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Pourquoi faire étudier le monde de Narnia ?

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Par   •  22 Avril 2021  •  Guide pratique  •  2 944 Mots (12 Pages)  •  603 Vues

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Pourquoi faire enseigner Narnia de Clive Staples Lewis au collège ?

        Clive Staples Lewis est un écrivain britannique du XXème siècle et un professeur à l’université de Cambridge. Le Monde de Narnia est un univers dont l’histoire est racontée en plusieurs tomes, qui ont été écrits entre 1949 et 1954. Cette fresque appartient à l’épopée avec les nombreuses batailles dans toute la suite des aventures de Narnia, puisque nous avons des batailles entre le bien et le mal. Ce cycle montre dès le départ un mélange des genres (l’épopée, l’amour, l’aventure et le conte merveilleux). Nous nous intéresserons uniquement au premier tome qui s’intitule : Le neveu du Magicien, qui permet à un jeune lecteur d’entrer précisément dans l’univers de Narnia. Et, en orientant cette lecture vers la dimension du conte merveilleux, plus précisément sur l’importance et la signification du merveilleux. Le premier tome forme un ensemble, qui peut se lire seul, ou, dans la perspective de donner le goût de la lecture. Ce livre, sur un plan pédagogique, peut s’inscrire par exemple, dans le cadre d’une lecture suivie, après une séquence pédagogique consacrée au conte dans une classe de sixième. Si la lecture les a intéressés, à ce moment-là, on peut envisager la lecture du second tome qui est connu, surtout qu’il a donné lieu à une adaptation cinématographique. Il s’agit ici précisément de montrer comment le merveilleux et l’aventure sont utilisés par Lewis. Dans quelle mesure les éléments du merveilleux et de l’aventure proposent-ils une évasion à un jeune lecteur, assortie d’une réflexion sur la place qu’un enfant cherche dans le monde humain, que nous mettrons en évidence.

Nous commençons logiquement par le monde qui associe le merveilleux et l’aventure, où l’entrée dans un monde, qui est aussi celui du conte merveilleux. Nous développerons le thème de l’évasion possible à l’intérieur de la fiction, l’onirique, le merveilleux et l’aventure.

        Nous avons un schéma narratif très traditionnel, avec une situation initiale, dans laquelle, on a deux enfants seuls, plutôt abandonnés, dans la mesure où la mère de Polly est présente mais c’est une sorte de voix hors champ. Elle est mentionnée pour distribuer et imposer des règles et non pour favoriser l’Esprit créatif de l’enfant. Quant à Digory, lui est très malheureux, puisqu’il a l’impression de savoir que sa mère est sur le point de mourir. Nous avons simplement des enfants seuls, un peu livrés à eux-mêmes et dont l’un est très malheureux. Dans la situation initiale, nous devons intégrer la découverte d’autres mondes. Le passage constant d’un monde à un autre permet de faire l’originalité de la structure. Tout cela, est assorti traditionnellement de la quête que l’on a dans le conte et de l’aventure. Par exemple, la pomme, ce fruit magique qui permet d’obtenir l’éternelle jeunesse, fait l’objet de la quête de Digory. Ce jeune garçon doit aller chercher une pomme magique dans une vallée éloignée. Aslan (le lion) lui donne cette mission. Digory sera confronté à la sorcière et à un dilemme (dans le chapitre 13). En effet, la sorcière essaie de convaincre Digory de manger la pomme, pour avoir une éternelle jeunesse. Digory peut soit écouter les conseils de la sorcière, qui essaie de le piéger, ou, prendre la pomme et retourner dans le monde réel pour la donner à sa mère pour la guérir. Ou, renoncer à son souhait et suivre les ordres du Lion. La pomme permettrait donc plusieurs choses, guérir la mère de Digory. Puis, en situation finale, un dénouement choisit comme heureux, puisque la mère est guérie, le père de Digory vient des Indes.

