Rêve
Fiche de lecture : Rêve. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar nassima59 • 10 Avril 2014 • Fiche de lecture • 1 473 Mots (6 Pages) • 705 Vues
Le Rêve est une seconde vie » dit Gérard de Nerval au début de l’Aurélia. Mais la première vie, celle que nous menons lorsque nous sommes éveillés, est-elle bien différente de la seconde ? L’opposition semble bien évidente. En effet, le rêve dans sa définition même semble dissocié de la réalité. Lorsque nous disons de quelque chose que c’est un rêve, nous entendons naturellement que cette chose n’a rien de réel. Le rêve a cependant plusieurs sens à ne pas confondre, il peut être le rêve au sens d’activité psychique, avec suite d’images se produisant pendant le sommeil. Mais il y a aussi le rêve, comme rêverie éveillée, et comme espérance, désir. Le phénomène semble donc avoir affaire à l'imaginaire et à l'illusion, c’est une construction de l’imagination à l’état de veille, une pensée qui cherche à échapper aux contraintes du réel. Quel peut alors être son rapport à la réalité ? Malgré les apparences, le rêve n’est peut-être pas si irréel. Le fait de rêver n’est-il pas réel ? Tout homme dort, donc chacun rêve, donc le rêve fait bien partie intégrante de notre réalité. Le rêve influence ensuite notre réalité tout comme notre réalité influence nos rêves : nous essayons bien d’expliquer la réalité par le rêve. Ils seraient donc à la fois opposés et liés ? Nous pourrions même pousser l’idée du rêve associé à la réalité jusqu’au bout et nous demander alors : qu’est-ce qui distingue véritablement le rêve de la réalité ? Qui nous dit que toute cette existence n’est pas qu’un simple rêve et ne pouvons-nous pas dire, avec Calderon, que « la vie est un songe » ? Car, lorsque, à l'état de veille, je perçois une réalité qui m'est extérieure, comment puis-je être certain que je ne rêve pas ? Quels sont donc les rapports entre le rêve et la réalité, faut-il les séparer ou sont-ils intrinsèquement liés ? N’oublions pas qu’il y a différentes réalités, que chacun, hors de la réalité universelle, a sa propre réalité. Prenons le rêve dans le sens de phénomènes psychiques durant le sommeil. Il semble évident dans les termes même du sujet que rêve et réalité sont des notions antinomiques. Réalité vient de « res » la chose et désigne ce qui est réel, et qui n’est pas seulement une invention, une illusion, une apparence. La réalité nous est imposée par le monde extérieur et diffère donc, dans sa définition même, du désir et du rêve. Les philosophes se sont, depuis les débuts de la philosophie, posés la question du rêve en rapport à la réalité, de la distinction entre les deux. Les avancées scientifiques et en psychanalyse ont permis de pousser la réflexion. Quels sont les différents critères de distinction posés permettant aux philosophes d’affirmer qu’il y a une rupture entre le rêve et la réalité ? L’argument principal et repris par nombre de philosophes est celui des liens entre les événements à l’état de veille contrairement aux événements rêvés qui n’ont pas de liens logiques, de continuité. Pour Hobbes, le propre de la vie éveillée est d’être une vie avec des caractéristiques spécifiques de liaison, de répétition, de régularité des événements. Kant dit pour cela que les événements sont liés causalement du fait des catégories de l’entendement. Ce qui fait le partage, c’est que la régularité des événements de la vie éveillée ne se retrouve pas dans le rêve où il y a absence de liaison. Hobbes pense donc qu’il y a une dissymétrie entre la vie éveillée et la vie de songe. Dans Le Léviathan (« de l’imagination »), Hobbes fait cette autre observation : « parce que dans la veille, je remarque souvent l’absurdité des rêves, alors que je ne rêve jamais de l’absurdité de mes pensées du temps de veille, j’estime avoir la preuve qu’étant éveillé, je sais que je ne rêve pas, même si, lorsque je rêve, je me crois éveillé ». De fait quand nous rêvons nous ne nous posons pas la question de la vraisemblance de ce dont on rêve, ni de son rapport à une autre réalité possible. La certitude, pour Descartes, de l'existence d'un Dieu non trompeur, lui permet de résoudre la question de la distinction du rêve et de la veille qu'avait suscitée son doute méthodique. Les critères retenus sont ceux de la cohérence et de la continuité des perceptions
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