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Le Président sous la IIIe République

Fiche : Le Président sous la IIIe République. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2021  •  Fiche  •  2 015 Mots (9 Pages)  •  298 Vues

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« Un des caractères essentiels de la Constitution de la Ve République, c’est qu’elle donne une tête à l’État. » De Gaulle, conférence de presse, 20 septembre 1962. Un peu plus d’un mois plus tard s’est tenu, le référendum pour l’élection du Président au suffrage universel direct, qui sera approuvé d’un large « oui » par les citoyens français. Ce suffrage universel pour l’élection du Président de la République, viens affermir la légitimité d’un Président fort, dirigeant de la nation.

De Gaulle avant ce référendum de 1962, évoqua lors d’un discours du 16 juin 1946, communément appelé le « discours de Bayeux », ces idées constitutionnelles, son avis sur la stature du Président de la République, son rôle au sein de la nation. C’est donc le rôle du chef de l’État qui est envisagé, à travers ce discours, et notamment ces prérogatives propres. C’est autour de ces prérogatives qu’il va être intéressant de composer. Les prérogatives du chef de l’État, et le rôle de celui-ci que De Gaulle évoque dans le discours de Bayeux, est ce que les Présidents de la Ve République seront sauf certaines exceptions, des Présidents dirigeant d’une nation, la France.

À travers ce discours, comme dit précédemment, De Gaulle a exposé ce qu’il pense du Président de la République. Il est aisé de voir la place proéminente du chef de l’État dans la nation et dans sa gouvernance. C’est de cette stature que De Gaulle disposera en 1958, lorsqu’il sera appelé au pouvoir, et elle grandira jusqu’à son paroxysme avec le suffrage universel direct en 1962. Le paradoxe est que c’est ça la Ve République : un Président fort qui dirige une nation, qui décide pour une nation, car il incarne la nation étant l’élu de cette nation ; mais à plusieurs reprises, et d’avantage aujourd’hui, la place du Président de la République, sa concentration des pouvoirs, son rôle de chef de l’État, est remis en cause. Pourtant, est ce qui ressort du discours de Bayeux, l’essence même de la Ve République est un Président fort. Depuis la naissance de la Ve République, les Présidents ont revêtu ce rôle, est c’est ce qui, nonobstant de multiples crises, a fait que la Ve République est pérenne. D’ailleurs, le successeur de De Gaulle, a précisé qu’en dehors de ce rôle fort que détient le Président de la République, il est aussi couplé au régime parlementaire : « Notre système, précisément parce qu’il est bâtard, est peut-être plus souple qu’un système logique. Les « corniauds » sont souvent plus intelligents que les chiens de race. ». Georges Pompidou, évoque par-là, que la Ve République est hybride, et cette hybridation, adition, du régime Présidentiel et parlementaire lui donne sa force et sa stabilité. Il est donc intéressant de comprendre que le discours de Bayeux prononcé par De Gaulle en 1946 est le témoignage de ce qu’il souhaitait pour la France, et l’histoire l’a démontré, c’est ce qu’est toujours la France.

Il faut donc se demander quelles sont, plus exactement, les prérogatives du chef de l’État évoqué dans ce discours, et quelles sont celles dont dispose encore aujourd’hui le Président de la République.

Dans une première partie, il sera évoqué, le rôle de Président chef de la République française (I). Puis dans une deuxième, le Président dirigeant et garant de la direction et de la protection de la République française (II).

I. Le sommet de la pyramide : le Président chef de la République française

La IVe République ainsi que IIIe République ne connaissaient pas de Président fort, les Assemblées régnaient. De Gaulle souhaitait autre chose, un Président fort aiguilleur de la nation (A), accompagné de ses collaborateurs choisis chapoté le premier ministre (B).

A. Un Président de la République désigné par la nation aiguilleur de celle-ci

« C'est donc du chef de l'État, placé au-dessus des partis, élu par un collège qui englobe le Parlement mais beaucoup plus large », en effet De Gaulle dans son discours évoque sa pensé, ce qui pour lui devrait être le Président. Et cela se traduit avant tout sur son élection : le Président doit être au-dessus des partis, et cela se manifeste par la légitimité qu’il peut obtenir à travers son élection. L’expression citoyenne est selon lui la clé de voute de la légitimité du Président de la République. Cette volonté sera concrétisée 16 ans plus tard, lors du référendum de 1962 relatif l’élection au suffrage universel direct du Président de la République. De Gaulle, dès son discours de Bayeux de 1946, exposait la vision du régime de la Ve République, concrétiser lorsqu’il sera appelé en 1958. C’est cette légitimité qui selon lui permet au Président de la République, étant représentant ultime de la nation, d’aiguiller la nation, de décider de la politique de la nation. « C’est donc du chef de l’État (…) que doit procéder le pouvoir exécutif » : c’est ce qu’il pense, c’est ce qu’il dit. Le Président de la République décide, le Président de la république est le pouvoir exécutif. Cette description du Président par De Gaulle est incarnée par les Présidents de la Ve République : N. Sarkozy, E. Macron. Ce dernier assume d’ailleurs pleinement cette stature de Président dirigeant. Seul François Hollande, sera le « Président normal ». Les critiques sur ce Président dirigeant sont souvent faites par d’anciens Présidents (François Hollande), ou d’aspirant Président (Jean-Luc Mélenchon). Ce Président, pour De Gaulle, n’est pas seul, il est entouré d’un gouvernement, chapoter d’un premier ministre.

B. Les collaborateurs du Président de la République chapoté par le premier ministre

« Au chef de l'État la charge d'accorder l'intérêt général quant au choix des hommes avec l'orientation qui se dégage du Parlement. » : De Gaulle développe ici qu’il appartient au Président de la République, en prenons compte de l’orientation politique du Parlement, de choisir les collaborateurs avec qui il œuvrera pour la nation. C’est d’ailleurs ce qu’il développe dans son discours à la prochaine phrase « À lui la mission de nommer les ministres et, d'abord, bien entendu, le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du Gouvernement ». C’est l’ultime prérogative du Président selon De Gaulle de désigné les hommes qui composeront le pouvoir exécutif. Et c’est encore la prérogative du Président de la République en 2021, avec la parité en plus. Le chef de l’État décide, ses collaborateurs exécutent. Cette idée du Président exposé par De Gaulle en 1946 dans discours perdura jusqu’à aujourd’hui. C’est inscrit dans la constitution à l’article 8 de la constitution de 1958 : le Président de la République nomme le Premier ministre. Ce même article développe également que « sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement », ce qui laisse sous-entendre que si les « autres membres du gouvernement » ne lui plaise pas, le Président peut leur refuser la place au gouvernement. C’est donc l’expression de De Gaulle qui résonne dans cet article 8 de la constitution 1958, qui aujourd’hui régit encore l’organisation des pouvoirs. Et selon De Gaulle, ce Président, outre le fait qu’il nomme ses collaborateurs, et qu’il aiguille la nation, il la dirige, il désigne la direction politique du pouvoir exécutif.

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