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La révolution Numérique Remet-elle En Cause La Conversation Traditionnelle ?

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Par   •  2 Avril 2014  •  1 826 Mots (8 Pages)  •  1 039 Vues

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[Alinéa] Dans Une Apologie des Oisifs, R. L. Stevenson, au XIXe siècle, présente la conver- sation comme un art bien moins rigide que l’austère littérature et plus nécessaire que tout à la vie en société [thème cerné]. À notre époque d’ailleurs, dans une interview donnée au magazine Le Point, Chantal Thomas fait l’éloge de la conversation en face-à-face et de ses possibilités. De même, le peintre surréaliste belge, René Magritte, dans son tableau intitulé L’Art de la Conversation, montre tous les pouvoirs de l’échange oral, qui non seulement rompt les solitudes mais crée un idéal commun. Philippe Breton, quant à lui, dans un article intitulé Internet une fausse révolution ?, dénonce l’illusion d’une communication transparente avec la révolution numérique. Enfin, Daniel Glattauer, dans son roman Quand souffle le Vent du Nord , renouvelle le thème romanesque de la rencontre amoureuse grâce aux échanges électroniques entre ses deux protagonistes [présentation rédigée des quatre documents]. Mais l’arrivée des nouvelles technologies de la communication met-elle en danger cette pratique traditionnelle fortement liée à la sociabilité [problématique posée] ? L’étude préalable des principales caractéristiques de la conversation conduira à dégager ensuite son utilité ; on pourra alors recenser les dangers que les nouvelles technologies de la communication font courir à cette pratique sociale traditionnelle [annonce des trois parties].

[On saute une ligne après l’introduction.]

[Alinéa] Il convient d’abord de définir les caractéristiques de la conversation traditionnelle [accroche à la 1re partie].

[Alinéa] Tous affirment qu’elle est d’abord un échange, c’est-à-dire qu’elle met en jeu plu- sieurs voix, qu’elle est, sinon polyphonie, du moins dialogue. Autrement dit, la présence de l’autre est indispensable. Ainsi, l’interview de Chantal Thomas nécessite deux intervenants : le journaliste de l’hebdomadaire Le Point et l’essayiste elle-même, et s’affirme d’emblée comme un modèle possible de conversation. La figure de la dualité est reprise aussi dans le roman de Glattauer où les personnages d’Emmi et de Léo ont leurs répliques propres clairement signifiées par leur répartition sur la page, le roman cherchant à restituer cet échange en duo. Dans le tableau de Magritte, deux silhouettes semblent absorbées dans la conversation, peut-être d’ailleurs contraintes à cet échange dans un environnement quasi désertique qui met bien en valeur la nécessité d’être deux pour discuter.

[Alinéa] La conversation se définit aussi comme un cheminement imprévu, sous peine de perdre de sa spontanéité. Cette part de hasard est clairement revendiquée par C. Thomas qui préfère une conversation à bâtons rompus qu’une interview en bonne et due forme. L’absence de prépara- tion est particulièrement bien illustrée dans le dialogue entre Emmi et Léo, les deux protagonistes du roman. En effet, leur discussion repose sur trois erreurs successives d’Emmi qui confond Like, son magazine et Leike, son interlocuteur forcé. Plus qu’imprévisible, la conversation, chez le peintre surréa- liste, devient carrément improbable : les deux silhouettes semblent converser dans un environnement désertique, voué au silence. D’une certaine manière, elle surprend. L’autre composante indispensable est le silence qui peut éventuellement se glisser entre les interlocuteurs, silence revendiqué aussi bien par C. Thomas que par Magritte, comme étant le moyen de mettre en valeur la parole, de lui donner une résonance.

[Alinéa] Enfin, toute conversation repose sur des conventions admises. Ainsi, tous les auteurs affirment la présence physique comme incontournable dans tout échange, c’est même ce qui en fait la richesse. Le tableau de Magritte illustre parfaitement cette idée puisque l’environnement est hos- tile, fait de sable et de pierre : la double présence des interlocuteurs, même de taille réduite, signale bien le réconfort qu’ils trouvent dans la conversation, comme s’il s’agissait, ensemble, de faire face à une réalité proche du chaos. Chantal Thomas, quant à elle, va plus loin : tout échange est forcément charnel, et prend même une dimension érotique, soulignant ainsi l’omniprésence du corps. Quant à P. Breton, il dénonce ceux qui rêvent d’une communication désincarnée au sens premier du terme et affirme que la dimension purement physique de l’échange ne peut être effacée.

[Alinéa] Mais par-delà les composantes inhérentes à la conversation, quels bénéfices apporte- t-elle ? [phrase de bilan/transition].

[On saute une ligne.]

0187 C01 – 9/16

[Alinéa] L’existence de la conversation et sa nécessité se justifient à plusieurs niveaux. [Accroche à la 2de partie]

[Alinéa] Ce qui est d’abord en jeu dans la conversation, c’est l’identité des locuteurs. Même si certains affirment, comme le rappelle Breton, que seul l’anonymat permet une conversation trans- parente et libérée des rituels, ce n’est qu’une illusion : prendre part à une conversation, c’est forcé- ment s’engager, s’affirmer avec l’histoire qui compose chaque être humain. Tout interlocuteur nourrit l’échange de son parcours personnel, de son point de vue et laisse indéniablement son empreinte. Cette mise en avant de la personnalité respective des locuteurs se traduit chez Glattauer par les sautes d’humeur d’Emmi, sa colère vis-à-vis du magazine qui ne résilie pas son abonnement malgré sa demande insistante. Cela passe aussi par l’humour dont elle fait preuve lorsqu’elle ne parvient pas à trouver des formules personnelles et originales pour souhaiter la nouvelle année. L’échange repose même sur la reconnaissance de l’identité de l’autre : Léo Leike rectifie plusieurs fois l’orthographe de son nom comme pour revendiquer une existence pleine et entière, finalement reconnue par Emmi.

[Alinéa] Au-delà de la simple affirmation de soi, la conversation permet surtout de créer du lien social. C. Thomas évoque bien dans son historique, la naissance des salons mondains autour de la conversation érigée comme un véritable art de société. L’échange

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