        Le lecteur entre très vite dans l’univers du conte, parce que l’on y retrouve la formule inaugurale du conte « Il était une fois ». Nous avons une certitude que l’histoire est racontée par un conteur dans cette fresque Le Monde de Narnia. Nous savons que C.S. Lewis était fasciné par les mythes, les contes de fées et les légendes que lui racontait sa nourrice. Cet auteur britannique suit la même démarche qu’Andersen. En effet, Andersen dans ses contes utilise ce même procédé. Ce sont des contes littéraires mais qui s’adressent à un public comme à un auditoire d’enfants, un auditoire qui est bien entendu fictif. Dans Le Neveu du Magicien, tout se passe avec l’intervention d’un conteur comme le montre ces citations « Un mouchoir ravissant, tel qu’on n’en trouve plus aujourd’hui. » (P.87, chapitre 6), « tout le monde avait des domestiques à l’époque. » (p.88, chapitre 8), « La reine ou la sorcière – peu importe le nom que vous préférez lui donner –. » (P.77. Chapitre 6) et « Vous imaginez un ruban de pelouse se mettre à faire des bulles comme de l’eau dans une bouilloire ? Ce serait la meilleure façon de décrire ce qui était en train de se passer. » (P.129, chapitre 9). C.S. Lewis utilise beaucoup le pronom personne « you » en anglais, qui renvoie ici au « tu » et « vous » d’un auditoire. Nous pouvons penser qu’ils ont traduit par « vous » pour donner l’impression qu’il s’agissait d’un auditoire. Mais, nous avons aussi cet univers du conte par cet indétermination des lieux et du temps, nous sommes dans la ville de Londres, à la fin du XIXème siècle, à l’époque de Sherlock Holmes. Nous entrons dans le conte par un « porche des merveilles » notamment grâce à la citerne dont ses portes permettent de communiquer de maison en maison. Donc, des portes qui permettent de passer d’un univers à un autre. Par exemple, le passage d’une maison à une autre ; pour aboutir finalement à « une mauvaise porte » puisqu’elle ne permet pas d’atteindre l’objectif souhaité par les enfants. Cette mauvaise porte est à nuancer puisque les enfants atterrissent chez l’oncle Andrew. C’est tout de même une bonne porte parce qu’elle va permettre de rentrer dans l’aventure et dans le merveilleux. En outre, nous pouvons étudier avec les élèves, des éléments et des motifs du conte qui sont nombreux dans ce livre. Par exemple, dans le chapitre 4, le thème de la cité qui est morte, et, où les habitants sont figés et endormis. Ce motif est très oriental, on peut le retrouver dans Les Mille et une Nuit d’Antoine Galland mais aussi dans « La Belle au bois dormant » chez Perrault. Dans notre texte, la galerie des portraits figés est très intéressante, puisqu’elle nous montre des personnes qui semblent allier la sagesse, l’intelligence, toutes les qualités possibles et inimaginables. Et, en suivant cette galerie humaine tout se dégrade. Ils sont de plus en plus cruels. Ce passage est intéressant parce que les enfants visitent un monde, où ils ne pourront pas rester. D’ailleurs, cette galerie représente la décadence de l’humanité par cette galerie. Nous avons ceux qui sont d’une extrême beauté (p.57) et ceux qui deviennent de plus en plus cruels dans leur expression. Nous avons aussi d’autres motifs comme les bagues qui permettent de voyager, d’autres objets magiques (« tapis volant », « dragon bien entraîné »), des mondes parallèles aux nôtres… Nous retrouvons également le vocabulaire du conte merveilleux « bonté », « sagesse », « beauté », « malédiction » … Nous avons aussi la présence de créatures magiques comme la sorcière, les nains, les nymphes (Naïades), le cheval ailé (Fledge), animaux qui parlent, le lion qui chante, sont des créatures magiques que nous retrouvons dans l’univers du conte merveilleux. Ces créatures présentent dans le texte de Lewis montrent, que cet auteur connait bien ces contes, et a puisé dans le répertoire de Perrault avec « le dragon bien entraîné ». Nous voyons que les contes européens et les contes orientaux sont bien présents dans ce livre.

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