Saint Cyprien - méthode de lecture

Dans le texte de la Lettre 69, repérez le vocabulaire et les expressions qui expriment l’unité de l’Eglise, et réfléchissez sur l’usage que fait Cyprien de l’Écriture.

Il me semble que Cyprien utilise l’Ecriture pour arriver à ses fins : il est en désaccord avec Rome au sujet du baptême des schismatiques. Et, pour prouver que l’Eglise est une et qu’il n’y a qu’un vrai et unique baptême de l’Eglise et que donc, il faut rebaptiser ceux qui ont été baptisés dans le schisme, il va utiliser des passages de l’Ecriture comme arguments contre ses opposants.

Je pense qu’il utilise les textes pour en tirer un sens qui lui donne raison dans cette question controversée qu’est le rebaptême de ceux qui ont été baptisés dans le schisme.

Qu’il s’agisse de l’extrait du Cantique des Cantiques (où il applique à l’Eglise une lecture symbolique et développe le terme de « jardin fermé », de « source scellée ») ou des passages du chapitre 10 de l’évangile selon St Jean ou encore de l’extrait de la première épître de St Pierre avec l’arche de Noé, Cyprien semble utiliser les différents extraits en vue d’un sens imprévisible par les auteurs mais qui l’arrange bien.

En comparant brièvement la conception qu’a Cyprien du ministère épiscopal avec celle qu’avait Ignace d’Antioche, sur quoi Cyprien vous paraît-il mettre l’accent, et pourquoi ?

Il me semble que, pour Ignace et Cyprien, le ministère épiscopal est garant de l’unité d’une communauté et de son rattachement à l’église des apôtres. Par contre, il n’apparaît pas qu’ils soient du même avis par rapport à la situation de l’évêque de Rome.

Pour Cyprien, l’évêque de Rome est un évêque comme les autres. Suite à son désaccord avec Rome dans l’affaire du rebaptême des hérétiques, il a remanié un extrait de L’Unité de l’Eglise catholique (L’Unité de l’Eglise catholique, 4-5 Trad. Ma Poirier, SC500, p 177-178) afin que l’évêque de Rome ne puisse profiter de sa position, il dit alors : « les autres apôtres étaient ce que fut Pierre, dotés d’une égale possession commune de l’honneur et du pouvoir, mais au point de départ il y a l’unité, pour qu’il soit mis sous nos yeux que l’Eglise du Christ est une ».

Ignace a un point de vue différent, je le citerai avec notre pape Benoît XVI (Audience générale du 14 mars 2007): « Ignace, le premier parmi les auteurs chrétiens, attribue à l’Église l’adjectif « catholique », c’est-à-dire « universelle ». « Là où est Jésus-Christ, affirme-t-il, là est l’Église catholique » (Aux habitants de Smyrne, 8, 2). Et c’est précisément dans ce service de l’unité de l’Église catholique que la communauté chrétienne de Rome exerce en quelque sorte une primauté dans l’amour : « Elle préside à Rome, digne de Dieu, vénérable, digne d’être appelée bienheureuse (…) Elle préside à la charité qui est la loi du Christ et porte le nom du Père » (Aux Romains, prologue).

Mais, malgré son différent avec Rome, Cyprien mettait l’accent sur les rapports de communion et de confiance, avec les autres évêques, qu’il s’agisse de ceux d’Afrique du Nord ou de  celui de Rome. Quand une question à régler dépassait la limite d’un diocèse, ils rassemblaient les évêques. Il a réuni, à 7 reprises, les évêques en conciles provinciaux ou généraux.

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