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Lagarce Dissertation

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Par   •  20 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 087 Mots (9 Pages)  •  3 295 Vues

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        Juste la fin du monde est une pièce théâtrale de Jean Luc Lagarce écrite en 1990. Jean Luc Lagarce est comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge français. Aujourd’hui c’est l’un des auteurs contemporains les plus joués en France. Sa pièce  Juste la fin du monde a été dotée d’un si grand succès qu’elle a été traduite en plusieurs langues. De plus, dans cette pièce les relations familiales  sont souvent synonymes de tensions. C’est couramment dû aux crises personnelles voire familiales de chacun. Un évènement ou la venue d’un membre éveille ainsi des souvenirs, des disputes, accompagnée de reproches, aboutissant à une crise familiale. En effet, nous retrouvons dans cette pièces des non-dits et des thèmes en rapport avec la famille. Comme le dis ci bien Ionesco dans son œuvre Notes et contre-notes : « Je ne fais pas de la littérature. Je fais une chose tout à fait différente; je fais du théâtre ». Cela signifie que pour Ionesco, le théâtre n’est pas synonyme de littérature. En effet, dans son œuvre Notes et contre-notes, il veut montrer à ses lecteurs que le théâtre est  un genre à part entière, tout en gardant des ressemblances avec la littérature. Dans quelle mesure cette formule de Ionesco peut-elle s’appliquer à la pièce de Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde ? Premièrement nous parlerons du théâtre propre à Lagarce, puis, nous finirons avec les ressemblances et différences du théâtre avec la littérature.

        Premièrement, nous évoquerons le théâtre propre à Lagarce. Tout d’abord, nous verrons que Lagarce est un auteur contemporain. En effet, notre dramaturge s’est inspiré de pièces Antiques pour faire de sa pièce une construction inédite qui mélange des éléments traditionnels et des éléments contemporains. Nous retrouvons aussi la thématique ancienne dans ces œuvres. Certains auteurs ont utilisés cette thématique tels que Racine dans Britannicus, Maupassant dans Pierre et Jean, Victor Hugo dans L’Homme qui rit et Agrippa d’Aubigné dans Les tragiques. Effectivement, dans ces 4 textes, les tensions familiales sont mises en avant comme dans l’ouvrage de notre dramaturge. De plus, ce qui fait de Lagarce un auteur contemporain dans Juste la fin du monde est l’effet de brouillage temporel. En effet, certaines parties comme le prologue, l’épilogue et l’intermède semblent hors-temps. Nous le retrouvons dans la didascalie initiale, qui situe le lieu et l’époque mais le tout reste indéfini. Le lecteur est donc dans le flou du début jusqu’à la fin de la pièce. Lagarce se fait aussi reconnaître grâce à son talent et son écriture propre à lui. En effet, nous remarquons des mélanges de genres entre le comique et le tragique, l’obsession des personnages du passé en référence à une réalité banale, l’absence de didascalies qui signifie la libre interprétation des personnages, la multiplication des monologues, longues tirades qui montre cette importance qu’a Lagarce de la pensée et même l’utilisation de personnages « normaux » avec des prénoms traditionnels, sauf la mère qui n’a aucun prénom. Tout cela accentue l’idée de contemporanéité chez Lagarce. Notre comédien utilise divers éléments pour rendre sa pièce hybride et ses parties imbattables.

        Dans un second temps, nous verrons la part de réalité et l’originalité de Lagarce dans ces écrits.  En effet, le mot « Juste » implique que cela n’est rien du tout, c’est une banalité. C’est à dire que le dramaturge minimalise et dédramtise cette « fin du monde » qui représente la mort du personnage de Louis. Il y a à la fois une affirmation tragique avec l’expression « fin du monde ». De plus, cette expression met en avant le titre « Juste la fin du monde ». Grâce au titre, le lecteur comprend que la pièce comporte une tragédie. Le titre de cette pièce, nous fait énormément pensé à Fin de partie de Samuel Beckett. De plus, cette pièce théâtrale est écrite sous forme de poème. Nous ne savons pas si c’est en vers, en verset ou en ligne. Nous retrouvons une écriture plus fluide et plus poétique qui accentue l’hésitation que le lecteur a pour savoir si c’est écrit en vers, en ligne ou en verset. L’oralité est très présente avec l’aspect dramatique de l’œuvre. Dans cette dernière, nous retrouvons l’aspect conflictuelle, les effets de longueurs et même la volonté des personnages de toujours se corriger et préciser. Cette volonté se démarque par le fait de l’éloignement des personnages avec Louis qui est un homme de lettre. L’originalité chez Lagarce se voit dans ses écrits, par exemple dans le prologue nous retrouvons une mise en place d’un huit-clos familiale autour de Louis. Tous ces petits détails accentuent l’originalité et le réalisme des écrits de Lagarce.  

        Dans un dernier temps, nous verrons que Juste la fin du monde est une pièce hybride. En effet, Jean Luc Lagarce s’inspire dans son prologue, ses deux parties et son intermède d’œuvres Antiques. Il utilise une construction inédite. De plus, la parole hybride est fortement mise en avant grâce à des troubles communicatifs entre les personnages. L’aspect conflictuel entre les personnages de la famille accentue cette parole hybride. Nous retrouvons cela dans la tragédie Romaine nommée Britannicus dans laquelle il évoque la naissance du monstre Néron empereur de Rome, face à ses difficultés pour s’affirmer. Dans l’extrait étudié (scène capitale, acte IV), sa mère Agrippine reproche à son fils de la délaisser et d’oublier qu’elle reste sa mère. Nous retrouvons dans cette querelle mère-fils, un manque de sincérité et une hypocrisie chez les personnages. De même dans la légende biblique , d’Abel et de Cain nous retrouvons cet aspect. Cette histoire évoque un conflit entre deux frères : Caïn l’aîné et Abel le cadet. Ce conflit a laissé place à une tragédie avec la mort du frère cadet. En effet, il a été tué par jalousie par Caïn, son frère aîné. Par ailleurs , Antoine dans Juste la fin du monde ressent une forme de jalousie pour son frère. Celle-ci s’explique par le fait qu’il reçoit moins de reconnaissance.  Il y a des grands points communs dans ces deux œuvres avec la pièce de Lagarce. De plus, dans Juste La Fin du monde, les deux parties du livre ne sont pas équilibrés. En effet,  la première partie est constituée de 11 scènes tandis que la deuxième partie est constituée de 3 scènes. La fin qui est un suspens chez le lecteur, le brouillage temporel et l’écriture de Lagarce sont indéfinis. Tous ces éléments montrent que la pièce Juste la fin du monde est une pièce hybride.

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