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La visite de la vieille dame, Dürrenmatt

Fiche de lecture : La visite de la vieille dame, Dürrenmatt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Janvier 2022  •  Fiche de lecture  •  1 620 Mots (7 Pages)  •  1 050 Vues

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                                        Deuxième lecture cursive

                    La visite de la vieille dame, Friedrich Dürrenmatt

J’ai choisi comme lecture cursive pour le parcours « théâtre et stratagème », la pièce La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt. Cet écrivain et dramaturge suisse de langue allemande est né entre les deux guerres, en 1921. Il est notamment reconnu pour ses pièces de théâtre mais l’auteur s’est également prêté à l’expérience des nouvelles, des romans policiers ou encore des pièces radiophoniques. De plus, au-delà de l’écriture, le jeune suisse se sentait attiré par la peinture, il a donc esquissé de nombreuses caricatures satiriques sur son monde et ses contemporains. Sa casquette de peintre est longtemps restée secrète, malgré le fait qu’elle représentait le rêve initial de Friedrich Dürrenmatt. Ses dessins sont des compléments, des extensions de ses œuvres écrites, parce que là où l’écrivain doit s’arrêter, le peintre prend le relais. Il a par ailleurs témoigné en disant « Mes dessins ne sont pas des travaux qui viendraient simplement s'ajouter à mes œuvres littéraires, ce sont, dessinés ou peints, les champs de bataille où ont lieu mes combats, mes aventures, mes expériences et mes défaites d’écrivain ». Ce sont cependant ses pièces qu’il lui ont valu la renommé qu’on lui doit aujourd’hui. [pic 1]

Sa première pièce Les fous de Dieu, est une comédie lyrique qui fit scandale lors de sa première, en 1947, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le questionnement de la guerre, de ses causes et conséquences, est central dans les œuvres de Dürrenmatt. Mais c’est en 1956, avec sa pièce La visite de la vieille dame, que le dramaturge atteint un public international. Toutes les œuvres qui ont suivi cette publication, furent couronné de succès. Après avoir vécu un renouveau artistique et divulgué son talent pour la peinture vers la fin de sa vie, Friedrich Dürrenmatt décède d’une crise cardiaque peu de temps avant son soixante-dixième anniversaire.

Dans La visite de la vieille dame, nous suivons une histoire de vengeance très bien ficelée et orchestrée à l’aide de l’amour de l’argent. En effet, le retour de la milliardaire américaine, Claire Zachanassian, pour ses noces, dans son village natale, Güllen, ravive l’espoir des habitants actuellement désespérés quant à la situation économique catastrophique du village. En effet, les villageois et notables aspirent à un plan pour soutirer de l’argent à la vieille dame. Ils vont bel et bien recevoir une somme de sa part, même plus que leurs espérances, puisque la femme leur propose cent milliards. Le seul problème est la condition de cette généreuse proposition, la tête d’Alfred III, l’épicier du village, le notable le plus apprécié de la communauté. Il est aussi accessoirement l’ancien fiancé de Claire, celui qui lui a brisé le cœur en la mettant enceinte avant de la rejeter et de l’abandonner. Aveuglé par la sympathie que les habitants lui portent et la certitude de leur fidélité, Alfred ne remarque pas l’épée de Damoclès qui se tient au-dessus de sa tête. Le déni de sa mort certaine dans lequel il s’enferme est tantôt humoristique tantôt pathétique. D’autres révélations créent une atmosphère tendue et hypocrite. Tandis que l’homme s’est finalement resigné à mourir, la ville est envahie de journalistes venus pour le mariage de Claire. Alfred III sera finalement froidement tué dans une ruelle après une grande réunion communautaire pour régler son sort. La milliardaire donne donc l’argent puis repart comme si rien de toute cette chasse à l’homme ne s’était passé.

         Premièrement j’ai particulièrement apprécié ici l’illustration de la faiblesse et de la perversion humaine dépourvue de raison, face à l’appât de l’argent. Je trouve que le personnage de Claire Zachanassian est à la fois le plus cynique et le plus intéressant, en effet la vieille dame est rusée et connaît la psychologie humaine, c’est pourquoi elle arrive à tous les manipuler. Ici l’argent représente la carotte et les habitants sont tous des ânes, prêts à servir Claire. Les sous-entendus de son plan et de son souhait qu’elle laisse lors de son arrivée rendent la pièce comique tellement ils sont évidents, comme « on rétablira peut-être la peine de mort » ou encore « qu’on dépose mes bagages et le cercueil ». J’ai trouvé aussi très intéressant le moment où madame Zachanassian avoue être la cause de la faillite du village, on se rend compte à quel point celle-ci est machiavélique, tellement son plan ne contient aucune faille. Elle a trompé tout le monde en se plaçant comme la sauveuse d’une situation qu’elle a crée elle-même. La vieille dame est cruelle en proposant de transformer les habitants en meurtrier au nom du sauvetage de la ville, mais elle est aussi une ancienne jeune fille rejetée par ces mêmes habitants quelques années auparavant. Il m’est donc impossible, personnellement, de détester ce personnage, que je trouve si intelligent et courageux. Je la trouve d’autant plus intéressante, qu’elle représente l’évolution et qu’elle illustre parfaitement l’hypocrisie humaine. Puisque les gens l’attendent aujourd’hui comme une héroïne, en raison de sa fortune, alors que dans le passé personne ne voulaient de Claire et ils sont allé jusqu’à la rejeté du village. Aujourd’hui la communauté entière, qui n’a pas évoluée, dépend de l’ancien paria maintenant milliardaire.

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