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Récit pratique stage - éducateur spécialisé

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Par   •  8 Avril 2020  •  Rapport de stage  •  1 981 Mots (8 Pages)  •  975 Vues

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RECIT PRATIQUE -

PRATIQUE EDUCATIVE EN LIEN AVEC LE STAGE

Tout d’abord, pour mon premier stage long, j’ai décidé d’expérimenter le champs de l’insertion et de la précarité au sein d’ESPEREM; cette dernière est une association de prévention, de compensation des risques sociaux et de solidarité. Elle a pour objet de venir en aide à des enfants, des adolescents, des adultes et très largement à des familles en situation difficile, notamment à des femmes, avec ou sans enfants, en situation morale et sociale précaire ou victimes de violences. Toutes ces personnes nécessitent un accueil, un soutien et un accompagnement qualifiés que l’association leur apporte en vue de leur accession à un mode d’existence autonome, ainsi qu’en vue du développement de leur potentiel et de leurs compétences.

En effet, j’ai principalement travaillé au sein d’une résidence sociale qui assurait un accompagnement social liée au logement (ASLL). Effectivement, le groupe associatif proposait un suivi mensuel sous forme d’entretiens individuels, afin de soutenir le ménage dans ses démarches. Cependant, durant toute la durée du stage, j’ai pu retenir certaines difficultés que le public accueilli pouvait avoir. D’une part, la complexité de compréhension au niveau administratif; il semblait essentiel de tout schématiser et d’expliquer les choses étape par étape. De plus, il fallait prendre en compte le vécu de chacun des usagers; malgré leurs difficultés, qui étaient plus ou moins communes, on ne pouvait pas y répondre de façon globale. Il était indispensable de faire du cas par cas, de prendre en considération leur histoire, leur parcours et leurs demandes. Par ailleurs, la barrière de langage a provoqué une certaine distance involontaire mais présente à certains moments.

En somme, et étant donné que cet accompagnement ne s’agençait pas de façon quotidienne, mon écrit s’est majoritairement appuyé sur les différents échanges que j’ai pu avoir avec une résidente lors d’entretiens avec elle.

En premier lieu, il est important de souligner le fait que l’accompagnement a commencé  dès l’arrivée de la résidente au sein de la structure.  À partir d’un premier entretien, j’ai pu déterminer avec elle, ses projets personnels et professionnels ainsi que les différentes démarches administratives nécessaires pour régulariser sa situation (mutuelle, CPAM, CAF, APL) et gestion de son budget. Tous ces éléments ont été répertoriés dans un dossier individuel que j’ai créé en sa présence afin d’avoir, lors de futures rencontres, une connaissance immédiate de l’usager.

Même si l’éducateur spécialisé n’est pas soumis au secret professionnel, il se doit de respecter l'idée de « discrétion »[1]. En effet, la confidentialité est d’abord due à la personne accompagnée dans la relation éducative au titre de sa dignité humaine; la notion de partage est donc bien l’enjeu essentiel du devoir de confidentialité. L’éducateur doit déterminer le temps, les lieux et les formes propices au partage de l’information, afin que celle-ci ne soit dépréciée au détriment de l’usager. Ce devoir de discrétion relève donc du savoir-faire professionnel et de l’engagement de l’éducateur.

Le dossier que j’ai constitué n’est donc connu que par la résidente, par le professionnel référant (moi dans le cas présent en tant que stagiaire éducatrice) ainsi que par le chef de service, afin de garantir au mieux les conditions pour qu’une relation de confiance puisse s’établir. En revanche, lors de cette première rencontre, Mme a esquivé certaines de mes questions quant à son parcours; en effet, je me suis vue dans l’obligation d’aborder certains sujets de l’ordre personnel afin de faire un premier pas dans la relation et de répondre au mieux à ses besoins. De ce fait, je n’ai pas obtenu les réponses à mes questions, et j’ai d’ailleurs ressenti que j’avais mis la résidente assez mal à l’aise en installant involontairement une distance. A cet instant, j’ai pris conscience que je n’avais pas adopté la meilleure des postures. J’ai voulu, instinctivement, trouver les réponses adéquates sans avoir même pris le temps d’écouter et de me mettre dans cette position d’ouverture à l’autre.

En effet, la prise d’écoute fait partie intégrante du métier d’éducateur spécialisé. Si ce dernier se prend pour celui qui peut facilement répondre, il se met alors en position de maître et empêche l’usager de réaliser son être de sujet. De ce fait, « l’écoute n’est pas seulement la réception des dires de l’Autre; elle est aussi acceptation de ce qu’il est »[2]

A la suite de ce que j’appellerai un « petit incident », j’essaie de restructurer l’entretien. J’annonce alors à Mme que, pour toute la durée de son séjour au sein de la structure, je serai présente pour répondre à ses questions mais surtout dans le suivi de son accompagnement lié au logement. Je lui explique donc qu’un contrat nous liera toutes les deux à cet effet. Elle me regarde avec des yeux hésitants et plutôt craintifs. Je la rassure en lui déclarant que ce « bout de papier » n’est pas aussi formel qu’elle le pense. Il fait seulement office d’attestation de lieu de résidence et mentionne le travail en binôme que nous allons faire ensemble. Par ailleurs, Mme m’annonce que sa maîtrise de la langue française risque de lui poser problème dans tous les documents d’ordre administratif. Je me questionne quelques minutes puis lui annonce, qu’avec son accord, je pourrai m’octroyer ses codes et identifiants afin de pouvoir accéder à ses dossiers administratifs en ligne. Elle me sourit et me dit qu’elle se voit rassurée de la situation. Ainsi, nous terminons l’entretien après la lecture de toutes les clauses du contrat, et en m’assurant personnellement que chaque point s’avère être clair à sa compréhension.                                

Quelques jours plus tard, Mme toque à la porte du bureau. Je me rends compte que les rendez-vous mensuels prévus dans le contrat ne sont pas respectés par la résidente. Mais, compte tenu de la récente arrivée de Mme dans l’établissement, je me permets de lui accorder plus de temps afin de faciliter au mieux son installation. Elle me demande alors de lui faire son changement d’adresse (auparavant domiciliée en CHRS), ainsi que l’ouverture rapide de ses droits. Je me vois un peu décontenancée par les demandes de Mme; je lui remémore quelques clauses du contrat qui me semblent importantes: l’association s’engage sur certains points tels que le soutien et l’accompagnement dans les démarches, mais ne peut faire à la place de l’usager, le but étant d’acquérir de l’autonomie. De ce fait, je lui déclare que c’est un travail que l’on devra faire ensemble.

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