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Wakefield, Commentaire composé, Hawthorne, début

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Par   •  19 Mars 2020  •  Commentaire de texte  •  2 899 Mots (12 Pages)  •  507 Vues

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Commentaire composé - Lecture de l’extrait.

Introduction :

Cet extrait est tiré de la nouvelle Wakefield de Nathaniel Hawthorne. Auteur colonial américain, il publie sous forme assez brève sa nouvelle dans The New England Magazine en 1935, où elle fait sa première apparition. Son histoire est déjà connue, car elle se base sur des éléments antérieurs et elle est déjà apparue dans la presse. Hawthorne raconte l’histoire d’un homme, apparemment ordinaire et banal, qui tombe dans une sorte de folie inexplicable. Un jour, sous prétexte de voyage, il quitte sa femme pour une durée de 20 ans et s’installe dans une maison voisine de la sienne.

Comment est-ce que Hawthorne, en intégrant une vraie dimension sur l’aliénation[1] humaine de la vie moderne à son récit, conduit-il son sujet observé à sa perte individuelle ?

Ainsi, dans un premier temps, il est important de prendre en compte les adieux fait par Wakefield, qui engendrent une séparation des époux et prennent la forme d’une sorte de solitude doublée. Ensuite, dans un deuxième temps, il s’agit de se consacrer à son opposé, c’est-à-dire les adieux forcées par une masse compacte dans laquelle l’individu ne peut trouver sa place.

Développement :

  1. La solitude temporaire, volontairement imposée à soi-même mais aussi aux autres

Tout d’abord, un des thèmes récurrents dans cet extrait est la solitude volontairement imposée à soi-même, mais aussi aux autres de façon temporaire ou non. Pour cela, il est primordial de cerner le personnage de Wakefield, qui a un caractère difficilement définissable, car l’auteur n’en donne pas beaucoup d’informations. L’intention de l’auteur tout au long du récit est de faire réfléchir son lecteur sur les différentes hypothèses, qui auraient pu faire basculer Wakefield dans une folie, tel a le faire partir volontairement de chez lui et s’infliger à lui une solitude en s’exilant de ses proches.

  1. Le personnage mélancolique de Wakefield ; l’ambivalence de son caractère ; solitude volontaire ; exil

Le personnage de Wakefield même s’il est parfois difficile à identifier semble mélancolique[2]. Ce trait pourrait se justifier par tout le champ lexical qui se tourne autour de cette mélancolie. On y retrouve des termes comme « crépuscule », « soir », « nuit », « terne », « pâles », « souvenir », « rêveries », « vision », etc. De même que le nom de Wakefield alourdi ce propos. Il s’agit d’un nom composé : on y retrouve deux mots anglais qui sont combinés : Wake – field. Le verbe wake signifie littéralement se réveiller ou tirer du sommeil pendant que field signifie le champ, donc qui fait référence à la nature et à la campagne. On retrouve aussi l’aspect de la campagne dans le prétexte que donne Wakefield pour son départ imminent (« prendre la diligence de nuit pour se rendre à la campagne »). Déjà le choix du nom de Wakefield montre que le personnage est en opposition avec son environnement. Entre autre, la décision de partir et de « prendre la diligence de nuit » est accompagnée par la syntaxe simplifiée qui accélère le rythme et le mouvement du départ. Cette précipitation pourrait présupposer que Wakefield, de par son âme tourmentée et dans un élan mélancolique, quitte son foyer sur un coup de tête.

Le personnage de Wakefield est un personnage assez flou et mystérieux du fait que l’auteur garde ses traits caractéristiques cachés. Dans cet extrait notamment, le narrateur semble donner à son lecteur qu’une réelle information relative à l’âge de Wakefield : « monsieur Wakefield, homme d’âge mûr ». Ce trait caractéristique du mystère de Monsieur Wakefield se justifie par la vision formelle que prenne les adieux (« Il a informé madame Wakefield »). Il ne donne aucune explication suite à son départ, il communique uniquement la nouvelle. Cette manière de faire retranscrit une sorte de froideur et une mise à distance du personnage par rapport à sa femme.

De plus, il paraît aussi être un homme tout à fait banal et ordinaire suite à la description de son apparence le jour de son départ. L’auteur utilise un champ lexical autour de l’habillement et de l’accessoire : « un pardessus terne », « un chapeau couvert de toile cirée », « de bottes hautes », « un parapluie », « une grande valise ». La banalité induit la perte de l’individu tant sur aspect physique, Wakefield se cacher derrière son habillement, tant sur l’aspect psychologique (« avant qu’il ne perde son individualité »). Ainsi, Wakefield cesserait de se posséder et perdrait ce qui fait de lui une personne unique, différente des autres.

La difficulté de caractériser Wakefield mène le lecteur à émettre des hypothèses sur le fait que Wakefield est un sujet à la fois mélancolique, flou et mystérieux, et banal et ordinaire. Par des forces inconnus qui sommèrent en lui, il est poussé vers son propre isolement.

  1. La multiplication de la solitude qui se transforme en une pluralité de solitudes

Même si Wakefield est le principal sujet de l’aliénation, sa solitude a des répercussions sur la vie de ses proches, notamment de sa femme. La solitude se multiplie pour se transformer en des solitudes. Ceci est expliqué par l’antagonisme : elle « va à l’encontre » et « il s’en va ». Elle reste. Tous les deux sont seuls. La solitude de la femme se voit à travers le texte, où petit à petit monsieur Wakefield disparaît pour être réduit à un sourire.

Il y a un rapprochement qui se fait entre la figure de la femme et celle du lecteur : si Wakefield part, le lecteur perd son protagoniste, et reste seul avec son livre en main. Cette similitude entre le lecteur et la femme de Wakefield est reprise par l’expression « elle aimerait bien ». L’emploi du conditionnel présent montre qu’on se retrouve dans l’hypothèse et non dans la certitude. Tout comme le lecteur, la femme se pose les mêmes questions introduites par la figure de l’accumulation : « la durée de son voyage, son objet, et la date probable de son retour ». Elle retranscrit la longueur du moment, un moment de doute, qui accentue la précipitation de l’action de partir.

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