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Les Femmes En Politique

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Par   •  23 Avril 2013  •  2 191 Mots (9 Pages)  •  946 Vues

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L’émancipation politique des femmes sous la République

Du suffragisme à la parité

« On ne naît pas femme, on le devient » affirmait Simone de Beauvoir dans son ouvrage Le Deuxième Sexe paru en 1949. Cette idée de l’existence d’un sexe social par-delà le sexe biologique a guidé les historiens qui, à partir des années 1970, ont travaillé sur l’histoire des femmes.

Simone de Beauvoir a mis en évidence un processus d’émancipation par lequel, en France notamment, les femmes s’affranchissent peu à peu de la tutelle masculine au cours des XIXe et XXe siècles.

Dans quelle mesure peut-on parler d’émancipation des femmes en France au XXe siècle ?

L'Etat Républicain s'installe à la fin du XIXème siècle sans pour autant reconnaître à la moitié de ses ressortissants le statut de citoyen. Pourtant, la République prit pour symbole une femme : Marianne. Durant cette troisième République La " mariannolâtrie" permit aux femmes de bénéficier de quelques avancées civiles, notamment dans les domaines de l'instruction, du droit du travail et de l'accès aux professions, même si en terme juridique, le Code Napoléon pesait de tout son poids contre l'émancipation juridique des femmes. Politiquement, le mouvement féministe stagnait du fait que le mouvement féministe n'accordait pas la priorité aux droits politiques.

I. Les mouvements féministes

Au début du XXe siècle, au nom de l’inégalité entre les sexes et par peur de l’influence du clergé sur le vote féminin, les républicains refusent d’accorder le droit de vote aux femmes. Cette attitude est en totale contradiction avec les idéaux républicains hérités de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. C’est pourquoi, entre les années 1880 et 1914, se développe le suffragisme, ensemble de mouvements revendiquant l’égalité civique.

En 1888, le CIF (Conseil International de la Femme) est fondé. Les féministes américaines incitent alors les françaises à se fédérer. En 1901, la branche française du CIF est crée, le CNFF (Conseil National des Femmes Françaises). Mais la désillusion est grande pour celles désireuses de confier leur cause au mouvement socialiste, unifié en 1905 lors de la création de la SFIO. Ainsi, Madeleine Pelletier, qui dirigeait le cercle " la Solidarité des femmes " depuis 1906 écrivait " le parti socialiste a le vote des femmes dans son programme mais n'en parle jamais, il n'y pense pas davantage ".

La mollesse des socialistes à l'égard du droit de vote féminin tenait au caractère révolutionnaire du parti, qui retardait son adhésion au principe même du suffrage universel, à la fin du XIXème siècle. Pour les socialistes, les problèmes politiques seraient résolus par l'instauration du socialisme. Ils invitaient ainsi les féministes à mettre leur effort au service du parti.

Au sein même du mouvement féministe, des interrogations demeuraient : devait-on revendiquer l'ensemble des droits politiques, ou les fractionner ? En cas de fractionnement des droits politiques, quel critère adopter ? Âge des femmes ? Niveau d'instruction ? Statut matrimonial ? Ces écarts ne faisaient qu'affaiblir le mouvement féministe.

Parmi les nombreuses actions entreprise par les femmes, au nom de l'égal accès des hommes et des femmes aux différents secteurs professionnels, il faut souligner qu'en 1897 apparut le journal " La Fronde ", entièrement dirigé, administré, rédigé et composé par des femmes. Sa fondatrice, Marguerite Durand, était la fille de l'auteur d'un Dictionnaire des femmes célèbres. Ancienne sociétaire de la Comédie Française elle s'était orientée après son mariage avec un député vers le métier de journaliste.

Les états généraux du féminisme se tinrent en 1929. Y participa une tendance généralement absente : le féminisme catholique, qui espérait que le droit de vote ferait échec aux laïcs. A l'ordre du jour des états généraux : la réunion de toutes les activités féminines en vue des réformes souhaitées, parmi lesquelles la suppression de l'incapacité civile de la femme mariée, et les droits civiques. A court terme, le principal succès des états généraux fut d'ordre symbolique : la presse rendit abondamment compte de l'événement, et les actualités filmèrent les participantes faisant preuve de leur sérieux.

Dans les années 1930, de nouvelles militantes en faveur de l'émancipation politique des femmes apparurent, telle Louise Weiss, fondatrice de l'association " La Femme Nouvelle ", qui militait pour l'égalité des droits civiques entre Français et Française. Dans la lignée des suffragistes françaises et britanniques, Louise Weiss décida de divertir au lieu de prêcher : elle inventa des évènements qui attirèrent l'attention de la presse. Ainsi, pour sa première tournée en province, elle recruta les trois plus célèbres aviatrices du moment, à savoir Maryse Bastié, Adrienne Bolland et Hélène Boucher. Autre exemple : le 28 juin 1936, lors du Grand Prix de Longchamp, les féministes se précipitèrent sur la piste en brandissant des affiches " La Française doit voter ".

II. Le droit de vote des femmes

A partir de 1900, quelques projets de loi reprirent l'idée d'un droit de suffrage " non intégral ". Ainsi, Viviani (féministe convaincu) proposa en 1900 d'admettre les femmes mariées à participer au suffrage municipal.

La Première Guerre Mondiale allait démontrer que les femmes étaient indispensables au bon fonctionnement de l'économie et de la société : agricultrices, receveuses des postes, ouvrières dans les usines d'armement, conductrices de tramways, infirmières, travaillent 13 heures par jour, même les dimanche, ... pour des salaires inférieurs à ceux des hommes... Cependant, malgré l'évidence de la capacité des femmes à travailler, il leur fut demandé dès le 13 novembre 1918 de quitter leurs postes pour céder la place aux hommes pas encore revenus du front !

En 1919, les choses semblèrent se débloquer : la République ne pouvait demeurer muette face à cette dette patriotique et sociale à l'égard des femmes. A la Chambre des députés, la commission du suffrage universel rouvrit le dossier et proposa de donner le droit de vote pour les seules élections municipales à toutes les femmes de plus de trente ans. La Chambre des députés alla plus loin et accorda le droit

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