Écriture personnelle : Faire partie d’un groupe entraîne-t-il nécessairement l’exclusion ?

Sujet d’écriture personnelle : Faire partie d’un groupe entraîne-t-il nécessairement l’exclusion ?

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Par son statut d'être social, l'individu développe un sentiment d'appartenance au groupe très fort, et ce dès la petite enfance. Rares sont d'ailleurs ceux qui se suffisent entièrement de leur solitude et rejettent la compagnie des autres. Pourtant, appartenir à un groupe suppose aussi d'adhérer entièrement aux valeurs de ce groupe, au risque d'être parfois rejeté si notre opinion diverge.

Faire partie d'un groupe entraîne-t-il alors nécessairement l'exclusion ?

Nous verrons que si le contact des autres est indispensable à notre épanouissement, il n'en reste pas moins que l'appartenance à une communauté peut être néfaste pour l'homme.

Nous sommes, de par notre appartenance à l’espèce humaine, des êtres sociaux. Le contact des autres est donc indispensable à notre épanouissement.

Nous sommes en effet faits pour vivre avec les autres ainsi que le développent Norbert Elias dans La Société des individus ou Aristote dans Les Politiques. La présence de l'autre est source d'équilibre. Nous évoluons à son contact, nous nous servons les uns des autres pour devenir des êtres plus accomplis. Sans autrui, nous serions comme Robinson sur son île, en proie à la folie et aux illusions.

D'ailleurs, nous avons besoin des autres pour combler certains besoins, notamment celui de l'identification sociale. C'est à travers les autres qu'on apprend à se connaître et à mieux se comprendre. On le voit clairement dans le film de Gilles Lellouche, Le Grand Bain. Au départ paumés, aussi bien professionnellement que personnellement, ces hommes finissent par former une équipe qui redonne peu à peu un sens à leur vie.

Faire partie d'un groupe, c'est aussi se sentir plus fort, compris et épaulé par les autres. C’est exister socialement en somme. C'est ce que nous montre le roman de Todd Strasser, La Vague paru en 1981. Robert, rejeté et isolé des autres, bouc émissaire soumis à la violence permanente, aussi bien à l’école que chez lui, trouve sa place dans le groupe grâce à la création de cette communauté, et s'affirme de plus en plus au fil des jours.

Il est donc indéniable que la présence d’autrui pousse l’individu à exister, aussi bien socialement qu’intimement. Pourtant, cette appartenance au groupe peut aussi être néfaste pour notre construction identitaire.

Au contact des autres, on subit leur influence. On perd donc une part de notre identité pour nous conformer à l'opinion et à la volonté des autres, par peur d'être rejeté, de ne pas avoir d’amis... C'est ce qu'illustre l'expérience de Asch qui montre que des individus ont préféré remettre en question ce qu'ils voyaient plutôt que d'affronter le groupe qui avait une opinion différente. Appartenir à un groupe, c'est donc risquer de perdre ses croyances, ses certitudes, au profit d’une existence sociale.

Appartenir à un groupe nous exclut également toujours d'un autre groupe, ceux-ci se créant par opposition les uns aux autres. Ainsi, le groupe des filles existe par opposition à celui des garçons et, si je fais partie du groupe des filles, je ne peux normalement pas faire partie aussi de celui des garçons. Toute appartenance signifie donc nécessairement une exclusion. C'est ce que montre aussi Captain Fantastic, le film de Matt Ross. La famille de Ben vit dans la forêt, et a créé son propre microcosme et ses propres règles. Lorsque les enfants se trouvent confrontés à la société, ils ne la comprennent pas, et sont également incompris, donc rejetés par les autres.

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