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La sécurité d'emploi

Dissertation : La sécurité d'emploi. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 180 Mots (9 Pages)  •  534 Vues

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La sécurité d’emploi

Depuis quelques années, au Québec comme ailleurs au Canada, nous assistons à une de grandes transformations dans le du marché du travail. Ces transformations ne sont pas toutes positives; nombre de régions du Canada sont encore aux prises avec des taux de chômage plus élevés que la moyenne. Les nouvelles formes d’emploi semblent contribuer à un déclin des conditions de travail pour nombre de travailleurs. Les carrières « classiques » sont peu représentées ou n’existent tout simplement plus dans certains secteurs de l’économie. La multiplication des emplois atypiques contribue également à ce tableau sombre pour l’avenir des travailleurs. Dans ces circonstances, il serait donc intéressant de se pencher sur la question suivante : la sécurité d’emploi est-elle souhaitable dans le contexte des nouvelles conditions de travail? Dans le court essai qui suit, nous dresserons un portrait des données récentes sur l’emploi et nous tenterons de répondre à la question en définissant le concept d’insécurité, en évaluant les transformations du marché du travail, en explorant les effets des politiques sociales sur la sécurité d’emploi et, enfin, nous discuterons des solutions pour favoriser ou non la sécurité d’emploi.

« Dans les années 1990, une estimation du Conseil des affaires sociales faisait état d’un taux d’environ 25 à 28 % des personnes exclues du marché du travail au Québec (jeunes et adultes confondus dans ce cas), chiffre évidemment très supérieur au taux officiel de chômage, qui se situait autour de 9 à 10 %. »[1] Au cours des dernières années, les taux de chômage ont baissé au Québec et au Canada pour s’établir respectivement à 8 % et 7 %. En 2013, le taux officiel se situe maintenant sous la barre des 7 % au Canada[2]. Cela dit, les jeunes sont plus touchés par le chômage avec des taux souvent 1,5 à 2 fois plus élevés que dans le reste de la population. On parle alors de taux de 15,6 % en 2000 pour les jeunes contre 8,5 % pour les adultes. « De plus, comme c’est le cas depuis trois décennies, la précarité d’emploi continue de toucher fortement les jeunes, hommes et femmes, mais moins les hommes d’âge mûr. »[3] En 2001, le taux d’activité des femmes était de 59,7 % contre 72,5 % pour les hommes.

La diversification des formes d’emploi a grandement changé le visage du marché du travail dans les dernières décennies. Ces changements ont fortement affecté les femmes. Seulement 59,6 % de femmes occupent des emplois typiques. Du nombre de femmes occupant un emploi atypique, 16 % d’entre elles le font à temps partiel contre 4,8 % des hommes. Le travail à temps partiel est souvent associé à des horaires atypiques. Il est important ici de souligner que nous faisons de plus en plus face à un déclin de l’horaire normal de travail soit le 9 à 5. Les horaires sont de plus en plus contraignants; rotatifs, de soir, de nuit, irréguliers, brisés, etc.[4] L’horaire normal de jour a subi un recul entre 1991 et 1995, passant de 70 % à 68 %, tandis que les autres formes d’horaire sont en progression. Cette progression, quoique lente, « ne répond de plus en plus à une exigence des employeurs et non pas à une préférence des employés, et généralement pas un objectif d’articulation emploi-famille, quoique certains le prétendent. »[5] Seulement 20 % des entreprises privées au Québec offrent des horaires flexibles choisis par les employés. Ces conditions de travail inférieures amènent souvent une plus grande précarité à cause de l’inapplication ou la difficulté d’appliquer les normes du travail.

Outre la diversification des formes d’emploi, nous observons également une polarisation importante des heures de travail. Alors que les hommes voient leurs heures de travail allonger, c’est tout le contraire pour les femmes qui voient les siennes diminuer. « Les hommes ont des journées de travail de plus en plus longues, 10,5 % travaillant entre 41 et 49 heures et 15 % 50 heures et plus par semaine. Les femmes sont pour leur part concentrées davantage dans les emplois aux horaires plus courts; la majorité (54 %) travaille entre 35 et 40 heures, mais les autres travaillent plutôt de 30 à 34 heures (18 %) ou de 15 à 29 heures (11 %). Ainsi, la polarisation des heures de travail observée se traduit par une différenciation selon le sexe et les secteurs d’activité ou les catégories professionnelles. »[6]

Maintenant que nous avons brossé un portrait sommaire de l’emploi, il serait opportun de définir ce qu’est la sécurité d’emploi. « On peut la définir comme un système de défense contre le développement de la division technique du travail, souvent par des mesures préservant une certaine division sociale du travail ou une segmentation du processus de travail. »[7] Dans un contexte économique pas si loin derrière nous, la stabilité d’emploi était considérée comme souhaitable pour la société industrielle. Les normes à cette époque rendaient la mobilité peu souhaitable et couteuse. Ce sont les luttes ouvrières qui ont mené à des normes minimales de travail, à la création de syndicats, tout cela dans le but de contrer l’instabilité des travailleurs de début de l’industrialisation. « Dans le contexte économique actuel, les entreprises cherchent sans cesse des sources d’amélioration de la compétitivité et de la productivité, ce qui se traduit souvent par des demandes de flexibilité, de formes d’emploi diversifiées, d’horaires transformés et, ultimement, par de l’insécurité. » Ainsi, l’insécurité d’emploi serait, à l’opposé de la sécurité, le symptôme de l’insécurité de revenu et du marché du travail dans son ensemble. Elle fait référence à l’incertitude et à un état d’anxiété. Selon ces définitions, il me semble plutôt clair que la sécurité d’emploi est souhaitable, même dans le contexte actuel. Cela dit, que représente la sécurité d’emploi?

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