Statut Juridique Des Papiers Peints
Note de Recherches : Statut Juridique Des Papiers Peints. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar toto7593 • 15 Mars 2014 • 1 120 Mots (5 Pages) • 952 Vues
LE STATUT JURIDIQUE DES PAPIERS PEINTS ET LEUR PROTECTION
AU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES
Francis JAMOT,
Chef du bureau de la protection des Monuments Historiques, DAPA
Le service des Monuments Historiques s’est anciennement intéressé à protéger des éléments décoratifs
puisque de nombreux vitraux, boiseries ou peintures murales ont été protégés au titre des Monuments
Historiques dès la deuxième moitié du XIXe
siècle. En revanche, l’intérêt s’est porté beaucoup plus
récemment sur les papiers peints puisque la quasi-totalité des protections relatives aux papiers peints
sont postérieures à 1945.
La caractéristique commune de l’ensemble de ces éléments décoratifs – du point de vue de la
protection – est que ces biens ont en général été protégés comme objets mobiliers. Or la qualification
juridique d’objet mobilier a un inconvénient important : même si la loi du 31 décembre 1913 sur les
Monuments Historiques, puis le code du patrimoine qui lui a succédé, imposent au propriétaire d’un bien
classé en tant qu’objet mobilier de demander une autorisation à l’administration s’il souhaite réaliser des
travaux (article L.622-7 du code du patrimoine), lui interdisent également d’exporter ce bien (article
L.622-18 du même code), l’administration ne peut légalement s’opposer au déplacement de ce bien,
notamment si le propriétaire souhaite le vendre. C’est la raison pour laquelle les décors de nombreuses
demeures historiques ont été dispersés et vendus, alors qu’ils étaient pourtant protégés au titre des
Monuments Historiques. Dans ces conditions, l’intérêt qui avait justifié la protection de ces demeures a
été considérablement réduit.
La doctrine du service des Monuments Historiques dans la politique de protection est de favoriser autant
que possible le maintien dans leur emplacement d’origine des éléments protégés. C’est pourquoi, en
s’appuyant sur la jurisprudence, la tendance du service depuis une vingtaine d’années est de protéger
les décors en place non plus comme objets mobiliers, mais comme éléments immobiliers. En effet, par
application de l’article L.621-9 du code du patrimoine, le propriétaire d’un bien immobilier doit demander
une autorisation s’il souhaite réaliser des travaux, mais également s’il souhaite déplacer le bien
immobilier en tout ou en partie et c’est une différence très importante par rapport aux dispositions
mobilières du code.
Dans le cas de protections ponctuelles, ce n’est plus seulement le revêtement lui-même qui est protégé
mais c’est l’ensemble de la pièce, donc le papier peint mais également son support mural. Ainsi, si des
travaux de restauration de ce papier peint sont nécessaires et exigent un déplacement en atelier par
exemple, l’autorisation de déplacement peut être donnée par le service des Monuments Historiques. Le
papier peint, lorsqu’il est détaché de son support, devient alors physiquement un objet mobilier et il
conserve tous les effets juridiques du classement en tant qu’objet mobilier pendant la période où il reste
détaché, ceci par application de l’article L.622-1 du code du patrimoine. Enfin, lorsque la restauration est
terminée et que le papier peint est remis en place, il retrouve les effets du classement en tant
qu’élément immobilier.
« Le statut juridique des papiers peints et leur protection au titre des Monuments Historiques »
« Conservation et restauration des papiers peints en Europe », 26, 27 et 28 avril 2007 | 2 © Arts Décoratifs, INP.
Il n’existe
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