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Le rôle De L'évêque Dans La Gaule Christiannisée

Mémoire : Le rôle De L'évêque Dans La Gaule Christiannisée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2012  •  2 580 Mots (11 Pages)  •  1 815 Vues

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« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » est l’une des célèbres répliques du Christ. Elle symbolise l’implantation du Christianisme en Gaule et une des réponses aux questions que se posaient alors les Romains.

« Le rôle de l’évêque dans la Gaule christianisée » est évolutif tout au long du Bas-Empire et le sera tout autant en Gaule franque.

Le christianisme se répand dans tout l’Empire. Par conséquent, la Gaule s’évangélise et le christianisme s’implante durablement. Les peuples de Gaule sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les églises chrétiennes. Des communautés se forment et une distinction se fait entre laïcs pour désigner les simples fidèles et clercs pour ceux qui ont reçu l’Ordre. A partir de là, naît au IVème siècle, une hiérarchie des clercs avec à sa tête l’évêque. Le développement du christianisme est tel qu’il fait, dès le Ier siècle, l’objet de persécutions car il est jugé incompatible avec le système juridique romain et la gloire de l’Empereur. Ce dernier ordonne, au IIIème siècle, des persécutions officielles : plusieurs milliers de chrétiens et parmi eux l’évêque de Rome, Fabien, sont mis à mort. En 304, Dioclétien interdit officiellement le culte chrétien. Cependant, l’Edit de Milan de 313 et Constantin admettent la licéité du culte chrétien. En 325, le concile de Nicée est réuni à l’initiative de celui-ci afin que l’Eglise chrétienne fixe son dogme. En 380, l’édit de Thessalonique fait du christianisme la religion officielle de tout l’Empire. Les cultes païens sont interdits. En effet, cette religion apporte une justification à l’absolutisme impérial. Les empereurs ont besoin de l’Eglise chrétienne et de ses guides, les évêques.

Quel est le rôle de l’évêque et son évolution dans la Gaule christianisée. Pour répondre à cette question, l’étude portera, dans un premier temps, sur le rôle des évêques au Bas-Empire, puis dans un second temps, sur son évolution en Gaule franque.

I. Le rôle des évêques au Bas-Empire

L’analyse se portera sur l’évêque en tant que seul chef de la communauté chrétienne locale puis sur la reconnaissance d’une juridiction ecclésiastique par l’Etat Romain.

A. L’évêque, seul chef de la communauté locale

Le christianisme s’organise surtout au niveau local. Au sommet de la hiérarchie des clercs se trouve l’évêque. On l’appelle épiscopis, ce qui signifie qu’il est le chef de la communauté. Il collabore avec le clergé local, placé sous sa juridiction. Il est installé dans la cité. En principe, il n’existe qu’un évêque par ville. Et en général, il est installé dans l’une des soixante cités celtes qui est une ville d’importance historique, aux côtés de l’administration romaine. Il doit s’occuper des chrétiens de la ville et des campagnes aux alentours. Le territoire dont l’évêque, a la responsabilité peut être très étendu. Il doit donc obtenir la confiance de ceux qu’il doit diriger. En effet, les évêques sont élus par les clercs et tous les laïcs. Toutefois, avec le temps, les conditions de l’élection vont évoluer. Seuls les notables laïcs et les clercs vont y participer. Les modalités sont indiqués dans un texte gaulois retrouvé au Vème siècle, le « statua ecclesiae antiqua » : « l’évêque est élu avec le consentement des clercs et des laïcs et l’accord de tous les évêques de la province, spécialement avec l’autorité et la présence du métropolitain. » Les conditions sont donc strictes. De plus, s’il y a litige dans l’élection, les grands laïcs interviennent. De plus, le choix de l’évêque se fait sur la présentation de certaines qualités religieuses, morales et intellectuelles. Il doit d’abord être consacré religieusement, après l’élection, en présence de l’archevêque et de tous les évêques de la province. Le rôle de l’évêque est un rôle qui se présente d’après trois missions. Premièrement, il a une mission liturgique, c’est-à-dire, qu’il administre les sacrements tels que l’ordre. Lui seul peut tenir le rite de l’ordination. Il est donc celui qui fait les prêtres. Puis il a une mission évangélique afin que le message du Christ soit transmis. Il doit éduquer les populations et s’occuper d’instruction. Enfin, il a un rôle disciplinaire. Il doit surveiller le clergé et le peuple. Il est juge dans sa communauté et intervient dans le cadre administratif de la cité romaine. La circonscription de l’évêque, appelé diocèse s’agrandit. Pour pouvoir le contrôler, il doit recruter un clergé inférieur qui est donc placé sous sa responsabilité.

A partir de là, des instances hiérarchiques supérieures vont apparaître. En effet, les métropolitains sont placés au-dessus des évêques. Au départ, ils ne sont que des évêques qui ont été élus par leurs pairs, à partir des mêmes règles. Ils restent évêques de la ville dans laquelle leur siège est installé mais ont également un autre rôle. Ils interviennent dans l’élection des évêques, dans le cadre d’une province ecclésiastique. Ils ont pour mission, celle de direction et c’est dans ce but qu’ils assemblent régulièrement des conciles provinciaux et demandent alors aux évêques de réfléchir à la vie religieuse et disciplinaire des provinces. Ils peuvent aussi être leur juge et statuer en appel des décisions rendues par l’évêque dans son tribunal.

Parmi ces évêques certains sont plus importants que les autres. Leur siège épiscopaux sont installés dans de riches cités particulièrement peuplées et ayant un rôle historique. A titre d’exemple, les évêques des sièges d’Alexandrie, Antioche ou Constantinople sont très écoutés. Ils sont appelés des patriarches. L’évêque de Rome se trouve placé au sommet des églises d’occident. Et au IVème siècle, il acquiert une autorité supérieure sur tous les évêques d’Occident, du fait que ces derniers prennent l’habitude de l’interroger à chaque fois que des difficultés se posent dans le diocèse. Il est l’arbitre des conflits entre évêques. Ce rôle va subir une évolution considérable.

B. La reconnaissance d’une juridiction ecclésiastique par les Romains

Constantin est à l’origine de différentes faveurs accordées aux chrétiens. Au nombre de celle-ci, se trouve le droit accordé aux évêques de juger et donc par conséquent de concurrencer les tribunaux civils.

En 318, avec l’audentia episcopalis, l’Empereur reconnaît aux évêques le droit de juger les litiges que les chrétiens portent devant lui. La compétence reconnue aux évêques

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