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Qu'est Ce Que La Sociologie électorale

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Par   •  23 Mai 2012  •  2 202 Mots (9 Pages)  •  1 492 Vues

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Chapitre I: Que nous apprend la sociologie électorale?

I- Les apports généraux de la sociologie électorale

      Nous allons tâcher ici de mettre en lumière les différentes « écoles » de la discipline en essayant de repérer la principale différence 

entre, d'une part les travaux pouvant être classés sous l'appellation « modèle écologique », d'autre part ceux qui relèvent du « modèle 

individualiste ». C'est par  souci de  simplification  et de  clarté que nous  avons décidé de  répartir  les différentes  recherches  en deux 

modèles, ceci ne devrait cependant pas nous empêcher de nuancer les analogies à l'intérieur de chaque partie.

      Une fois ces deux modèles exposés nous tenterons d'éclaircir le débat sur l'électeur rationnel en tentant d'apporter une définition 

qui soit opérationnelle pour notre étude.

A- Les modèles écologiques:

      Nous entendons le terme « écologie » au sens large, c'est à dire l'étude des relations des êtres vivants entre eux et avec leur milieu, 

sachant  que  nous  ne  nous  contenterons  pas  du milieu   naturel,  géographique. Nous  entendons  par  « milieu  dans  lequel  vivent  les 

individus » l'ensemble des milieux territoriaux et sociaux, que ce soit la famille, la communauté, la classe ou le groupe social.

      Un deuxième aspect vient se greffer à ceci: dans le modèle écologique nous estimons que les auteurs expliquent le comportement 

électoral  en  se  référant  à  un  modèle  de  type  « déterministe ».  C'est  à  dire  que  des  variables  lourdes  aussi  bien  sociales  que 

géographique sont utilisées à des fins explicatives du comportement individuel de l'électeur.

1- Le modèle de la géographie humaine 12

      L'ouvrage  fondateur  ici  est  celui d'A. Siegfried, Tableau politique de la France de l'ouest sous la IIIe République. Etude dans 

laquelle il observe une stabilité des comportements électoraux pendant les trente premières années de la troisième République, et ceci 

quelles que soient les élections. Il essaie de trouver un ordre, les « lois de la politique »: 

« D'après une opinion courante, les élections ne sont qu'un domaine d'incohérence et de fantaisie. En les observant à la fois de près et 

de haut, je suis arrivé à une conclusion contraire. Si selon le mot de Goethe, l'enfer même à ses lois, pourquoi la politique n'aurait-elle 

pas les siennes? » 13 

      Ainsi est émise  l'idée de  fonder une science du comportement électoral, comportement qui, selon A. Siegfried, s'inscrit dans un 

paysage, un mode de peuplement et un système de relations sociales.

      Il a travaillé dans les départements de l'ouest de la France selon la méthode suivante: il recherchait les corrélations spatiales entre 

des structures sociales géographiquement enracinées et la répartition des votes. C'est ainsi qu'il a pu découvrir des corrélations entre 

des tempéraments politiques et des faits de géographie humaine.

      A. Siegfried ouvre ici la voie d'une sociologie électorale marquée par l'explication des comportements par la morphologie sociale. 

La  logique des  comportements politiques  est  à  rechercher dans  leur  enracinement, dans  les groupes  sociaux  auxquels  les  électeurs 

appartiennent.

      Par exemple, il explique le vote républicain par le degré d'indépendance sociale que connaissent les petits propriétaires non soumis 

au contrôle du grand propriétaire terrien.

      Paul Bois  dans  les  années  cinquante  relève  de  nombreuses  exceptions  au modèle  de A.  Siegfried  et  lui  reproche  l'absence  de 

perspective  historique.  Il  se  propose  de  découvrir  l'origine  des  comportements  dans  le  passé  des  groupes  sociaux. Même  si  on  ne 

peut  nier  que  la  structure  des  relations  sociales  influençait  le  comportement,  comment  oublier  que  ces mêmes  électeurs  ont  des 

traditions, un héritage qui pèsent sur le présent

 14 

. Il s'agit pour lui de découvrir (dans son étude dans le département de la Sarthe) les 

évenements-matrices qui ont accouché de certaines structures mentales qui ensuite se sont reproduites sur plus d'un siècle.

      Cette tradition française de la géographie électorale est perpétuée notamment par les travaux de F. Goguel

 15 

, G. Dupeux 16 

, mais 

aussi par de nombreux travaux produits par le Cevipof publiés aux Presses de la Fondation nationale des sciences politiques 17 

.

      Nous aurons l'occasion aussi de voir que certaines explications du vote Front national se réfèrent à la carte géographique du vote 

et trouvent une corrélation avec celle de la France urbaine, du chômage et de la présence des immigrés ou encore de la criminalité 18 

.

      Ce  type  d'explication  écologique  comporte  quand  même  deux  limites  principales.  La  première  d'entre  elles  est  relative  au 

problème 

...

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