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L’histoire culturelle de la mobilité

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Par   •  17 Juin 2014  •  10 099 Mots (41 Pages)  •  865 Vues

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xwCM Histoire Culturelle

Séance 1

L’histoire culturelle de la mobilité.

Même lorsque les hommes se déplaçaient avec des véhicules motorisés, le cheval restait un animal utile et important. « L’invention de la vitesse » est l’histoire du besoin de vitesse, du rapport de l’homme à la vitesse, une histoire de la sensation de vitesse. Cette histoire de la mobilité met en avant deux outils, qui se rapportent à la culture matérielle et à la culture sensible.

La culture matérielle prend en compte les moyens techniques mis au point par les groupes sociaux pour s’adapter à leur monde. Les cultures sensibles sont une étude des formes d’attention et seuils de tolérance aux émotions et aux messages sensoriels. On essaie de comprendre pourquoi les humains au bout d’un moment donné ont maîtrisé un savoir. Il existe une histoire sociale des représentations du voyage et des besoins de bouger. Il y a un rapport entre mobilité et création artistique (par exemple il y a eu des musiciens qui ont bougé et d’autres non).

Plan du cours : Une histoire culturelle de la mobilité (XVIIIe – XIXe).

- Sédentarité et conscience de l’utilité des voyages à l’époque moderne. J’AI

- Le grand monde en voyage : voyage des élites et circulation des idées en Europe, de la renaissance aux Lumières. J’AI

- Mobilité et vie artistique dans l’Europe moderne. J’AI

- L’invention de la vitesse (XXVIIIe – XIXe). A récupérer.

- Les enjeux idéologiques du voyage en France au début du XIXe siècle. J’AI séance 6

- Ecrivains romantiques en voyage : Victor Hugo

- Ecrivains romantiques en voyage : Prosper Mérimée.

- Voyage romantique et invention de la couleur locale.

- Le voyage en Orient : un topo de la culture romantique de la mobilité.

I – Sédentarité et conscience de l’utilité des voyages à l’époque moderne.

C’est une époque où l’on fait beaucoup l’éloge du voyage. Nous devons rentrer dans la mentalité des hommes du temps. Il ne faut pas faire d’anachronisme. Les hommes d’avant n’avaient pas la même conscience que nous de la lenteur, de la vitesse, du proche et du lointain, de l’immobilité et de la mobilité.

A. Une culture de la lenteur.

a) Un rapport organique à l’espace.

C’est le corps humain qui constitue l’instrument de mesure du monde et le principal outil de déplacement. Au XVIe et XVIIe, la majorité de la population se déplacer à pied. Bouger, c’est aller au rythme des pas. Beaucoup de voyageurs insistent sur le fait que le voyageur est en quelque sorte bercé par le bruit de ses semelles sur le sol, bercé par le rythme de ses pas. Il y a tout un jeu de correspondance entre les longueurs et les membres du corps humain. On mesure les distance en utilisant des termes comme « le pied », « la coudé », « le pouce ». On est dans un monde où les gens évoluent dans un espace qui peut être maitrisé par le corps humain. Il y a une manie chez beaucoup d’écrivains d’essayer de calculer en nombre de pas des distances extrêmement longues (par exemple un homme peut faire 7500 pas par heure). On se réfère donc toujours au corps humain.

b) Les pesanteurs des déplacements.

Tout déplacement est un problème car les villes ne sont pas conçues comme des espaces de circulation. La frontière entre l’intérieur et la rue n’est pas une frontière aussi nette qu’aujourd’hui. La rue est endroit obstrué, encombré. Le chemin est là pour la desserte de proximité dans une société ou chaque village produit la quantité de blé nécessaire à sa subsistance pour une année. Les paysans savent qu’il y a des raccourcis car ils en ont une connaissance physique. En 1830, on récences 468 000 chemins dénommés. Le problème du chemin c’est qu’il n’est praticable qu’à pied, mais pas en chevaux, ni en voiture. Cette société est hantée par la peur de l’accident (période la plus accidentée, c’est l’hiver quand les chemins sont remplies d’eau). L’autre hantise c’était la peur de se perdre.

« La nuit vint, les guides s’égarèrent, et le Roi, ne pouvant plus sans danger marcher dans son carrosse, fut obligé de monter à cheval. »

c) Les allures incertaines du cheval.

Le galop est une allure que l’on prend dans les jeux de courses. C’est aussi l’allure des grands romantiques. La foulée du cheval pourtant allonge le pas, cela ne permet pas d’aller plus vite, de gagner du temps. Il existe deux usages du cheval. Chez les anglais on a usage sportif, et chez les Français on l’usage académique du cheval.

B. La mobilité dans l’immobilité : les mouvements des hommes dans un monde stable et fixe.

a) Les forces d’attachement au terroir

Le finage c’est la surface de terre qui dépend d’un village. Cette notion de finage est très importance car il y a une conscience très forte car c’est le village où l’on naît, où l’on se marie. Il ne faut pas quitter le village. En effet, qui voudra nourrir l’ « errant » ? De plus, il y a des pratiques communautaires très développés, lié à la septentrionale. On retrouve tout cela dans la littérature agronomique de l’époque. Dans un ouvrage, Oliver Serres prône une économie domestique, développe une véritable morale de la manière de bien se comporter.

b) Les nécessités sociales de la mobilité

Les mobilités sociales dépendent de toute une série d’intermédiaire, qui eux, par définition, ont une certaine forme d’agilité spatiale. Le cahier de doléance révèle l’importance dans les villages de cette mince frange de gens qui viennent d’ailleurs, qui bougent un peu, qui ont culture supplémentaire car ils ont la faculté d’écriture. On voit bien lorsque l’on lit le contenu des doléances des paysans, on voit bien comment ils expriment une peur de l’extérieur. Ils sont mécontents des prélèvements (taxes, impôts). Ils sont mécontents des administrateurs qui viennent d’on ne sait où qui amène leur argent à la ville. Cette conscience de l’extériorité est négative. Le seul

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