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Weber 1904 « L 'objectivité de la connaissance dans les sciences et la politique sociale »

Fiche de lecture : Weber 1904 « L 'objectivité de la connaissance dans les sciences et la politique sociale ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2022  •  Fiche de lecture  •  961 Mots (4 Pages)  •  1 083 Vues

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Fiche de lecture Max Weber        « L 'objectivité de la connaissance dans les sciences et la politique sociale » , 1904

Cet essai s'inscrit pleinement en réponse à la querelle des méthodes qui oppose deux points de vue sur la scientificité en sciences sociales. D'un côté le descriptivisme (empirisme) pur représenté par G.Schmoller (1838-1917), qui voit en chaque événement de l'histoire une particularité unique, propre au contexte, aux personnages, et dont on ne saurait tirer de lois, de régularités. De l'autre, le marginalisme économique (rationalisme) représenté par l'école autrichienne  de C.Menger (1840-1921), prétendant pouvoir tirer de la rationalité des agents des lois de comportement invariables (maximisation de l’intérêt personnel comme fondement explicatif de tout comportement économique).

(J'ai ici caricaturé les écoles de pensée pour rester concis)

L'objectif de Weber est ici de sortir de cette vision dichotomique en opérant une synthèse des points de vue, qui ne sont finalement pas tant contradictoires. Il tente de démontrer l'existence de vérités objectivement valables dans le domaine de la vie culturelle en général, sans prétendre à la découverte de normes ou d'idéaux impératifs conseillant une pratique de vie.

On comprend la difficulté qu'il existe à justifier de la scientificité des sciences sociales en ce qu'elle souhaite appliquer des moyens « purement » scientifiques à des problèmes de la vie sociale. Le discours sociologique, qui critique (au sens scientifique) les jugements de valeurs, est souvent reçu comme normatif, là où Weber attache une importance particulière à ce que le sociologue ne dise jamais au public ce qu'il serait préférable de faire. En effet, quand bien même l'objectif d'une démonstration est d'être reconnue également exacte par un européen que « par un chinois », il subsiste qu'elle ne pourra jamais être valable universellement. Là est toute la tension que Weber tente de délier en montrant en quoi les sciences sociales peuvent être objectives : sans être universelles, elles font émerger une connaissance objectivement valable.

Weber rejette donc un positivisme cherchant à dégager des impératifs éthiques de la critique du social, mais aussi une posture consistant à dire qu'il y a une absence totale de possibilité critique de la vie culturelle, qu'il n'y aurait aucune connaissance à en tirer. Cela ne veut pas non plus dire qu'il faille vouloir contenter tout le monde : l'absence de doctrine n'implique pas  l’objectivité du raisonnement. La prise de position demeure inévitable, en particulier, cette prise de position doit être prise en compte de manière réflexive par le chercheur pour ne pas déborder sur son objectivité. Ce débordement serait notamment la raison de l'impossibilité d'un débat objectif sur le fond entre des chercheurs qui sont d'autres parts des opposant politiques.

Il découle de ce qui précède une définition cohérente de l'objet et de la démarche de ce qui est appelé la science « économico-sociale », dont l'objectivité apparaît alors justifiée. Notons que cette définition n'opère pas une séparation entre les objets de la sociologie et de l'économie, les faits économiques étant toujours des faits sociaux. Et comme les sciences sociales doivent s'intéresser à ce qui est problématique, la définition retombe sur l'économie puisqu'elle s'intéresse aux moyens limités.

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