Peut-on percevoir la laïcité comme étant un principe justifiant l’islamophobie ? Quels sont les interprétations et l’instrumentalisation de la laicité par différents bords politiques ?

La France est aujourd’hui un état où coexistent différentes cultures et religions. Face à l’émergence de nouvelles demandes religieuses, la laïcité se trouve questionnée et placée face à de nouveaux défis. Parallèlement, la manifestation de novembre 2019 « Stop à l’Islamophobie » atteste de l’existence de nouvelles revendications liées à la tolérance religieuse. Mais peut-on percevoir la laïcité comme étant un principe justifiant l’islamophobie ? Quels sont les interprétations et l’instrumentalisation de la laicité par différents bords politiques ?

L'islamophobie est une peur face à tout ce qui rapporte à l’Islam (mosquée, hijabs, Coran, …), c’est également du racisme et de la discrimination dans la vie de tout les jours envers les musulmans, (médias, lieu de travail, politique, …). La laicité, inscrite dans la constitution, est l’un des fondements de la République française. Elle repose sur l’obligation de l’Etat de ne pas intervenir dans les convictions de chacun et l’égalité de tous devant la loi qu’elle que soit leur religion.

Après être revenue sur les raisons de pourquoi la question se pose, il s’agira de comprendre qu’en droit la laïcité n’est pas un argument valable pour justifier une vision islamophobe mais que dans les faits elle peut être instrumentalisée et avancée comme justification de certaines initiatives politiques.

Pourquoi venons nous a nous poser la question si la laïcité peut ou non justifier l’islamophobie ? Pourquoi le rapport entre l’islam et la laïcité semble être plus complexe qu’avec les autres religions en France ? Et pourquoi le sujet revient-il si souvent depuis les trente dernières années ?

De par la loi de 1905, l’État se veut désormais neutre. Il n’y a plus de religion légalement consacrée. Tous les cultes sont traités de manière égale : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte". Cependant, au tout début du 20ème siècle, il y avait en France quatre cultes reconnu par l’Etat : catholique, réformé, luthérien (protestant), israélite (juif) (les musulmans résidant dans les départements d’Afrique du nord n’étant pas pris en compte).

C’est plus récemment que la religion musulmane est confrontée au principe de laïcité en France : l’islam est compatible avec la laïcité mais comme tout autre religion il faut un temps pour que les croyants adaptent leurs pratiques à la laïcité. On remarque par ailleurs que l’Église catholique a longuement lutter contre la laïcisation de la France et était très régissante à la mise en œuvre de la loi de 1905. A l’époque, la grande majorité des français était catholiques. Or le problème que posait la religion catholique antérieurement à la loi de 1905 était l’influence immense que possédait le clergé dans les affaires publiques, dans l'enseignement, etc… qui contrôlait ainsi tous les aspects de la vie des catholiques. C’est pour cela que la loi de 1905 repose sur le principe de la séparation des Églises et de l’État.

...