, les gouvernantes l’amusent en lui donnant du vin.
Rabelais renouvelle la topique romanesque de l’enfance du héros : il y a, dans l’enfance, des présages, des signes avant-coureurs : il s’agit d’une enfance prodigieuse du héros.
Alliance de réalisme, de comique et de poésie : le texte est un écriture du corps entre grossièreté et comique. Mise en évidence de l’ironie, de l’humour.
Éléments pour le commentaire linéaire :
Il s’agit donc d’un bébé assez tardif : il est encore allaité à un an et dix mois (→ effet comique). Cela relève du ralentissement du corps. Le narrateur se moque du conseil [sens : recommandations] des médecins, dans la première phrase. Avec l’évocation du char à bœufs, on a un effet de grossissement. Lors de la promenade de l’enfant, il y a un contraste comique entre la lourdeur et la légèreté. On relève une isotopie lexicale de la joie (avec des termes mélioratifs). L’évocation des dix-huit mentons produit aussi un effet comique. Apparaît ensuite le thème scatologique, dont la dimension est atténuée par l’âge de l’enfant, en l’espèce. Il y a un excès comique en relation avec la lourdeur du corps. « Phlegmaticque » appartient au vocabulaire de la médecine ; le diagnostic est fantaisiste : le héros est « phlegmaticque des fesses ».
« Et n’en humoyt goutte sans cause » signifie, en français moderne, que le héros n’était pas ivre pour rien : on lui faisait boire du vin car il criait trop fort (→ effet comique). Observez aussi un goût certain pour l’énumération : il y a animation du portrait du nourrisson.
De la ligne 8 à la fin de notre extrait, le narrateur brise la vraisemblance sur le mode ironique. Il y a, aux lignes 8 et 9, ascension vers le céleste (→ musicalité). L’expression « complexion divine » relève du goût précoce de Gargantua pour la musique (comme un ange, somme toute ; Gargantua s’inscrit dans l’ordre céleste de la musique). Le mouvement est circulaire : sublimation (ivresse corporelle) → ivresse musicale (avec la musique du flacon) → retombée vers la musique du pet (pet de baryton — domaine de la scatologie) → contraste et effet comique. Enfin, les effets de sonorité doivent être repérés : assonances [õ], [é], [ã].
Biographie de Rabelais…
Il naît vers 1483 et meurt en 1553. C’est le fils d’un avocat de Chinon. Il est d’abord moine chez les Franciscains, où il a beaucoup étudié. Puis, il se dirige chez les bénédictins. Il quitte les ordres, pour devenir prêtre séculier. Rabelais devient ensuite
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