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L’homme ne désire-t-il rien d’autre que ce dont-il a besoin ?

Étude de cas : L’homme ne désire-t-il rien d’autre que ce dont-il a besoin ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2013  •  Étude de cas  •  3 178 Mots (13 Pages)  •  1 233 Vues

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L’homme ne désire-t-il rien d’autre que ce dont il a besoin ?

Analyse : Sur quoi porte la question et qu’est-ce qu’elle soupçonne ?

Les hommes ont des besoins, sans préciser lesquels, donc au sens le plus général - pas seulement bio­logiques – et que l’on veut les satisfaire : désirer ici c’est vouloir. Mais il y a un soupçon, avec la restriction « ne … que » souligné par « rien d’autre ». On désire davantage. Les besoins ne sont pas tout ce que les hommes désirent : il y a autre chose. En effet désirer est un verbe transitif, comme le verbe vouloir : il y a toujours un objet : quelque chose. Ces objets sont-ils toujours liés au besoin, ce qui veut dire que ces objets relèveraient toujours du manque, puisqu’on ne désire pas ce qu’on a déjà.

Introduction :

§1. Chacun veut être à l’abri du besoin, hors de la nécessité et du manque, parce qu’autrement la vie est difficile, et même impossible. Satisfaire les besoins est donc une priorité dans l’existence. Mais les hommes ne désirent-ils rien d’autre que ce qu’ils ont besoin ?

§2. Peut-être désirent-ils autre chose qui ne relève pas du besoin, du manque ou de la nécessité ? Mais quoi d’autre ? Une fois rempli le besoin, la tâche de satisfaire les désirs demeure. En effet, d’autres désirs apparaissent : sont-ils du même ordre, c’est-à-dire liés au manque?

§3. On ne peut limiter l’existence aux seuls besoins. Les hommes en effet désirent toujours plus, mais quoi ? S’agit-il encore de besoin ? Pour le savoir il faut dans un premier temps analyser ces deux notions et, particulièrement, celle de besoin, car on ne peut la limiter aux besoins vitaux.

A partir de cette analyse, on pourra dans un 2ème temps montrer ce qui distingue les deux notions et préciser le caractère différentiel du désir. Alors on sera en mesure de répondre à la question.

En quoi consiste le besoin ? Peut-on identifier désirs & besoins ?

Dans un premier temps, on reconnaît que l’homme désire ce dont il a besoin : certains désirs peuvent devenir conscients et par là le manque est reconnu : le désir devient besoin parce qu’il est reconnu. Mais loin s’en faut que l’homme sache reconnaître tous ses désirs. Comment parler alors de « besoin » si on ne sait même pas ce qui manque ? De plus, il y a des pulsions inconscientes et des désirs refoulés, dont on n’a pas conscience. Tout ne peut donc pas devenir besoin à satisfaire.

D’un côté, En ramenant le désir au besoin, en en faisant quelque chose de premier, vital qui appartient à sa nature essentielle, on croit élever le désir alors qu’en fait on le rabaisse.

De l’autre, En redoublant le désir avec le jeu du désir de l’autre, on le met en abyme, et devenu désir de désir, cela obscurcit plutôt, puisque ensuite on va parler d’un besoin d’amour, d’un besoin d’idéal. Après avoir distinguer désir & besoin, on les mélange et confond de nouveau. Par exemple, on dit que « le désir exprime un besoin de se dépasser ». D’où vient cette difficulté à préciser la différence entre les deux ?

Le langage usuel efface les précisions et les différences conceptuelles parce qu’il ramène tout à l’objet manquant : désirer c’est toujours désirer quelque chose, le vouloir parce qu’on en a besoin. C’est la force du langage qui nous égare quand on fait du verbe désirer un verbe transitif. Il faut donc se retenir d’employer des expressions toutes prêtes et à la place surveiller la manière d’exprimer les différences conceptuelles. De fait, tout peut devenir objet du désir et l’on oublie son aspect valorisant.

Si on le ramène à l’objet, à la nécessité et au manque qu’il faut combler, on fait du désir un besoin et on pourra dire que l’homme a un besoin de désirer (cf. corrigé internet) mais alors, contrairement à ce qui est dit, il n’y aura pas « dépassement » et l’on aura plutôt réduit le désir à une sorte de besoin primaire, de principal vital. S’il était vrai que l’homme désire par besoin vital comment pourrait-il dépasser ses envies, désirs et besoins ? Non seulement l’homme est capable de maîtriser ses désirs et ses pulsions mais on peut même déclarer que c’est là le trait distinctif de l’homme, comme le montre aussi Spinoza. La vie humaine ce n’est pas la volonté conduite par les désirs, mais la volonté conduite par la raison. Alain prend l’exemple d’Alexandre pour montrer ce que signifie l’expression avoir une âme. C’est être capable de résister, refuser les impulsions. Parce que le désir d’être grand l’emporte sur le besoin animal, comme la soif dans le désert. Selon lui, ne pas en être capable c’est revenir à l’état animal. Devenir grand c’est dépasser les petitesses de l’existence, c’est faire preuve de liberté, comme le dit Kant au § 3 de son Anthropologie. S’abstraire des petitesses, « c’est la preuve d’une liberté de la faculté de penser et d’un esprit qui se possède lui-même. » Comment différencier maintenant désirs & besoins ?

- Il y a des besoins organiques qu’il faut satisfaire pour vivre en tant qu’individu ; il y a des désirs sexuels qu’il faut tout autant satisfaire, mais cette fois en tant qu’espèce : la nécessité vient de l’espèce, c’est différent. Mais on peut en tant qu’individu maîtriser les deux. Certes jusqu’à un certain point mais les exemples ne manquent pas pour prouver que l’homme peut dépasser désirs et besoins et que par conséquent la nécessité n’est pas mécanique.

- Il y a des besoins sociaux, culturels, moraux qui peuvent devenir conscients, mais pas nécessaire­ment : le besoin de se cultiver, de respecter autrui, de suivre une règle n’est certes pas toujours conscient et même parfois c’est loin d’être désirable, notamment chez l’enfant : ce qui justifie le besoin de fermeté au départ, s’il on veut qu’il devienne « grand ». L’homme désire être reconnu, être aimé et désiré : de tels désirs peuvent bien être assimilés à des besoins humains. Sans vie sociale, sans vie affective, l’homme dépérit.

- Il y a enfin un besoin essentiel qui serait un besoin de désirer, un besoin de se dépasser, que l’on ramène finalement au vital. On peut le dire mais se dépasser chez l’homme revient à s’aventurer, se risquer : est-il donc vital de risquer sa vie ? L’homme n’est-il homme qu’à risquer la mort par un curieux principe de vie qui le pousserait à la perdre ? Autant dire que l’homme a pour nature ou essence l’absurde. Le désir de

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