Les Appreciations Des Applications Biomedicales Dans La Survie De L'espèce Humain

GÉNOME

ET LES MÉCANISMES

FONDAMENTAUX

DU VIVANT

2.1 L’ORGANISATION,

LES RÉGULATIONS

ET L’ÉVOLUTION DU GÉNOME

Les séquences des génomes,

et l’avènement des méthodes

globales d’analyse

Alors qu’il y a quelques années, aucun

génome n’était séquencé, les séquences disponibles

se sont accumulées récemment. Après

le séquençage de la levure Saccharomyces

cerevisiae (dans lequel les équipes françaises

ont joué un rôle pionnier), plusieurs autres

génomes eucaryotes, dont celui de l’homme,

ont été séquencés, ainsi que celui d’un nombre

sans cesse croissant de procaryotes. Notre pays

a tenu une place significative dans cette accumulation

des connaissances. La connaissance des

séquences constitue désormais une source d’information

inestimable qui bouleverse l’ensemble

des disciplines biologiques.

Il faut néanmoins noter que les séquences

des grands génomes ne sont pas terminées

et que certaines régions particulièrement

difficiles n’ont pas encore été séquencées. De

plus le déchiffrage est loin d’être fini que ce

soit pour l’identification de nouveaux gènes,

l’identification des séquences régulatrices ou

des différentes formes d’épissage.

Parallèlement au séquençage et à l’analyse

des génomes, notamment grâce au développement

prodigieux de la bioinformatique,

d’autres méthodes d’approche globale se sont

développées. La connaissance des séquences et

les progrès technologiques permettant notamment

l’analyse du transcriptome et du protéome,

entraînent une augmentation fantastique des

informations. Il devient possible par exemple

de déterminer l’ensemble des gènes exprimés à

un stade du développement dans un tissu particulier,

ceux associés à une pathologie, ou encore

ceux exprimés en réponse à un traitement particulier.

L’un des facteurs limitants dans ce genre

d’étude est la capacité à extraire l’information

pertinente du foison nement des données obtenues.

D’autres facteurs limitants existent. En effet,

si les variations survenant au cours du développement

sont souvent fortes, celles permettant

de caractériser la variabilité biologique normale

pouvant être la cause de sensibilités particulières

aux traitements (pharmaco-génomique)

sont souvent des variations faibles. Progresser

dans ces domaines implique d’être capable de

mesurer des variations faibles du transcriptome

ou du protéome. On retrouve cette problématique

de mesure de variations faibles dans des

pathologies d’origine génétique.

La découverte des nouveaux gènes,

l’organisation de l’information

génétique

L’une des surprises apportée par les

premiers génomes séquencés, systémati quement

retrouvée par la suite, fut l’importance du nombre

de gènes de fonction inconnue, qui avaient

échappé aux généticiens dans des modèles pourtant

bien étudiés. L’étude de la fonction de ces

gènes se révèle difficile, mais des programmes

sont réalisés dans le monde pour élucider la fonction

des gènes, le plus souvent en combinant les

analyses systématiques (expression, inactivation,

etc.) et les approches génétiques plus classiques

qui, seules, permettront d’analyser finement cette

fonction. Des moyens considérables, aussi bien

publics que privés, sont consacrés aux États-Unis

à cette question.

RAPPORT DE CONJONCTURE 2004

82

Une autre surprise fut que les différentes

espèces, même éloignées sur le plan

évolutif, ne se distinguent pas par le nombre

de leurs gènes. Ce n’est donc pas là qu’il faut

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